Rencontre avec Amon Amarth

C’est avec grand honneur que nous avons rencontré Amon Amarth lors de leur passage à Paris.  Johan Hegg (chant) et Johan Söderberg (guitare) nous font partager un moment agréable en toute modestie et toujours avec une pointe d’humour. On écoute et on vous fait partager avec grand plaisir l’histoire des Jomsvikings, thème central de leur dernier album du même nom :

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Je voudrais commencer avec le nom du nouvel album Jomsviking… Qui sont-ils ?

J.H- Je vais commencer du début : les Jomsvikings, c’est un type de mercenaires vikings du 9ème et 10ème siècles, ils fonctionnaient un peu comme la légion étrangère française. On pouvait les rejoindre mais il fallait avoir un certain âge. J’ai utilisé l’histoire des Jomsvikings comme toile de fond pour écrire un script. Le concept de l’album est  donc à propos d’un jeune homme qui doit quitter le pays après avoir commis un meurtre,  donc,  il rejoint les Jomsvikings et devient l’un d’eux.

Est-ce que tu peux donner plus de détails sur cette histoire et sur la conception de l’album ?

J-H – J’ai écrit une histoire comme un projet,  j’écrivais un script et on a commencé à parler de ce que nous allions faire pour le nouvel album, et on s’est dit que comme j’avais cette histoire on pourrait faire un album concept avec. On a commencé par écrire des paroles avec cette histoire. L’histoire en elle-même est assez simple c’est donc un jeune homme amoureux d’une femme mais qui est déjà mariée à un autre, il veut fuir avec cette femme mais ils se font attraper. Commence alors une bataille avec l’homme qui les attrape et il le tue. Il doit fuir le pays car il est déshonoré, même son père le renie. Il part à la rencontre des Jomsvikings et devient l’un des leurs. Au-delà de ça il cherche à se venger et rencontre de nouveau la femme en question. Mais elle n’est pas très heureuse de le revoir après 10-15 ans elle ne veut plus rien savoir de lui et ça finit plutôt mal…. Ce n’est pas une histoire très joyeuse!

Tu écris toutes les paroles ?

J.H -Oui j’écris les histoires et les paroles.

Et qui compose la musique ?

J.S – C’est moi ! Avec Olavi ( Olavi Mikkonen, guitare) , on fait moitié-moitié mais bien sûr on a besoin de tout le groupe pour voir comment on peut tout compléter. On commence par écrire des tas d’idées et puis on regarde les paroles et on voit comme elles peuvent fonctionner ensemble. C’était une approche différente des albums précédents puisque d’habitude on compose la musique avant et on y rajoute les paroles. Mais là c’était l’inverse.

Quels sont vos influences en dehors de la mythologie scandinaves ?

J.S –  Musicalement c’est surtout du Heavy Metal comme Iron Maiden, Black Sabbath, les groupes avec lesquels on a grandi.

J.H – Pour les paroles, on peut trouver l’inspiration un peu partout, pour l’histoire de cet album j’ai été inspiré en parti par le mythe des jomsvikings, mais il y a aussi d’autres choses. La principale c’est d’avoir été moi-même dans un film  ( Northmen : les derniers vikings sortie en 2014) j’en ai été très inspiré et j’ai voulu développer mes idées et voir ce que je pouvais en faire. Même si j’ai fait une histoire différente ça m’a vraiment inspiré. Parfois on a juste une idée comme ça dans la tête et on ne sait pas vraiment d’où elle vient, ça marche avec beaucoup de choses.

J’imagine que tu lis beaucoup !

J.H- Oui effectivement ! Plein de genres différents ! Je trouve que c’est intéressant d’apprendre de nouvelles choses !

 

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Quels sont vos sentiments par rapports à ce nouvel album ?

J.S – Pour nous on sent qu’on s’est vraiment donné à fond. Les artistes disent toujours que leur dernier album est le meilleur, à vrai dire on essaie toujours de faire mieux et il semble qu’on ait vraiment fait du bon travail selon nos proches !

J.H- Les gens à qui on l’a fait écouter nous disent que c’est vraiment le meilleur qu’on ait fait, je n’avais jamais vraiment entendu ce genre de compliment avant !

Quelle place vous lui donneriez musicalement parlant  par rapport à l’évolution du groupe ?

J.S- Le sommet ! Mais il y a encore d’autres montagnes à franchir….

J.H- On vient d’atteindre le sommet pour se rendre compte qu’il y a encore un plus long sommet à atteindre ! Je pense que dans l’ensemble il y eu beaucoup de choses développées musicalement dans cet album qui sont intéressantes et il y a aussi la reconnaissance parce qu’on peut vraiment dire que c’est du Amon Amarth.  Mais il y a beaucoup de nouveaux aspects.

J.S-Et on a un nouveau batteur du coup le son change aussi pas mal.

Pourriez-vous choisir une définition en un mot de cet album ?

J.H – C’est un coup de pied Metal dans le derrière ! (Rires) C’est toujours dur de juger son travail mais si je pouvais dire quelque chose c’est que les anciens fans vont vraiment être heureux et intrigués par les nouvelles choses et on va en attirer des nouveaux. Même si l’album est complexe ça reste la musique qu’on a toujours faite. Il semble être un album plus accessible pour beaucoup de monde. C’est bizarre mais c’est le sentiment que j’ai.

J.S- Mais ceux qui aiment ce qu’on a fait avant, vont aussi aimer celui-ci!

J.H – Mais ce qui a fait notre succès  je pense c’est qu’on fait de la musique pour nous-même également,  ce qu’on veut entendre. Et on essaie de rester qui on est.  On sait qui nous sommes et on y reste fidèles !

Quelle est la chanson que vous préférez ? Pour moi ce serait  « At Dawns first Light », c’est celle qui retient mon attention…

J-S – Et bien avec cet album, le truc c’est que c’est différent pour chacun, ça veut surement dire qu’il est vraiment bon ! (rires). Pour nous  ça change d’un jour sur l’autre, personnellement je pense que « Raise your Horns » sera super en live, mais quand tu écoutes à la maison « Back on Northern shores » ou « One thousand Arrows » seront plus plaisantes à écouter.

J.H –« Back on Northern shores » j’allais dire celle-ci aussi, et je pense que beaucoup vont aimer  « A Dream that cannot Be » parce qu’elle est complètement différente mais c’est une très bonne chanson.  Et bien sûr « First Kill » est une très bonne chanson d’ouverture !

Avez-vous des anecdotes à propos de l’enregistrement ?

J.H – Oui ! Alors c’est un gars il entre dans un bar….. (rires)

J.S- En fait pendant l’enregistrement ce qu’il se passe c’est qu’on vit dans le studio pendant 6 semaines, on se lève on déjeune, on enregistre, on mange, en enregistre encore et ça se passe toujours comme ça.

J.H- On essaie de s’amuser un peu mais il n’y a rien de spectaculaire ou de bizarre.

Peut-on parler du visuel de l’album ? 

J-S- C’est le même artiste qu’on a depuis les 4 derniers albums .

J.H- Ça fait  6 en fait ! On travaille avec lui depuis un moment et il fait du super boulot . C’était important pour nous de trouver le visuel qui décrit le concept en une seule image, ce qui est assez difficile à vrai dire et je pense que c’est assez bien fait c’est proche de ce que j’imaginais. J’aime l’aspect sombre et la brutalité, ainsi que le symbolisme de cet homme, dont on peut dire qu’il est solitaire en un coup d’œil. Ensuite on voit d’autres personnages derrières, mais on comprend qu’il suit sa propre quête d’une certaine façon. Même s’il fait partie du groupe il est toujours seul, il n’appartient à personne.

 

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Nouvel album veut dire aussi nouveaux concerts ! Vous allez jouer dans des festivals cet été dont deux en France !

J.S -Oui au Hellfest et au Download !

Vous allez donc faire la promotion en quelque sorte de l’album…

J.H- Je pense que c’est une très bonne façon de promouvoir l’album.  Les festivals pour ça sont vraiment bien, on croise beaucoup de monde, d’anciens fans et des nouveaux.  Pour la France c’est bien qu’il y ait deux grands festivals.

Que pensez-vous du Hellfest ?

J.S – C’est un des festivals les mieux organisés d’Europe, la première fois qu’on y a joué c’était pas vraiment ça mais ils se sont immédiatement améliorés.

J.H- C’est incroyable la vitesse à laquelle ils ont appris et améliorée l’organisation d’une année sur l’autre. Toutes leurs erreurs ont été corrigées en même temps. Et maintenant c’est vraiment génial. C’est un des festivals dans lequel j’adore jouer car c’est vraiment très bien organisé, chapeau bas!  Bon… Ils ne peuvent pas me voir faire ça et je n’ai pas de chapeau ! (rires) Chapeau imaginaire !

Et que pensez-vous du public français ?

J.S- Incroyable ! Comme beaucoup de pays latin, vous chantez énormément avec le groupe.

J.H- Génial ! A chaque fois qu’on vient en France nous sommes super bien accueillis et on a une vraie connexion avec le public ce qui est toujours une très bonne expérience !

Parce qu’on aime les vikings !

J.H- (rires) Bien sûr ! Qui ne les aime pas ?

J’ai une question amusante pour vous…Comment vous vous préparez mentalement à rentrer dans la peau du viking avant d’entrer sur scène ?

J.H- On est des vikings ! On n’a pas besoin de le devenir ! (rires)

J.S- On est né comme ça !

J.H-Mais on est des gens modernes ! Ça fait juste partie de ce que je suis parce que je suis intéressé par les vikings, leur histoire. Mais quand on va sur scène il y a une énergie, une mentalité qui vient et qui est là avec toi.

 

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Un petit mot pour le public français ?

J.H – Oui ! venez nous voir et écoutez notre dernier album Jomsviking il va vous botter le derrière !

J.S- Et vous allez aimer ça vous prendre un coup dans le derrière !

Merci à Johan Hegg et Johan Söderberg pour ce bon moment. Merci à Roger de Replica Promotion et à Sony Music.

 Amon Amarth, Jomsviking, Metal Blade / Sony Music, sortie le 25 mars 2016

Interview et traduction : Cindy Tucci

Photos : Charlotte Sert

 

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