
Impericon Fest est devenu un rendez vous sacré pour la jeunesse du Metalcore, Deathcore et associés. L’occasion de se rassembler, la jeunesse dans le mouv’ avec le groupes du moment et les dernières tendances mode du milieu (on taquine). Cette année était particulièrement intéressante car elle avait à sa tête les mammouths d’ Hatebreed donc certains pouvaient en profiter pour prendre des leçons et de notre côté on allait voir comment le petit mélange allait détonner entre le public d’ Hatebreed et Emmure qui, je vous le confirme, est assez différent, ça risque donc d’être marrant. Avec la logistique carrée d’Alternative Live, le Cabaret Sauvage est prêt pour recevoir les hostilités et ces 6 groupes du festival. Un report à deux étant donné le planning problématique de certains et c’est donc Mario arrivé en éclaireur qui ouvrira la soirée.
14h30, déjà un peu de public car c’est mercredi après midi il n’y a pas cours et les premiers groupes faisant plus sensation chez le plus jeunes on comprend donc, mais c’est avec un peu de retard que le premier groupe prendra place pour le marathon réglé comme du papier à musique.
Hellions, le jeune groupe venu tout droit de Sydney. Dans la lignée très tendance du metalcore d’aujourd’hui, entre musicalité, gros riffs par moments et un peu “d’émotions”. Bonne présence scénique avec un son qui envoie et qui sonne moins émo que sur galette. Le public est plutôt réceptif et la coupure vers la fin du set n’aura pas déstabilisé le groupe. C’est avec une grosse patate qu’on ressort de ce set qui avait une bonne envie de faire ses preuves malgré une fosse peu remplie.
Malgré cela, il faut accélérer la donne car l’organisation a du retard sur le time-table et ce genre d’événement qui enchaîne doit être rigoureux mais on fait confiance à l’équipe pour ça.
Hundreth, on se rappelle du gros set qu’ils nous avaient offerts lors de leur passage avec While She Sleeps et Cancer Bats plus tôt dans l’année. Mais c’est un set qui a du mal à partir mais une fois en place, grosse bagarre. Son plutôt correct et un frontman, Chadwick, qui balance l’énergie efficacement. Le groupe navigue plus dans un Hardcore bien propre par moments avec des mosh parts assez costauds et d’autres on verse beaucoup plus dans le mélodique. Un peu de colère nous fait du bien et la communauté en débardeur commence à être réceptive.
La suite c’est un groupe qui inaugure ce soir son premier passage en France, Eskimo Callboy est donc assez attendu. Les morceaux se veulent plus dansants autant sur les anciens que les plus récents, le tout est appuyé par des samples et d’auto tune en veux tu en voilà. Un mélange un peu WTF tout de même mais le public se veut réceptif. Malgré cela, le set se verra écourté à cause du temps perdu. Les allemands m’étonneront toujours.
Chelsea Grin, ce bon gros deathcore auquel ils nous ont habitués est de retour. Son lourd, growl plus que correct. Grosse énergie transmise à un public fan qui n’est plus à conquérir. Le boulot est fait et la gymnastique non rythmique de la fosse a accéléré les échauffements en attendant les costauds d’Hatebreed.
Blessthefall, le mélange death core mélodique a un peu du mal à passer après Chelsea Grin et avant Despised Icon surtout. Mais dans l’ensemble le son correct, le groupe est réactif et le public beaucoup plus touffu suit le mouvement. Rien ne marquera les esprits, un set dans le ton du début de soirée avant l’arrivée des choses sérieuses et reprendre ma place dans le pit photo pour le grabuge.
Enfin arrivé pour prendre place derrière la plume et ainsi libérer Mario. Après les soucis quotidiens de la vie active, ça y est je suis prêt à en découdre pile poil pour l’arrivée de Despised Icon, c’est donc juste parfait. La claque qu’on s’est prise lors de leur dernier passage à Paris a été une de mes principales motivations pour venir couvrir le festival. Et la décapitation n’est pas très loin car Alex Erian et Steve Marois vont remettre les choses en place ce soir et on va le sentir passer. Les patrons du Deathcore ce sont eux et ils sont concrètement de retour car comme annoncé par Alex, le nouvel album arrive en juillet. Mis a part ça, c’est la démonstration et l’épreuve de force. On attaque avec une déflagration. Les circle pit et la gymnastique monte d’un cran dans l’intensité, on attaque le cross fit maintenant et ceci même si les karaté men font leurs ridicules démonstrations dans le pit. Ca castagne dur maintenant et les plus faibles commencent à sortir de l’arène. Ce sont les grosses claques qu’on se prend, court set oblige, donc à base de “A Fractured Hand”, “Retina” ou “MVP” pour finir. Du coup avec ça tu peux aller te coucher ! Comme d’habitude, gros son, gros prestation et la mâchoire n’aurait pas tenu avec un titre en plus.
On a attaqué dur et du coup c’est un peu dur de comprendre ce qui se passe après au niveau du choix du running order car avec Bury Tomorrow c’est un peu compliqué au niveau du choc et au niveau d la stature du groupe. Mais les anglais sont devenus maintenant une tête d’affiche qui marche et au niveau d la qualité ça se ressent. Ils gèrent efficacement même si on accroche beaucoup moins par rapport au groupe d’avant. Mais on ne peut pas leur enlever ça, les anglais assurent le show qui est quand à lui bien rôdé. David Winter Bates, frontman à la mèche et au scream pendant que Jason derrière la gratte assure le chant clair. Le set est mené tambour battant avec les habituels remerciements entre deux titres mais nous sommes là pour enchainer donc on y va. 35 minutes concis où on verra défiler “Memories”, “Man Of Fire” ou “Lion Heart”. Un matelasser qui ne verse pas dans une originalité et une identité propre mais rapide, efficace et sacrement carré, on comprend donc l’avancée du groupe. Le public en ressort content et c’est l’essentiel…
Pour la suite c’est totalement différent car Northlane fait partie de ces groupes avec lesquels j’aurais beaucoup plus de mal. On n’enlèvera pas la qualité intrinsèque du groupe qui n’est pas si mal que ça au niveau technique mais leur placement dans le running order et toutes les éloges entendus eh bien ça n’en fait rien d’extraordinaire, bien au contraire. Après la déferlante Despised Icon et l’énergie de Bury Tomorrow, le set de Northlane s’en trouve beaucoup plus plat ce soir. Beaucoup de mélodies aux touches bien djent qui ne me convaincront pas ce soir même si c’était bien parti avec “Dispossession” et que Marcu sBridge ne cessera de bruler les calories sur la scène en étant un peu partout. Le set ne prend pas, le truc n’y est pas, désolé.
Et la suite on l’attendait tous avec la plus grande des curiosité. Et bien oui, qu’on aime ou pas, on connait tous Emmure et son très particulier frontman Frankie Palmeri. Le groupe était attendu par les fans et par la critique (surtout). S’enlisant très profondément au fil des albums et surtout du fait que le groupe abordait cette tournée avec un line-up complètement renouvelé car tout simplement ils sont tous partis. Donc c’est surtout avec la plus grande des curiosités qu’on attendait ce set alors que la fan base est déjà bien présente et reconnaissable.
Et c’est avec “Bring A Gun To School” et “Nemesis” qu’ Emmure fait son entrée sur le dernier album en date et qui date tout de même de 2014… Il n’y a pas à dire, le son est fat et même très fat, Palmeri a l’air d’être lui aussi en forme tout comme la fosse remplie de fans. A base de jumps et on obéit au doigt et à l’oeil au frontman. En ce qui concerne le line up, rien à dire, c’est du Emmure et aucuns nouveaux morceaux viendront ponctuer le set, donc difficile de juger…. Au delà de ça, il n’y pas grand chose à dire, le son Emmure est connu et réchauffé, le truc c’est qu’on montre juste les muscles sans cette étincelle qui donne un autre visage au live. Ça manque. Je vais peut-être me faire crucifier par la fan base Emmure mais c’était loin d’être palpitant. Mais bon, le set est fait et le public s’en satisfait. C’est peut être ça qu’ils demandait tout simplement. Au moins, ils y en a qui ressortent contents….
Et là vint le grand moment de la soirée, l’incompréhension totale de la situation, va comprendre, des membres du public partent déjà… Et juste à côté de moi, j’entend squelqu’un dire ” le groupe qui arrive je ne le connais pas du tout mais j’ai écouté vite fait, on va peut être y aller”… Sur ce j’ai un peu du mal à réaliser ce qui se passe, Hatebreed, la tête d’affiche, surtout que sans eux certains groupes ne seraient pas là aujourd’hui. Voila le choc de générations et le gout formaté de plus en plus triste de certains c’est ce que je t’attendais et redoutait, surtout je ne suis pas vieux du tout ( ou bien peut être que oui ….. ). Ce n’est pas un cas isolé car plusieurs partiront ou iront se réfugier dans les banquettes sur les côtés ( bravo, bravo). Au moins, comme ça ils pourront assister à la vraie démonstration de force qui allait bientôt débuter autant dans le pit que sur scène. Jamey Jasta qu’on ne présente plus (pour certains comme je le constate…) attaque sévère directement et simplement avec “Destroy Everything”, c’est le mot d’ordre, et Hatebreed machine de guerre depuis 1994 et là pour te mettre un gros coup de pied au cul. Efficace. Ce soir, ça va être percussion, distribution et destruction. La set-lits parle par elle même, à chaque titre le groupe balance la rage et c’est une explosion dans le pit.
La distribution c’est Hatebreed qui s’en occupe à chaque mandale envoyée. Un set massif qui tient la barre et qui balance les coups. Jasta, bandeau sur la tête, a toujours cette colère qui brûle en lui et qui se fait toujours ressentir sur scène. Le groupe est massif et quand on s’enchaîne, coups sur coups, “Live For This”, “As Die Hard As The Come” et “Before Dishonor” d’entrée de jeu, il y a déjà de pleurs dans la salle. Le public d’Hatebreed est bien présent et la houle dans le pit a changée d’intensité, ça rigole plus, les anciens sont dans la place. Un pit acquis à sa cause et pourtant le groupe ne lâche pas la bride et présentera même quelques titres du futur album, The Concrete Confessional, arrivant ce mois çi. Ave A.D. et Looking Down The Barrel Of Today, le feu est toujours présent.
Toujours avec cette philosophie du HxC à laquelle j’accroche pleinement, Jamey Jasta a toujours quelques mots à placer au public. La violence continuera avec “Honor Never Dies” et “Smash Your Enemies”, de toute façon elle ne cessera qu’une fois le set achevé. On t’ouvre les yeux pour que cette rage t’alimente ! Coups après coups tu dois te relever, c’est la force du HxC et ce soir Hatebreed te le prouve encore avec cette flamme qui les anime. C’est “Straight To Your Face” comme il dit et c’est exactement ça. A base de mosh parts le cabaret sauvage a pris une sacrée tournure, le pit était en guerre et les jeunes premiers ont vécus un vrai affrontement.
Ayant enchainé les mandales, le groupe aura un peu de temps pour remettre le couvert et achever ce petit monde comme il faut sans oublier les leçons à prendre. “In Ashes They Shall Reap” et le très bon “I Will Be Heard” pour un final bien lourd et destructeur. Percussion, distribution et destruction selon Hatebreed c’est ça! A bon entendeur.
Au final, cet Impericon Festival nous aura donné entière satisfaction et puis avec la logistique d’Alternative Live, fluidité fut de mise dans un Cabaret Sauvage propice à ce genre d’événements.
Un grand merci à Ninon et à l’équipe d’Alternative Live
Texte: Anthony / Mario
Photos: Mario / Mario Ivanovic Photography
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