
Ce soir c’est comme si le Glazart se délocalisait au Divan Du Monde étant donné le nombre de visages familiers qu’on y retrouve. Mais ce ne sont pas les Stoned Gatherings qui nous poussaient à nous rendre du côté de la rue des Martyrs mais plutôt Garmonbozia qui le temps de deux soirées se mettait au stoner pour accueillir la tournée Up In Smoke avec la numéro 6 ce samedi. Je dis ça car avec une affiche rassemblant Mammoth Mammoth, Greenleaf et My Sleeping Karma et bien ça ne pouvait qu’attirer les fans de gras et de riffs enfumés… et bien non…. des fidèles Garmonboziens seront aussi de la partie, ouverts à la découverte ou peut être à la recherche du zen ? On va le découvrir bien rapidement…
Soirée sold-out qui fait plaisir à voir après ces longues semaines dépeuplées par le public. Et suite à la longue file d’attente c’est au milieu du set de Mammoth Mammoth qu’on rentre enfin. Comme son nom l’indique, c’est du lourd et ça ne fait pas dans la finesse. Grand inconnu de la soirée, les australiens, qui viennent de sortir leur dernier album “Mammoth Bloody Mammoth” (tout est dit), envoient un bon Hard Rock des familles. Du gras, de la sueur et du jack c’est la recette qu’on connait tous et qui a son succès quand c’est bien fait. Pour ainsi dire, ils réussissent à remplir leur tâche d’ouvrir et de mettre en jambe comme il faut le public. Un gratteux à la veste en poil de mammouth avec un chanteur déchainé et bien en sueur. Saturation et électricité, le tour est joué. Des titres efficaces et qui marchent assez bien auprès de l’assistance, courts, concis, on évite ainsi de tourner en rond. Voila, ça décrasse comme il faut, là où il faut!
Ce qui m’intéressait surtout ce soir, c’était les suédois de Greenleaf. Découverts l’année dernière avec Gladstone Asso au Glazart et bien on les retrouve avec plaisir car le groupe a encore élevé son niveau. C’est avec étonnement et un peu en lien logique en attendant la sortie de son nouvel album que Greenleaf ouvre son set avec Trails and Passes titre éponyme de son dernier album sorti en 2014. Passé Dozer, Tommi Holappa à l’air de se consacrer pleinement à cette formation et on le comprend. Balançant du riff avec maîtrise, la formation est juste carrée, propre, rehaussée par la voix parfaite d’Arvid Jonsson.
Ça tape direct d’entrée, ça bourdonne et ça fait du bien aux oreilles. Greenleaf propose un stoner blues rock aux accents bien heavy par moments, et ça se confirme avec les extraits de Rise Above The Meadow qui seront joués ce soir. “A Million Fireflies” avec son intro massive et son rythme entêtant mettra le public par terre assez vite. Le son a un sacré corps et les riffs d’Holappa en solo rappellent son talent de riffeur, exécution propre dans sa totalité, le groupe gère son affaire. On sent qu’on s’éloigne de nos habituels (et bien aimés) groupes de stoner bien gras aux potards poussés à fond. Ici tout est dans la maîtrise et l’efficacité, c’est propre mais il manque un peu ce côté plus brut du genre. On adhère de toute façon.
Le set est efficace et intelligemment géré dans le choix des titres et la part belle est laissée à l’expression des musiciens. On aura droit à 3 extraits du prochain album et le groupe finira sur le magnifique “With Eyes Wide Open”. Le “kiff” est partagé ! Ce groupe qu’on a connu au Glazart a gravit des marches et on est plus qu’impatient de connaître la suite !
C’est tout de même un public curieusement hétéroclite qu’on retrouve pour My Sleeping Karma, les allemands brassent large et cela ne m’étonne pas tant que ça tout compte fait. Les mélodies relaxantes et l’univers hautement zen du groupe se doit d’être prescrit comme antidépresseur car le voyage initiatique dans lequel la musique du groupe nous emmène est recommandée pour tous. Rien que ça, on peut résumer l’ambiance chez My Sleeping Karma sauf que quelques uns voudront qu’il en soit autrement.. Bref, passons.
C’est une toile de fond qui remplace les backdrops pour qu’ainsi l’univers du groupe puisse prendre forme et se dévoiler au public à travers cette musique accompagnée de Ganesh, Bouddha et et autres symboles. One st mis dans l’ambiance dès les premières notes, happé par cette énergie positive et douce que le groupe propage dans la salle. “InTENsion” provoque la première plongée en méditation, notes envoûtantes, reverb et delay qui nous noient dans cet univers si particulier qu’est celui de My Sleeping Karma. Avec ses parties plus enlevées, la transe est là, on se laisse emmener sur “Prithvi”.
En dépit d’un micro récalcitrant, Matte n’hésitera pas à exprimer au public tout le plaisir que le groupe a de pouvoir jouer à Paris. Sans cesse en train de remercier le public, le groupe est d’une humilité et générosité sans pareille, on sent une honnêteté bienveillante dans la façon d’être. Avec tout ces titres exprimant une certaine vibration positive et bienveillante on se laisse bercer, emmener dans ces mandalas de fleur de lotus et autres animations qui se propagent dans la salle à travers des titres comme “Akasha”, “Vayu”. Non je n’ai pas de visions, je me laisse juste emporter. Seppi, en harmonie avec le son délivré par sa guitare, joue et trouve avec les yeux fermés Matte et Stephen pendant que Norman dans son coin est en transe sur le effets sonores qu’il propage.
La force tranquille du groupe s’exprime tout naturellement et nous permet d’oublier où nous sommes. La magie opère et on en oublie les titres comme emporté par ce flux d’énergie envoyé par le groupe. C’était sans compter sur cette fin si proche quand on en oublie le reste. “Brhama” sera joué avant le rappel qui verra le groupe revenir pour finir avec le magnifique (comme les autres titres) “Hymn 72” dans un partage final. Remerciant encore et toujours dans cette sincérité propre au groupe c’est un concert authentique et en toute humilité que My Sleeping Karma nous a encore délivré. En ce qui me concerne, le voyage musical fût plus intense lors de leur dernier passage au Motocultor mais quoi qu’il en est le pouvoir qu’a cette musique s’est encore fait ressentir ce soir.
Un grand merci à Garmonbozia pour cette belle soirée, on attend plus que le Up In Smoke 7 le 4 mars avec Mars Red Sky, Belzebong et Stoned Jesus.
Texte: Anthony
Photos: Mel.B / Mats. L
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