BLACK STONE CHERRY – KENTUCKY

Depuis la sortie de Magic Mountain en 2014, les Black Stone Cherry ont honoré leur statut de workaholics, enchaînant les tournées dans le monde entier. Après deux années éprouvantes, ils nous sortent Kentucky, leur cinquième album studio, histoire de nous prouver qu’ils sont encore loin du burn-out. La maison où tout a commencé en guise de visuel, leur Etat d’origine pour titre, et un départ de Roadrunner pour le plus petit label Mascot, serait-ce un retour aux sources pour le quatuor ?

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Kentucky est très certainement l’album le plus heavy de Black Stone Cherry. Le morceau d’ouverture « The Way Of The Future » ne perd pas de temps pour nous délivrer une tirade agressive et saturée, avec des riffs martelant leurs origines sudistes. Cette atmosphère assez lourde se confirme sur « In Our Dreams », deuxième single, qui oscille entre intensité et mélancolie, comme en témoigne le clip qui l’accompagne. Même recette pour « Shakin’ My Cage », histoire de nous prouver un peu plus que cet album n’est pas qu’un exercice de lourdeur.

La première vraie surprise du disque arrive avec « Soul Machine » dont le côté hard-rock est vite éclipsé par son atmosphère soul, comme son nom l’indique, avec ses chœurs féminins et ses trompettes très groovy. Lors des premiers roulements de tambour de « War », on se dit tout de suite que ça nous fait penser à quelque chose. Evidemment, il s’agit d’une reprise très bien menée du tube incontournable d’Edwin Starr sorti en 1969 chez le fameux label Motown. On continue donc dans l’hommage à la soul, style musical qui a sacrément marqué l’Histoire des états du sud des USA, avec les nombreuses maisons de disques qui y étaient consacrées, notamment à Memphis. Les Black Stone Cherry arrivent avec ses deux chansons à marier leur patte à ce style, et les rugissements de Chris Robertson passent crème dans cet univers très années 1970.

Avec « Hangman », « Cheaper To Drink Alone », « Feeling Fuzzy » et surtout « Darkest Secret », on retrouve le style plus lourd entremêlé de refrains catchy qui a fait la réputation du groupe. « Born To Die » plaît par son côté varié : les couplets très propres mettent en perspective la lourdeur qui vient plus tard dans la chanson. Le riff de guitare de Ben Wells dans le pont est presque l’instrumentation la plus heavy que les Black Stone Cherry ont produit depuis un sacré bout de temps.

En dehors de ça, un album des Black Stone Cherry ne serait pas un album des Black Stone Cherry sans quelques chansons très très très calibrés FM comme « Long Ride » ou « Rescue Me », voire méga cheesy avec le presque insupportable guitare/voix de « The Rambler », en duo avec Jasin Todd (ex-Shinedown). Les Black Stone Cherry sont réputés pour leur capacité à fabriquer des refrains-hymnes, et Kentucky tente d’y parvenir, mais aucun des chœurs de l’album se rapprochent de « White Trash Millionaire » en termes d’accroche, ni de « Things My Father Said » en termes d’émotion pure. La plupart des chœurs du disque vous ferons headbanger, mais au moment où l’album se termine, il est très peu probable qu’ils vous restent réellement en tête.

En conclusion, Kentucky tire sa grande force de son instrumentation lourde tout en restant cohérent avec l’esprit du groupe, de quoi ravir les fans de longue date et conquérir le cœur de nouveaux afficionados. Un disque empli d’un southern rock qui donne férocement envie de parcourir la route 61 à des vitesses vertigineuses sans se soucier du reste du monde, c’est donc en quelque sorte la bande-son de tout bon roadtrip aux USA. Malgré son départ de Roadrunner, le groupe n’a pas tant changé que ça, mais il s’est permis une plus grande liberté qui nous apporte au final son lot de bonnes surprises !

Texte : Charlotte Sert

Black Stone Cherry, Kentucky, sorti le 1er avril 2016 chez Mascot Records

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