RENCONTRE AVEC AKONIT D’ARTWEG

C’est au Hard Rock Café qu’on avait rendez vous avec ARTWEG la veille de la sortie de leur nouvel album. Tête à tête en compagnie d’Akonit, le ying  du duo qu’il forme aux micros avec Mugen. Il est question de Artcore, de Drunk N’ High leur petit dernier, de la déchéance humaine,  de nos jeunes années roots à La Miroiterie et de nombreuses idées partagées au sein de la scène. Retour sur cette interview à la cool et à l’image du groupe.

L’album sort demain , tout va bien ? 

Et bien non, Si tu savais, je suis malade, je n’ai pas dormi de la nuit.. (rires). Non non t’inquiètes, au delà du fait que j’ai la crève, personnellement, je me sens bien, ça va, je suis content de ce qu’on a fait de toute façon.

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Artweg, je vous aie connu avec la Miroiterie mais nombreux sont ceux qui ne vous connaissent pas encore. Un petit pour présenter le groupe ? 

Yes, tu m’étonnes !! Et jusqu’a la fermeture de la Miroit’ on jouait encore la bas. Artweg c’est une grande famille qui aime la musique et qui se sert des influences de tout ses membres pour faire sa propre musique. Simple court et efficace (rires).

Le dernier album, Should We Get Violent ? étant sorti il y a 3 ans et demain c’est le tour de Drink N’High, mais pendant tout ce temps qu’est ce qui c’est passé ?

On  a changé de bassiste (Vlad) déjà et ça a mis 9 mois avant d’en retrouver un. Avec le temps d’adaptation et qu’il fasse partie de la famille surtout, ce qui est le cas aujourd’hui. Et en fait avec tout ce petit chemin la, entre temps tu commences à bosser sur l’album, tu trouve des trucs. En fait ça met du temps, c’est comme tout.  Parfois on avait pas les idées non plus, tu vois, et puis c’est normal quand tu as un nouveau membre. Ça faisait 7 ans qu’on avait commencé avec l’ancien bassiste et c’était un grand frère, donc rapport humain ça change tout et ce sont deux personnes complètement différentes et puis Vlad a un jeu plus riche ce qui est particulier et cool à la fois. Ce qui fait qu’Artweg a évolué aussi grace à ça, la musique est devenue plus riche et on a eu une autre vision de la musique depuis que Vlad est arrivé. On a mis un peu de temps et au final on est content du résultat et on espère surtout pouvoir tourner !!  Chose qu’on a pas pu faire avec l’ancien album car il y a eu tout ça. Et puis on a été assez critiqué sur Should We Get Violent ? au niveau du son, pas assez puissant, ça retranscrivait pas ce qu’on donnait sur scène, etc et du coup on a été boudés par certains organisateurs et ça mine le morale. Du coup tu as le cul entre deux chaises. Je pense qu’on aurait sortis un album vachement plus tôt si on aurait pas eu toutes ces histoires à la con. Mais aujourd’hui on est la c’est le principal.

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Ce qui fait qu’Artweg a évolué aussi grace à ça, la musique est devenue plus riche et on a eu une autre vision de la musique depuis que Vlad est arrivé.

Venons en au sujet du jour avec cet album qui sort demain, “Drink N’ High”, ce qu’on ressort à la sortie de la 1er écoute c’est la richesse du son, entre plusieurs styles bien avoués mais comment se passe ce mélange entre vous à la composition ? 

Et bien c’est tout con, on part avec une idée toute simple, tu fais un truc à la guitare tac on commence la dessus, parfois ça prend on arrive à trouver une suite, parfois non. T’arrives avec un riff de ton côté, il est mortel et puis les autres trouvent que ça tue et von superposer des idées, on va mettre ça, ou non je suis pas d’accord,… Le truc c’est que tout le monde compose dans ce groupe là et des fois tu vois ça peut être compliqué à tirer quelque chose (rires). Il y a les influences de nous tous en fait, on est même aidés par nos techniciens, ceux qui bossent avec nous et on aime savoir ce qu’ils pensent. L’essentiel c’est vraiment de rester simple et de faire la musique qu’on aime, on a pas envie de se faire chier.  Tu vois, s’il y a une partie ou 3 mecs sur 5 l’a kiffe et bien on va pas forcement la garder. Des morceaux ont été modifiés dans cet album comme ça, ça se passe bien sereinement à chaque fois, on s’entend bien pour composer même si des fois il y a des coups de gueule comme dans toutes les familles (rires).

Et vos affinités perso vont vers quoi ? 

Et bien tu vois moi je suis Death Metal, Metal. Doudou écoute de la funk (rires), en fait il écoute de tout mais surtout de la funk. Notre guitariste est beaucoup plus rock stoner, moins de trucs agressifs pourtant il s’en sort très bien dans Artweg  mais ça c’est parce qu’on l’a travaillé au corps (rires). Notre batteur est beaucoup plus Pantera, gros son US Southern, ça il kiffe à mort. Vlad kiffe les trucs japonais, Maximum the Hormone, etc.  On aime  tous des trucs agressifs assez énergiques mais on a une touche funky chez Artweg, ça permet de souffler.

Et l’écriture avec Mugen, commence se passe le duo ? 

Bah écoutes jusqu’a maintenant, on écrivait chacun de notre côté. et la sur  Drink N’ High on écrivait la moitié chacun de notre côté et l’autre moitié on l’écrit avec les musiciens. Déjà, on est à l’écoute des musiciens, on a toujours été la pour la composition et la pour cet album il y a eu des idées de lignes de voix qui ont été proposés et qu’on a faites, des textes aussi qui on été faits par le groupe et ça c’est une nouveauté. Car avant on était impliqués dans la musique et ils nous laissaient faire. Et c’est pour ça que je pense que Drink N’ High est vachement plus riche car il y a cette part des musiciens dans les textes et ça joue en plus.  Les mecs ont donnés leurs avis, nous ont aidés à construire les textes, à trouver des petits trucs en plus qui agrémentent et qui ne sont pas moches (rires). Tu vois avec Muguen, on est un peu comme ça et si ça nous plait pas on le fait pas mais si tu nous trouve l’intérêt BIM. Exemple, sur No pain No Gain, le refrain c’est une idée du bassiste, on a essayé, ça sonnait et on a validé. On essaie de trouver des bons compromis comme ça et puis  on s’est rendus compte que c’est vachement plus riche pour tout le monde. et puis parfois tu es en panne de phrases. T’écris un paragraphe et t’es dans la merde.. Deuxième couplet… Heu… alors… Six mois après, t’as les autres, il en est ou le deuxième couplet de ce morceau ?? (rires)  C’est ce qui c’est passé pour moi sur Drink N’ High, j’ai écrit un truc tout pourrave, j’ai laissé trainé trainé et j’ai eu enfin le truc pour le sortir, ça arrive que ça se passe comme ça. Mais le fait qu’ils s’impliquent dans les textes c’est cool; car comme je te dis on reste bloqués sur un truc et bim ils te donnent des idées, comme Human Bomb, on ne savait pas comment l’appeler et voila l’idée t’es balancée, c’est cool on le met (rires).

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Et bien pourquoi Drunk N’ High comme titre  d’album ? 

Et bien parce qu’il faut boire des coups et se relâcher dans la vie, mais il ne faut pas le faire n’importe comment surtout !  Il ne faut pas le faire pour oublier, tu as vite fait de partir en vrille alors qu’a la base c’est fait pour se détendre. C’est ce qu’on explique dan le morceau et c’est aussi pourquoi on a choisi ce morceau comme titre d’album, c’est qu’il se démarque des autres morceaux de l’album, comme “United For The Earth” mais dans un autre registre. Il est plus festif et il représente assez bien le groupe car on aime bien faire la fête et ça nous aie arrivé souvent de tomber sur des cons qu’ils ne savent pas faire la fête. Des fois ça peut être marrant et des fois ça peut être n’importe quoi.

Comme votre dernière anecdote reportée sur votre Facebook ? 

Ah oui, tu m’étonnes, ça a fait pleurer de gens cette histoire!! Il y a des potes qui ont chialés avant de finir le texte, en mode “merde putain il est mort… ” mais non mec, finis le texte ! Du coup ça nous a fait un petit coup de comm’ pour sortir un album qui se nomme comme ça (rires) Et c’est une histoire vraie en plus, le bassiste n’a rien rajouté, juste confirmé, il a vraiment expliqué en détails  comme ça c’est passé, même moi je l’ai lu et je me demandais, mais putain comment il se rappelle de tout et de chaque détails. Mais moi je croyais que c’était un autre truc qui était arrivé, pas celui de samedi. Je me dis merde pourquoi je l’apprends sur FB. Et quand je lis ça, je fais ah bah ouais c’est samedi ça (rires).

Normal. Et quoi du coup c’était marrant cette anecdote, bon du coup ça n’a pas fait rire tout le monde, on s’est fait traités de connards et tout ça. En même temps, on le méritait bien mais c’était du vécu, à la fois drôle et flippant et il fallait qu’on le raconte. On a eu super peur, il nous reconnaissait plus, lui aussi il ne se reconnaissait plus, on était en panique; Et le plus marrant c’est qu’en une demi heure le gars se réveille comme ça ” bon on va jouer ?? ” “Attend Doudou, tu nous as fait quoi ? tu te sent capable de jouer ?” Il marchait, si on peut dire ça marcher et on comprenait pas ce qu’il disait, et là nickel.  Il a dormi une demi heure, il parlait normalement, il marchait normalement et il ne se souvenait pas de ce qui s’était passé. Donc la tu te dis que des gens sont possédés (rires)

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Et bien parce qu’il faut boire des coups et se relâcher dans la vie, mais il ne faut pas le faire n’importe comment surtout !

Du Artweg 100%, après cette parenthèse, en ce qui concerne l’album comment le définirais tu avec cette nouvelle étape ? 

Et bien ça représente un long travail, ça n’a pas été facile, par ce que je t’ai dit tout à l’heure. On l’a fait pour nous, on s’est nourri de tout, on fait la musique qu’on a envie de faire et parfois ça passe par des nuances que tout le monde ne comprends pas tout de suite, certes, mais la ça plait à tout ceux qui viennent nous voir, anciens comme nouveaux, donc c’est un putain de kiff maintenant.

Des nuances, c’est comme ça que vous êtes arrivés à “United For The Earth” (dernière track d l’album) qui pour moi est le morceaux le plus original et plus intéressant de l’album. 

C’est pas faux, tu as raison, et pourtant c’est un morceau vachement puissant. On voulait faire un truc calme à la base car on s’est dit qu’un jour on fera un morceau calme (rire). En même temps il est tranquille mais assez ténébreux à la fois, tu sens qu’il y a un espoir  et de la haine, en tout cas moi c’est ce que je ressens. C’est un titre qui va bien avec la musique et ce qu’on dit. Faut arrêter de voir que par l’argent et croire que les prêcheurs de fausse vérité. Moi j’ai jamais écouté ces connards et je pense que les gens devraient d’abord s’écouter avant les autres. Avec toute la misère qu’on retrouve partout dans le monde et surtout le plus dégueulasse se sont ceux qui en profitent. A un moment, il faut juste ouvrir les yeux et arrêter d’écouter toute cette merde et ces médias et se dire que si on a envie d’un monde meilleur, on peut faire en sorte que ça se passe ainsi à notre niveau. Je vais parler à mon voisin, je vais aider la petite vieille à traverser, je vais arrêter d’acheter telle chose car ils font travailler des gamins. Bref. Toutes ces conneries la, c’est le raz le bol et ce morceau vient de là. Tu n’en peux plus, faut que ça s’arrête à un moment. Et non les gens ne s’arrêtent pas. Tu vas au restaurant avec des gens, ils sont  de plus en plus dans leur bulle. Non mais sérieux, merde quoi ! On en a marre de cette merde ambiante. On est la pour passer des messages mais on ne veut inciter personne, on est nous, on est pas la bible, on dit ce qu’on pense et on aimerait que ça change mais on garde espoir et c’est ça aussi. Il y a telle chose mais on ne va pas se ranger derrière un tel ou un tel. De gens pensent la même chose que nous, mais ce n’est pas pour ça qu’on se range derrière une pensée unique, on se rapproche dans les idées et c’est une bonne chose. J’ai déjà écrit des textes qui étaient proches de ceux de Reuno alors que je n’écoutais pas de Lofofora à l’époque. On  a la même façon de pensée, Tagada Jones c’est pareil, Mass Hysteria aussi, on se rejoint tous, révoltés par la décadence humaine et si on n’est pas potes déjà, on le sera bientôt car on pense les mêmes choses et c’est juste la nuance musicale qui change. Quand tu a de modèles comme ça, c’est très dur de s’arrêter car il y aura toujours quelque chose à dire. En bien ou en mal, mais il faut rester positif comme le dit Mouss, positifs à bloc ! Il a entièrement raison car c’est ce qui te donne la rage de suivre tes rêves. Ecoutes toi d’abord, mis a part  si tu dis de la merde (rires). Mais faire sa propre opinion soit même, c’est la base.  C’est ce qu’on essaie de faire nous et ce que tous devraient faire ! (rires)

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De gens pensent la même chose que nous, mais ce n’est pas pour ça qu’on se range derrière une pensée unique, on se rapproche dans les idées et c’est une bonne chose. J’ai déjà écrit des textes qui étaient proches de ceux de Reuno alors que je n’écoutais pas de Lofofora à l’époque.

Aujourd’hui il y a t il  un groupe avec qui vous souhaiteriez partir en tournée ?  

Franchement il y en a plein et se serait dur de faire un choix. On prendrait ce qui nous correspond le mieux. La dernière fois on jouait avec de groupes de Metal oriental sur le tournée d’Orphaned Land et ce n’était pas du tout le même truc. Mais là, on peut viser plein de trucs. Dans l’idéal se serait bien de faire une tournée avec Biohazard, tu vois, où des mecs comme ça évidemment. Après tout dépend toujours des contacts. On aimerait bien jouer avec tellement de groupes qu’il faudrait plusieurs tournées pour réaliser tout ça et on est plus du genre à attendre et profiter de l’instant présent avec les opportunités qu’on nous propose.

On vient donc à la question suivante, Artweg c’est quand même une bonne assise live quand on connait déjà vos premiers lives à la Miroiterie, et pourquoi revenir via le chemin des contests comme celui du Headbang Contest pour le Motocultor 2015 ? Vous n’êtes pas un peu trop experimentés pour ce genre de contest ? 

Ça faisait partie de notre méthode de travail en faite, on avait pas trop de dates et on sait qu’on pouvait jouer sur des scènes solides et ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas fait en plus. On s’est dit pourquoi pas ! Et en plus ça nous engageait à rien, il n’y avait pas d’histoire de votes c’était surtout avec un jury après. Et puis ce n’était vraiment pas pour faire principalement le Motocultor après même si on aurait pas dit non (rires). Mais c’était surtout pour faire de la scène, découvrir nous aussi d’autres groupes  et surtout voir ce qu’on valait vraiment, ce que les gens pensaient de nous surtout ! Car quand t’es jugé par des pros, ça te permet d’avancer un peu plus. On a pas vu la chose comme un tremplin mais plutôt comme une méthode de travail différente, ça t’aide à travailler ta scène, ton show, te nouveaux morceaux et la réception, on a vu la réaction par rapport aux nouveaux morceaux et elle a été bien cool. Surtout ça nous a apporté un nouveau public avec de gens qui s’intéressent à toi, ça se passe bien, tu bois des coups avec eux, c’est mortel, on fait la fête et puis ils envoient du lourd dans la fosse les mecs et t’es bien content de les avoir. On a travaillé notre communication (rires)

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on a vu la réaction par rapport aux nouveaux morceaux et elle a été bien cool

Et puis c’est très bien qu’on se soit arrêtés en final avec Loudblast au Divan Du Monde, on ne s’attendait même pas à aller en jusqu’en final ! Très sincèrement j’ai vu des gamins sur la scène, putain ils géraient grave, et eux mêmes  nous demandaient, ” vous êtes des papys, putain, qu’est ce que vous faites là ? ” Tu vas voir ce qu’il fait le papy !! ” (rires). Il y a des gens qui étaient blasés de ne pas nous voir aller au Motocultor, certes, mais ce n’est pas grave, on était bien contents d’avoir enchainés ces scènes et puis on espère faire le Motocultor évidemment, l’année prochaine ou pas, au pire si tu nous voit pas au Motoc’ il y aura d’autres concerts pour venir nous voir !

Avec le recul comment perçois tu l’évolution d’Artweg depuis la création jusqu’a aujourd’hui et la sortie de Drunk N’ High  ? 

Et bien ça a été une évolution en soi, en dents de scie mais toujours en montée, et je suis super content du résultat actuel, je sais que ça va évoluer encore, je ne m’inquiète pas la dessus, et une promesse constante d’évolution musicale, car on est comme ça.  Je suis content surtout d’être encore la aujourd’hui après quasiment 10 ans ou au début presque personne ne savait jouer, notre batteur a appris avec nous (rires). Notre gratteux était bassiste, Mugen chantait ailleurs dans autre chose. On a tous appris à jouer ensemble et on a évoluer ensemble. C’est bien car ça commence à ressembler à quelque chose (rires). On est en évolution constante depuis 2007 avec des dents de scie comme ces 3 dernières années mais c’est comme ça. C’est bien.

C’est vrai, c’est ce que je me disais, Artweg, ils sont toujours la ?  Mais  je me souviens de ce concerts  il fut un temps à la Miroiterie ! Ça nous rajeunit pas tout ça !  (rires)

Mais grave (rires) Je me disais bien aussi que je t’avais déjà vu quelque part et que ta tête me disait quelque chose (rires)  Et bien voila, on est de retour (rires)

Sur ces bons souvenirs, je te laisse la conclusion ! 

Et bien viens foutre le bordel à nos concerts, on t’attend dans le pit et reste surtout positif !

Et merci à The Unchained en tout cas.

Merci Akonit et à bientôt dans le pit ! 

Crédits photos: Lykharts pour Headbang Contest / Catphotographie

Chronique de Drunk N’ High

Entretien réalisé par Anthony

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