DOOMED GATHERINGS PART 3 @ LE GLAZART -16/05/16

C’est lundi, c’est férié et me voici de retour après une pause pour reprendre le chemin du gras et du Doom et faire pénitence de mes péchés. Pour ce troisème et dernier jour les orgas’ avaient prévus un dessert de qualité, chargé en calories et tout ce qui faut pour notre bon cholestérol ! Un set consacré à III pour Toner Low mais surtout Monolord et Elder qui prenaient ce soir la tête de la soirée pour un final qui s’annonçait de bon bois. Les bûches vous attendent bien, ça tombe bien, il fait un peu frisquet.

Ce sont les américains de Carousel qui ouvriront cette dernière livraison mais on arrivera pil poil pour la fin, n’ayant pas eu le temps d’apprécier au mieux le set du groupe qui avait l’air de donner quelque chose. Un son un peu plus heavy et péchu pour réveiller ces zombies qui se sont déplacés sur les 3 jours. Un rock heavy à l’américaine adéquate pour débuter ces nouvelles hostilités.

Quand à DDENT, on avait déjà eu l’occasion de les voir par le passé dans cette même salle dit le temple du gras. La formation francilienne légèrement remaniée à la basse, avait plus de contenu à présenter car le premier album ayant été récemment enregistré avec l’équipe de Conan, on pouvait s’attendre à voir et tripper sur du nouveau matos. Et c’est le cas, on a pris la vague métallique et froide de plein fouet, le post metal de DDENT hypnotise et transport dans son ambiance entre shoegaze et post mélodique. C’est lourde tout en sachant se faire douce amère. La mélodie pèse sur l’ambiance, elle est lancinante et se fait plus présente pour ensuite réconforter, apporter la chaleur attendue mais sans trop nous y habituer. Les musiciens sont concentrés, rentrés eux aussi dans leur musique et cet univers qui se développe, pas de coupures, on est dans la bulle. La formation confirme qu’elle est à suivre de très près avec la sortie de cet album qu’on attend patiemment depuis leur première date aux Stoned Gatherings…

On continue avec une autre jeune formation parisienne qu’est Chaos E.T Sexual. Nous sommes pas avares en projets différents du Doom lambda aujourd’hui. Le gras est protéiforme aux Doomed Gatherings et c’est sous sa version plus futuriste et machinale qu’il se présente maintenant. Ce n’est pas par hasard qu’on y retourne de membres de NNRA qu’on a découvert le premier jour car les deux formations se rapprochent dans la démarche artistique.

Electric Moon c’est avec un plaisir non dissimulé qu’on a appris leur présence sur l’affiche et en plus pour une journée un peu plus fuzz que les autres car c’est Elder qui conclue. Les allemands étaient attendus avec impatience étant donné que ça faisait un petit moment que les organisateurs des Stoned Gatherings essayaient de les faire venir. Leur groove psychedelique sous acides allait trouver de quoi faire de nouveaux adeptes. Le crescendo qui monte, imprimé par les jeux et les échos de guitare et basse de Sula et Lulu, commence à embaumer le Glazart de son parfum d’ailleurs qui est amplifié par les projections en fond de scène. Tu vas te sentir bien, je te dis, n’aie crainte… Malgré un petit problèmes de cordes en début de set, Electric Moon va s’accaparer la salle pour ne plus la libérer. Le rythme imprimé par Marcus derrière à la batterie stabilise notre rythme cardiaque qui reprend en choeur ces coups de grosse caisse qui résonnent dans notre carcasse. Electric Moon offre un voyage karmesque réchauffé par les lignes de basse de Lulu.

Les loops de Sula structurent les titres qu’il fait danser au fil de ses riffs et de ses envies suivies pa le public qui est déjà parti loin dans le cosmos. Non je en suis pas sous acides, ou peut être que oui mais ça dépend lesquels, ceux d’ Electric Moon en tout cas !! Un set trop court quand c’est intense comme ça mais un plaisir et des drogues auditives clairement partagées entre le groupe et son public. Qu’ils ne tardent pas pour revenir nous voir.

Du coup, on a des forces à reprendre car quand on prend certains produits faut avoir le ventre solide et plein étant donné que le food truck du jour promet une variante vegé vegane intéressante avec un burger falafel fort appréciable quand on enchaine ces montées et descentes sonores. Surtout quand arrive le chapitre III de Toner Low, un mur de son sous acides et autres substances qui ouvrent ces portes bien marrantes. Et ce soir c’est sous weed qu’on se retrouve, normal, c’est le troisième jour donc voici l’album III de Toner Low. Le son se veut encore lourd, le corps se fait sentir, c’est éléphantesque mon ami ! “Phase Six” c’est comme être défoncé et se faire écraser par un séquoia géant, on se fait embarquer par ce loop psychedelique géant et pour finir sous les coups de butoir de Jack. C’est d’emblée une branlée pour ouvrir ce 3eme set. Par rapport à samedi, le groupe est plus relaché, ils sont un peu comme à la maison après ce week end prolongé et pour finir la fête on vide les fûts et on retourne la maison. On est toujours dans cette lourdeur musicale bien hypnotique mais elle se fait encore plus additive que précedemment avec le numéro I et ce n’est pas les feuilles de weed en fond d’écran qui me font dire ça. Cet album III révèle des plages encore plus lourdes avec la basse de Miranda et ce parfum reignant dans la salle n’est pas celui de la sueur de mon voisin (ou la mienne..) mais des volutes de ce doom grésillant.

Tu te fais trimballer sur ce rythme envoutant, ta tête est ailleurs, tu ne répond plus et tu passes les phases une par une. ça ronronne dans tes oreilles et tu te sens bien, même très bien, on est pas loin de la hase finale de ce III çar tout s’emballe dans cette très longue « Phase Nine” qui nous fait passer par tout les états entre cette montée crescendo, guidé par la guitare de Daan et ces bosses d’états seconds pour le final. le sommet. (Heuresement qu’on a mangé avant…). Toner Low conclue ces trois jours exceptionnels avec maestria, la force du doom était présente au glazart ce week end. Ce fut assez exceptionnel donc il faut le souligner car ce sera difficile de revoir la même chose sous peu. La retombée est dure mais les organisateurs ont tout prévus. Tu souffle, tu prends un peu l’air et tu reviendras pour un doom encore bien lourd mais aux odeurs de pins suédois, histoire de respirer le bon air frais du Nord!

Monolord c’est inqualifiable, une avalanche doublée d’une coulée de boue. « Icon » provoque l’éboulement et le reste suit. Le doom lourd de Monolord ne fait pas de cadeaux mais est tout autant sans brutalités grossières. Cette voix résonne et te guide dans ta tête, ce n’est pas ta conscience, c’est Thomas qui s’est emparé de ton esprit. T’es ensevelis vivant sous cette épaisse couche sonore qui rend cette salle encore plus moite qu’elle ne l’est déjà. Un son qui se veut encore mieux que ce qu’on a entendu aujourd’hui. « We Will Burn » nous brule les entrailles dans une lente agonie, la sorcellerie de Monolord se répand, le gras est juste efficace et dégouline par tout les pores de la peau.  Tu headbangue en cadence, emmené par ce son des enfers où résonnent les voix des damnés sur “Cursing The One”.  C’est un doom maudit couplé au psychédélisme lent des notes du Lord. Tu le sens monté lentement, très lentement, bercé par ces rythmes ensorcelants et cette lourdeur. La bûche suédoise est imposante. Le final sur « Empress Rising » voit une assistance zombifiée par cet orage sonore. On est par terre, la pression est trop lourde. Ce fut tout simplement ensorcelant et tout bonnement parfait. Le chef d’oeuvre.

Ce soir Monolord m’aura mis carrément par terre, il ne me reste plus qu’a rentrer en rampant. Le doom a fait son travail, je ne suis plus que boue avant de sécher au soleil et devenir poussière.

Mais il nous reste tout de même un peu de temps pour se remettre de ses émotions car le grand final n’est pas pour maintenant, Elder se préparait pour conclure avec brio ce festival de musiques grasses que nous a si brillamment concocté l’organisation des Doomed Gatherings.  Les gars de Boston donneront plus dans un stoner sous acides gras mais pas avare en bûches même s’il y a un décalage avec les groupes précédents. Les influences 70’s plus psyché se feront bien sentir. Elder réinsuffle au public cette énergie aspirée précédemment par les sorciers de Monolord. Le set énergique et plus en folie de gars de Boston donne c coup de boost final et parfait pour  conclure dans un grand trip fun et psychédélique. Les riffs réchauffent ces âmes en peine pour une montée de chaleur flagrante, les dernières notes de ce Doomed Gatherings 2016 se feront sur l’adéquat “The End”.

C’est par ces mots lourds de sens que je conclue simplement ces trois jours: ce fut doomesquement bon !  On reprend une tranche de gras pour l’année prochaine.

Un très grand merci aux organisateurs de ces Doomed Gatherings.

Texte: Anthony

Photos: Aurelia / La Petite Photographe

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