
Ma copine partie pour Rennes toute la semaine, des réductions dingues sur les billets de train, sans aucune hésitation, j’ai sauté sur l’occasion de voir mon premier concert à Paris. Ce 14 février 2016, la saint-valentin sera une joyeuse orgie de blast beat et de grognements dans la très belle salle du Moulin rouge. Du Death Metal au Moulin rouge ? Étrange, mais attirant ! Le programme du concert est simple, Aborted, Septic Flesh et Kataklysm.
19H30 : après une journée complète dans le métro, nous arrivons en avance devant la salle, nous attendons un ami. La soirée va démarrer, on rentre pour poser nos affaires dans le vestiaire. L’amabilité absolue du mec qui s’occupe de ça va me pousser à tout garder après avoir manifesté mon agacement à ce mauvais sosie de Renaud. Je découvre la salle, avec ses plusieurs balcons, sa fosse immense et cette foule, nouvelle pour moi hors festivals. Un verre d’eau et une courte discussion, Aborted entre sur scène, et met immédiatement des grosses mandales avec mes deux morceaux favoris « Meticulous Invagination » et « Parasitic Flesh Resection », morceaux ultra cultes de leur chef d’œuvre Goremaggeddon. Le pit est déjà monstrueux après dix minutes de concert. La setlist du groupe est la même depuis plusieurs années, avec le désormais mythique « Sanguine Verses » et son wall of death mortel à chaque fois, on note simplement l’ajout de quelques morceaux de l’album The Necrotic Manifesto et du nouvel EP Termination Redux, deux enregistrements qui, sans me décevoir, m’avaient un peu refroidi quant à l’évolution d’Aborted, le massacre de la production de l’hymne « The Holocaust Incarnate » sur leur dernière sortie ayant fait naître quelques doutes quant à l’avenir du groupe. L’inverse s’est vue apparaître en live, des morceaux écris pour ça et très efficaces au moment où on est face au groupe. Saint-valentin oblige, Sven, le chanteur, libère des ballons en forme de cœur, preuve d’un amour inconsidéré pour ses fans. L’intervention de Krihm, batteur de Spetic Flesh, nous laisse présager d’autres projets pour la soirée avec son énorme phallus gonflable sur scène. Sur le plan purement scénique, Aborted est toujours au top, chanteur à fond, très présent, proche du public, des guitaristes suintant tant ils sont en perpétuel mouvement. Le batteur était là pour boire son thé, assis au fond de son blast, il était détendu et souriant pendant que ses pieds et ses mains jouaient des morceaux très techniques à presque 300 bpm. Un excellent concert, qui sera le meilleur souvenir de la soirée pour ma part. La fin du concert arrive très vite (environ 40 minutes) pour laisser place aux Grecs de Septic Flesh.
Je connais très peu la discographie du groupe, j’avais un vague souvenir d’orchestrations imposantes, encore plus titanesques que Fleshgod. Malheureusement, je me suis bêtement retrouvé derrière la foule à essayer de trouver un bon coin pour regarder le concert, je me suis donc posé dans un coin et je n’ai pas bougé. Le concert a duré un peu plus longtemps, et m’a moins plus. J’ai été bien trop déçu par le côté « Hymne à répétition » du groupe. Rien à dire sur la mise en scène et la technique purement instrumentale qui étaient parfaites. On en attendait pas moins de ce genre de groupes. Le son, apparemment pas toujours précis dans la fosse , était absolument parfait là où j’étais. La setlist était du pur fan service. Communion pour l’apogée du concert. Je n’ai pas grand chose à dire, le show était parfaitement orchestré, les samples bien préparés. Le chanteur a répété environ cinquante fois « My friend, destroy together », et a chanté faux sur une chanson. Vers la fin du show, un moment solennel et un morceau a été dédié au victimes de l’attentat du 13 novembre. Le concert se clôture tranquillement dans un ultime hymne des Grecs. A ma grande surprise, j’ai croisé de très bons amis de Dijon city, agréable rencontre avant de voir le groupe que j’attendais le moins, Kataklysm.
Le groupe culte de death metal québécois entre sur scène, des doutes sur le groupe, que je n’apprécie absolument pas, pour leur concert. Une amie veut absolument slammer sur ce concert, on reste donc … Les membres montent sur scène et un « Les cousins !! » du chanteur annonce l’ambiance. Le public est déjà au taquet sur la première chanson (je ne savais pas que ça bougeait autant les foules Kata…), mauvais point, c’est du death metal totalement comme j’aime pas, c’est pas ultra brutal, c’est pas non plus très virtuose, les riffs ne rentrent pas dans la tête … Quelques passages sont tout de même notables et donnent envie de tout casser, mais c’est par épisodes. Le concert dure plus d’une heure (ce qui me gâchera en partie le show), mais le groupe reste carré sur scène et carrément agréable, les membres sont souriants et dans un esprit … et bien d’amour pour l’occasion. Les quelques morceaux des très vieux albums font ressortir quelques influences grind (dans les riffs surtout), mais le tout était bien trop long (quelques vingt minutes de moins auraient rendu le concert bien plus appréciable, à mon avis). Bon, je suis de mauvaise foi, le concert dans son ensemble était vraiment bien et m’a plu, pour son ambiance, plus que par la musique jouée. Bravo tout de même à eux.
Fin de concert, je file me chopper un t-shirt Aborted, et la soirée se terminera là. Une excellent soirée en ce 14 février, les groupes manifestement contents d’être ici. La salle fut une agréable surprise (du death metal au moulin rouge, je n’en reviens toujours pas….) et s’est avérée parfaite pour ce genre de manifestation. Bravo à ACCESS LIVE, aux groupes et à la Machine du Moulin Rouge !
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