REFUSED + GUESTS @ LE TRIANON – 1/12/15

C’est un Trianon bizarrement assez dépeuplé que l’on retrouve ce soir, à mon étonnement surtout quand c’est pour les légendaires REFUSED.  Avec 20 ans de carrière, un live réputé intense et un dernier album qui mérite tout de même d’être défendu ou est le public ? Bonne question..  Mais ce sera devant une petite vingtaine de personnes que malheureusement X-SYNDICATE débutera mais de toutes façons tant pis pour vous, il fallait arriver à l’heure.

Les parisiennes et le parisien continuent ce soir, avec classe, la promotion de Dead or Alive qui prouve que le groupe est plus “alive” que “dead” (va voir la chronique tu comprendras). Vu qu’en plus Failure n’est plus à l’affiche, ni une ni deux c’est direct to the face qu’on ouvre les hostilités. Un crossover bien badass qui te pète à la gueule, emmené par une enragée en frontwoman.

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Avec toujours autant de faim depuis les débuts du groupe, Bigoud n’est pas avare en énergie et en colle plus d’une à plus d’un(e)s pour faire bouger les aficionados du groupe et même les néophytes. Malgré un son pas au meilleur (merci le Trianon) pour faire honneur au groupe avec ces soucis de micro et d’équilibre, et bien ça ne les empêchera pas de rebondir directement et de mettre en avant ce fameux Dead Or Alive avec des titres comme “Bad Seeds”, “Trashvision” ou l’excellent “Friend To Foes” qui fera réagir (enfin) l’assistance morne. Ça riffe, ça hurle et et ça ne lâche pas le rythme d’un iota pendant tout le set. Alex, métronome impassible, et Angie bassiste tout terrain entre des lignes bien punk et d’autres plus hardcore tout en balançant les back vocals.

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Entre temps, le public s’est pointé, ils ont peut-être entendu du bruit à l’extérieur, qui sait… En tous cas c’est devant une assistance beaucoup plus motivée que les X finiront leur set et, comme elles l’ont commencé, c’est avec cette même putain d’électricité rock n’roll qu’elles balanceront les dernières notes. Avec ça si tu n’as pas compris, reste chez toi ! 

Malgré un espace orchestre assez bien touffu, c’est dans un Trianon qui risque de sonner tristement creux que Refused jouera ce soir. Deux niveaux supérieurs vides malgré un concert tout de même attendu mais un contexte actuel qui en refroidit plus d’un. Sortons et célébrons la musique, le live, tout ce qui nous reste et nous maintient, refusons la peur : c’est dans cette optique-là que Refused abordera Paris, avec une envie toute particulière. Les Suédois qui ont sorti dernièrement un album, Freedom, attendu depuis 1998, le seront aussi ce soir.

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Emmenés par un Dennis Lyxzén plus qu’en forme ce soir, la formation d’Umea revenait fort d’un nouvel album à défendre, Freedom, et c’est fortement dans ce sens que l’introduction  retentira dans la salle. Un grand Freedom pour partir directement sur “Elektra” et comprendre qu’un live de Refused se vit plus qu’intensément. Dans une classe incomparable, le groupe reste un déchaînement en live entre raffinement  et chaos total avec un frontman gymnaste qui use des sauts en ciseaux à en faire pâlir la majorité d’entre nous.

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En ce qui concerne la setlist, c’est naturellement le dernier opus qui sera mis en avant mais le groupe fera aussi la part belle au chef d’oeuvre de 1998 et pour ce qu’il en est, le résultat est sans papale, le déchaînement de violence et fureur opérera plus intensément avec des titres comme “The Shape of Punk to Come”, “The Refused Party Program” ou  “The Deadly Ryhtm” et son pont délire partant dans le riff de “Rein In Blood”. Malgré cela, les titres de Freedom passent assez bien l’épreuve du live, emmenés par l’intensité du jeu du groupe, “Dawkins Christ” en ressort encore plus hargneux.

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Et malgré mon désintérêt des speech habituels, avec un groupe aussi investit que Refused, les prises de paroles ne sont jamais inutiles et en ce qui concerne les attentats, on en ressortira quelque chose car au-delà de la peur, la musique et le live c’est ce qui nous reste, ça nous appartient, et ça ils ne peuvent pas nous l’enlever, tout comme comprendre que recevoir les réfugiés qui fuient la guerre est un devoir car ce que nous avons vécu, c’est tous les jours pour eux. Un moment aussi intense que ce soir ne pouvait être que salué, merci Dennis.

“Françafrique” en restera peut être le titre un peu plus light mais quand résonne “Refused Are Fuking Dead” l’intensité revient à son comble avec ses riffs distendus et ce frontman en roue libre qui ira même prendre son bain de foule et électricité régnant  dans l’air. Et même l’entraînant et dansant “Summerholidays vs. Punkroutine ” fera son effet.

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Mais sans compter sur un final complètement anarchique, partant dans tous les sens avec le classique et très attendu “New Noise”, l’intensité arriva à son acmé et le public explosa dans tous les sens. Pour s’abandonner dans un dernier déchaînement de violence sur “Tahnauser / Derivè” avec un Dennis qui fera taire la salle pour qu’elle lâche ensuite la dernière salve et ainsi tout donner et se sentir vivre.

Refused are not fucking dead et nous n’ont plus. Malgré une salle aux hauteurs tristement vides, la vie a été redonnée ce soir et a signalé pleinement son refus d’avoir peur. Refused en live, vous avez loupé quelque chose, et réitérer la même erreur ce serait difficilement pardonnable… 

Merci à HIM Media et Nous Prod

Texte: Anthony

Photos par ImmortalizR

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