Ils sont allemands, ils viennent de sortir un nouvel album, ils tournent actuellement en ouverture du Persistence Tour 2016, je veux parler des Risk It ! bien sûr ! Deux ans après l’EP The Only Thing, les coreux des Dresde reviennent avec leur deuxième album, Cross To Bear, et on ne pouvait pas passer à côté de ce groupe de la scène montante germanique.
Le disque s’ouvre sur « Getting Low », premier extrait à avoir été présenté au public, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette chanson pose instantanément le décor : lourd, criblé de riffs groovy, et un gros beatdown en guise de conclusion. Le son nous fait terriblement penser à du Terror ou du Backtrack, que demander de plus ? C’est du vu et approuvé, voire même du re-vu et re-approuvé, mais on ne peut qu’apprécier leur indéniable capacité à déverser leur venin, le tout avec une incroyable assurance. Si « Minds Out » se démarque, « Boiling Point », « Trapped » et le titre éponyme « Cross To Bear » délivrent quant à eux un hardcore aux riffs typiques de la scène new-yorkaise. « Balance Of Power » pose une ambiance un peu plus glauque en intro et appelle carrément à la révolte sur le reste du morceau. Le très rythmé « Finish Your Business » est indéniablement un de mes préférés de l’album, notamment avec son simili de sing along sur le refrain. Deux minutes de pure rage !
« Crumble Inside » nous rappelle les influences punks de la scène, et le morceau instrumental hyper bien produit aux relans très martiaux « Sparta Pt. 2 » nous fait presque regretter que la chanson ne dure pas deux fois plus longtemps ! Petit faux pas de l’album, « Face Reality », morceau pas mega intéressant, dont on aurait pu se passer si le CD n’était pas déjà très court de base (aaahhh, le hardcore…). Le disque se termine avec le très bon « Can’t Take It Away », qui débute sur une touche humoristique : un sample nous engueule en introduction du morceau « Qu’est-ce que c’est que ça ? Tu vas porter ça au concert ? Tu vas porter le t-shirt du groupe qui va jouer ? Ne soit pas ce type de mec ! » [ndlr, je me permets de le noter, c’est un combat de longue haleine que je mène]. De façon générale, les paroles traitent des gens qui te poignardent dans le dos, de lutter contre ses démons et d’essayer de rester positif dans un monde qui essaie de te mettre à terre.
Question production, on est dans l’entre-deux. Fidèle au studio berlinois Dailyhero Recordings, le groupe garde du coup ce son mi-amateur, mi-professionnel. On est très loin des rouleaux compresseurs américains, mais c’est tout de même suffisamment bien mené pour ne pas nous cracher quelque chose de crade dans les oreilles. Le mixage est très correct (hormis sur « Sparta Pt. 2 » où ça déboîte, comme je l’ai mentionné précédemment), mais il laisse tout de même le groupe dans la catégorie underground. Après, ça fait aussi son charme, et ça donne un côté roots, ce que certains d’entre vous apprécieront. Pour ma part, je pense que ce très bon disque aurait quand-même mérité mieux.
Avec Cross To Bear, Risk It ! ne nous apporte donc pas grand-chose de nouveau sous le soleil. Cependant, la presque-encore-jeune formation allemande a su s’emparer des codes de ses aînés, et nous montre à quel point elle les maîtrise sur le bout des doigts. Et si l’on considérait que les groupes avec lesquels tu as partagé une scène sont une indication de ton talent, que dire de mecs qui ont ouvert pour Terror, Merauder, H2O, Judge, Cro-Mags, Gorilla Buiscuits, Sick Of It All, Agnostic Front et Hatebreed ? Si tu vois ce que je veux dire, tu peux te procurer cet album chez Farewell Records ou en dématérialisé sur le bandcamp du groupe.
Texte : Charlotte Sert
Risk It !, Cross To Bear, sorti le 8 janvier 2016 chez Farewell Records
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