
2015 est l’année du black metal français, c’est vrai si l’on pense à Glaciation, Sordide, Decline Of The I, Necroblaspheme, Khaos Dei et j’en passe. Mais 2015 est aussi l’année du black metal portugais, et ça, c’est bien moins connu ! Pourtant, il suffit d’écouter Tod Huetet Uebel, Örök, Forgotten Winter ou encore Enlighten pour s’en convaincre. Et si ça ne vous suffit pas, alors plongez-vous dans le dernier Black Howling, O Sangue e a Terra sorti cette année chez Darker Than Black Records !
Black Howling est en fait un pilier de la scène black lusitanienne, peut-être pas par son origine (pas si lointaine) mais par ses productions nombreuses et souvent de bonnes qualitées. Le groupe a enchaîné splits, démos, splits, démos entrecoupés par quelques albums (cinq jusqu’à aujourd’hui). D’un raw black metal à faible production, le groupe s’ouvre à présent à du black atmosphérique à tendance dépressive.
Si l’artwork n’est pas une grande réussite (en tout cas assez terne), la musique est quant à elle d’une beauté désespérante et à couper le souffle. L’esprit « dépressif » est présent dans le chant criard porté par P., tandis que les atmosphères sont soutenues par des guitares mélodiques et un piano accordé sur la tristesse.
“Above These Earths And Skies” et “Gods Of The Cyclic Eternities”, les deux premières pistes, durent à elles seules presque quarante minutes. Quarante minutes de black metal larmoyant, touchant et profondément introspectif. Black Howling a plongé ses sources dans son second album Alma… Uma Floresta De Dor pour le côté dépressif et Melancholy Of A Pagan Bucolic Spirit (le troisième) pour la partie atmosphérique et paganique. Le mélange est très réussi et ravira sûrement les fans du dernier Dodsferd Wastes Of Life.
La production s’est améliorée même si elle garde une touche underground fort sympathique, comme patte artistique du groupe depuis ses débuts. O Sangue e a Terra partie un et deux proposent des pistes plus courtes mais pas moins intenses. Si la première est très folklorique, la seconde prend le relais avec plus de violence et d’acharnement viscéral en concluant l’album avec brio.
Le dernier album de Black Howling mérite une attention particulière, un regard introspectif et une mélancolie latente. Si vous aimez les mélanges entre black dépressif et atmosphères néofolkloriques (à la Empyrium des débuts) alors vous ne pourrez qu’apprécier O Sangue e a Terra, petite pépite de la scène portugaise contemporaine.
Black Howling, O Sangue e a Terra, sortie 2015 chez Darker Than Black Records
Texte : Maxime
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