
Avant d’être ce qu’ils sont aujourd’hui, Greenleaf était un side project du côté de Dozer. Débuté à l’aube des années 2000 et six albums après, la bande de Tommi Hollapa est beaucoup plus solide aujourd’hui et est devenue un groupe à part entière. Aux vues de la qualité grandissante au fil des albums et la stabilité gagnante, la force de son stoner rock commence à bien s’imposer sur le vieux continent et ce n’est pas la sortie de son nouvel opus qui va nous faire mentir. Sixième publication du groupe, Rise Above The Meadow est fait du meilleur des pins de Suède pour ainsi nous assener de la bûche comme il se doit
Emmenés par Arvid Jonsson au chant et Tommi Hollapa à la guitare, la stabilité du line-up s’exerce sur l’album : après un changement de bassiste le groupe est prêt à balancer un stoner rock qui connait son affaire mais étonne aussi. Grain de guitare épais et riff bien senti dès l’intro de “A Million Fireflies”, on sait où on est ! Un son bien rond qui se fait entendre dans les sillons de sable faits par les classiques du désert. Kyuss n’est pas loin et c’est pour le plaisir de nos oreilles.
Porté par les lignes envoûtantes et parfaites d’Arvid Jonsson, nous sommes dans un stoner de mouture classique mais ô combien efficace. Son timbre magnifie certains titres comme des compositions telles que “Howl” qui nous porte ainsi, des riffs bien rond par la matrice indéboulonnable qu’est Tommi Hollopa, un groove léger, une voix envoûtante, et on se laisser aller (dans le bon sens du terme…). C’est un album qui allie puissance et richesse du blues.
Le groupe se permet aussi des compositions plus légères sur “Golden Throne” et cette incartade à la rythmique bien sentie du grand temps des Queens Of The Stone Age. Un swing léger et une dynamique propre. On reste tout de même dans ce stoner bien lourd par moments mais les structures se voient épurées avec plaisir par la voix d’Arvid, qui donne une certaine clarté et profondeur à la fois. Le chant a une place prépondérante dans l’album et on sent le groupe revendiquant maintenant une identité propre. Greenleaf devient une structure à part entière et on l’entend bien. Cette tendance stoner blues rock en fait presque sa marque de fabrique.
“Levitate & Bow (part 1 & 2)”, malgré sa structure particulièrement longue qui emmène dans un calme tendu pour finir en explosion bien lourde et intense, marque vraiment le chemin parcouru par le groupe. Ce qui est intéressant c’est que chaque musicien apporte ici sa touche, la patte d’Hollapa sur les mélodies et les riffs par exemple, mais on peut aussi souligner sur tout l’album la rythmique élégante d’Olsson. C’est cette petite touche bluesy qui nous apporte le raffinement derrière les riffs lourds sans perdre cette patte stoner qu’est la leur et qui nous rappelle à l’ordre assez souvent. “Carry Out The Ribbons”, “Tyrants Tongue” et “Pilgrims”sont de ce pain là.
Je mettrais à part “You’re Gonna Be My Ruins” car le titre fédère le plus avec ce quelque chose complètement différent. Une rythmique lourde et raffinée qui porte une voix juste et puissante pour un riff classique, simple mais dont la fusion finale donne quelque chose de complètement à part. La touche Greenleaf…
Tout ça pour vous dire que Greenleaf prouve avec ce Rise Above The Meadow qu’ils ne sont plus du tout en dilettante comme dans tout side-project, mais le groupe a aujourd’hui sa place à part entière dans la nébuleuse Stoner. Un album riche et intelligent qui construit son identité et se trouve déjà sur l’étagère des classiques du genre du désert. Il n’y a pas de désert en Suède mais on y trouve de la sacré bûche de pin suédois !!!
Rise Above The Meadow, Greenleaf, Napalm Records, sorti le 19 février 2016.
Texte : Anthony
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