
C’est une salle qui devient un peu notre seconde maison en ce moment étant donné qu’on était déjà là la veille pour Crossfaith. Mais ce soir c’est avec une plus grosse attente qu’on avait hâte de retrouver le Trabendo car un concert d’Enter Shikari c’est toujours une expérience en soi. Les anglais déchainés sur scène se réinventent et proposent à chaque fois du nouveau au fil des albums et avec pour dernier en date The Mindsweep revisité par le fameux label de drum n’ bass Hospital on comprend tout. A partir d là rien à redire. C’est pour cela que la tournée était propice en ce qui me concerne car les ayant loupé lors de leur passage à la Cigale en janvier 2015, c’est donc l’occasion de se rattraper et c’est un Trabendo limite sold out qui accueillait le groupe ce soir.
Avec The Qemists en support de la tournée, on allait tout de suite savoir ce que les petits londoniens ont comme potentiel. Oeuvrant dans le hip hop metal electro on sent une grande influence des gars de St Albans sans le talent de ces derniers. Mais l’un n’empêche pas l’autre, c’est tout de même efficace pour une première partie et pour la majorité du public, un groupe actif qui connait son job. Deux frontmans qui rappellent légèrement leurs compatriotes d’ Hacktivists, mais un son plus abordable et limite fait pour le dance floor étant donné la facilité dans laquelle ils versent. DJ mis en avant par rapport au batteur généralement au centre, ici les machines sont trônantes derrière le reste du groupe. 40 minutes qui tourneront assez vite en rond avec des titres qui se ressemblent à travers la même structure et ceci malgré les efforts.
Ce soir pas d’album à défendre pour la tête d’affiche, juste un tour pour se faire plaisir, celui de partager cette énergie avec le public car suite à sa tournée des arènes dans le royaume de la reine, inarretable, le groupe surfe sur une vibration positive et en fait profiter le reste de l’Europe. Pourquoi bouder notre plaisir alors ? Tout réside là chez Enter Shikari, le plaisir, et ce soir on va en prendre un maximum. Un petit mix histoire de faire patienter le public et un compte à rebours qui nous annonce l’arrivée imminente de ces extraterrestres. Car oui, ils ne sont pas humains, une énergie affolante et un Rou qui nh’ésite à faire le grand plongeon dès “Enter Shikari”, vous l’aurez compris, on va se faire plaisir avec la set liste ce soir et le groupe ira piocher un peu partout des titres dont certains devraient écouter plus attentivement les paroles. Le massif “Solidarity” de l’album “Common Dreads” s’ensuit et la folie s’empare déjà du Trabendo. Les fans sont au rendez vous et les nouveaux venus suivent le mouvement. Des titres tirés de The Mindsweep arriveront après le classique de chez classiques mais tout aussi bon “Sorry, You’re Not A Winner”. Ce qui est intéressant avec Enter Shikari c’est que souvent les titres ont droit à un petite chirurgie avec une petit “bidouille” pour donner cette spécificité live et comme quoi chaque concerts ne se ressemblent pas du tout.;; Entre Rou en roue libre et les titres aux intro révisitées on est jamais déçus.
“No Sleep Tonight” dit il et je le crois bien vu comment c’est parti, pas besoin de lui demander, le pit est en ébullition et se nourrit de cette folie transmise par le groupe dont chaque membres n’hésite pas à y aller de son petit mot avec le public, toujours dans la déconne. La bonne ambiance et l’énergie positive déborde de la salle tellement qu’elle en est emplie.
On retrouve les classiques qui détruisent tout sur leur passage et “Destabilise” est bien placé !! La claque tout simplement qui sera suivi de “Radiate” qui est du même acabit. Ces beats destructeurs et cette énergie électrique rendent la fosse complètement folle. Rou surfe sur cette mer agitée sans hésitation, intenable entre la fosse, la scène, et les retours, cette salle lui appartient maintenant
Voici venue la partie beaucoup plus cinglée du set qui est annoncée par Rou, mais nous on croyait que ça c’était depuis le début ??? ET bien tiens toi bien car avec le complètement barré “Slipshod” il ne va rien rester du Trabendo. Notre frontman partira dans le public pour explorer les parties encore inconnues hors de la fosse et en se frayant un passage dans le public pendant “The Jester” et “There’s a Price On Your Head”, il se retrouvera derrière la console de son dans le public , près de la console de son pour retrouver son piano disposé ainsi à l’écart pour la séquence émotion. C’est sur le plus intimiste “Dear Future Historians..” qu’il prendra place au piano avant de continuer sur l’envolée à la guitare et finir en beauté à la trompette au plus près du public. L’émotion est présente et le partage se fait au plus près.
Un petit moment tout aussi fort que le reste du set avant de repartir sur le grand n’importe quoi et la folie douce qui règne chez Enter Shikari et le niveau d’énergie est là au maximum. Le groupe gère avec tellement de facilité tout en gardant cette part d’improvisation avec Rory et Chris qui n’hésiteront pas un seul instant à prendre part, eux aussi, aux festivités dans la fosse, emmenant même un peu de matos comme planche de surf. Rolf on ne l’oublie pas car vu le monstre derrière son set, le groupe sonnerait un peu plus creux sans lui. Impressionnant et affolant à la fois, tout en groove et puissance. Les missiles se suivent et la fête est à son comble, partant dans tout les sens mais toujours avec le même but, partager cette énergie qui ait vibrer le Trabendo. Un toujours aussi bon “Gandhi, Mate Gandhi” avant de demander le maximum à tous avec ce qui va suivre sur le court et intense “Paddington Frisk” qui coupera dans l’élan le public avant de repartir sur le déchainement le plus total. Rou en profitera pour filer à l’anglaise et voir ce qui se passe sur le mur à gauche de la scène, prenant l’air et se rafraichissant une peu sur le mur glacé. Ce groupe est fou et nous aussi ! Il y restera même pendant le titre d’après. Je le comprends.
“Torn Apart”, c’est le déchaînement de vibrations positives sur ces beats et cette voix qui éléctrise. On boit les paroles de Rou et on se laisse emporter par ces flots et ce flow. On les suivra jusqu’au bout avec ça, il suffisait juste de le demander. Les samples qui agrémentent le set sont du meilleur effet avant l’arrivée du Vaisseau mère qui sonnera la fin dans un certain sens. Car il faut l’avouer, il est dur de partir ainsi et ce sera un retour pour un rappel plus que mérité.
Un final en apothéose en revenant sur “Redshift” pour cette touche nouveauté mais surtout en lâchant les derniers chevaux sous le capot avec un ” Anaesthetist” entre version officielle et remix Hospitalised qui nous achèvera complètement, ne pouvant plus suivre cette folie continue. Mais comme ce n’était pas assez le groupe partira en live pour un dernier looping et comme sur The Mindsweep on conclura sur “The Appeal & The Mindsweep II” histoire de voir si l’appel lancé fut entendu, et vu l’état général de tout le monde ce soir, on peut être rassurés, ils ont été suivis !
A ce jour le meilleur concert du groupe et qui, on peut le dire concrètement, a atteint une autre dimension, restant tout simplement eux mêmes mais portés par une aura positive et cette folie qu’est la leur. Au final, il n’y a pas de mots assez fort pour exprimer au mieux ce qui c’est passé ce soir.
Merci à Elodie de Him Media et A Gauche De La Lune.
Texte: Anthony
Photos: Mario / Mario Ivanovic Photography
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