
C’est une date au parfum particulier ce soir. Cela ne concernait pas le groupe en lui même mais la salle, touchée dans un premier temps comme toutes les autres par les attentats du 13 Novembre. Ceux qui connaissent La Maroquinerie auront une pensée particulière à Thomas qui compte parmi les victimes des attentats. Il nous arrivait de le voir assez souvent derrière le guichet quand on récupérait les accréditations. Il est difficile de commencer ainsi mais il en est tout à fait nécessaire de ne pas l’oublier et de souligner le courage des équipes présentes ce soir et faire en sorte que la musique continue à vivre.
Ce soir était peut être l’occasion pour idéale pour que le rock n’ roll résonne comme il se doit en ces murs car Danko Jones y faisait escale pour sa tournée européenne. Connaissant le gaillard, c’est le moment de se vider la tête et d’en profiter pleinement.
En attendant, c’était Darcy qui ouvrait et je ne comprends toujours pas pourquoi ils étaient là, surtout quand tu as Danko Jones juste après. Groupe de Bretagne jouant dans la veine nouvelle tendance “punk français”, déjà j’ai du mal mais ensuite quand on voit ce que ça donne et bien ça devient encore plus compliqué. Et j’ai entendu dire dans le public que ce serait un mélange de “je ne sais quoi” avec des textes à la Noire Désir… Ok…
L’hommage à Thomas et à la Maroquinerie sera plus qu’appréciable et même tout à fait normal. Mais au delà de cela, on sentait la difficulté du groupe de lancer l’ambiance, les gens ce soir étaient venus pour du rock n’ roll et se retrouveront avec des notes un peu mal casés par moment, un chanteur un peu ailleurs, sortant plusieurs fois de scène, tranquille, n’oubliant jamais ses bières (important). Textes d’actualités (FN et autres ) ou sinon on parle d’alcool (Rennais quoi… ). C’est du punk basique dans la musique (et encore) mais il manque quelque chose, ah oui, l’énergie qui ne se fait vraiment pas sentir…. Même s’il y a de l’envie, et bien ça ne fait pas tout malheureusement.
Pour ainsi dire, la suite ça allait être totalement le contraire en ce qui concerne la dépense d’énergie, car concrètement, les canadiens sont une overdose de good vibes rock n’ roll à chaque fois. Danko Jones (son nom est sur le mur (sic)) c’est une locomotive et on se laisse entraîner à chaque fois. Sur ce, il n’y a plus qu’a. Et on a l’impression que les groupes passant aujourd’hui par Paris veulent partager spécialement cet instant qui fait la force du live, on se doit d’être une ville rock n’ roll en réponse à ces heures sombres et Danko Jones l’a bien senti ce soir.
Balançant dans le concret comme à chaque fois en ouverture, c’est un groupe carré et en forme olympique que l’on retrouve doublement avec plaisir. Peu avare en énergie c’est un set au déroulé toujours aussi intense qui est balancé au public. “The Rules” selon Danko Jones. C’est tout simplement suivre la cadence. On ne gamberge pas, on est là pour jouer et s’ éclater sur du rock n’ roll et ça, le groupe l’a compris. Cette envie de tout oublier le temps d’un concert, de se libérer et de célébrer la musique. Vivre tout simplement et encore plus ce soir.
Un enchaînement de rage, et de groove entrecoupé de vannes bien placés avec un répondant au taquet quand certains ont crus faire les rigolos, il fallait suivre le bougre. Fire Music était la raison de cette tournée avec 5 titres joués ce soir et c’est clairement le feu qu’ils vont mettre au public. Entre derniers albums et grands classiques les canadiens nous agrémenterons la set list de leur reprise de “Die, Die My Darling” des Misfits. Un groupe tout au même niveau question énergie même si le sieur Jones attire tout les regards par le charisme dégagé et ses grimaces enchainées. Ce dernier réitéra plusieurs fois les remerciements à ses complices pendant le set, n’oubliant pas de mentionner à ceux qui l’ont oublié que son nom est toujours écrit derrière.
Ce mec est une bête de scène, blagueur jusqu’a la fin, et rien ne pouvait l’arrêter ce soir et on aura du mal à suivre cette énergie débordante. L’enseignement des légendes, ils les connaissent et l’électricité est là. Une vingtaine de titres envoyés dans la même veine avec du punch, du fight et du smile. Jouant avec le public sur “Legs” et assénant un dernier coup avec “Gonna Be A Fight Tonight”. Mais c’était sans compter le dernier round et le final “Bring On The Mountain” pour une dernière dose de rock. Un public heureux qui repartira avec le smile, l’essentiel y est.
L’esprit du Rock N’Roll était bien présent ce soir dans son intensité la plus complète, on ne pouvait pas trouver meilleure soirée pour honorer la mémoire de Thomas à travers ces regards et ces sourires, ces personnes qui continueront à faire vivre la musique car c’est elle qui nous maintient en vie.
Un grand merci à l’équipe de la Maroquinerie
Texte: Anthony
Photos: ImmortalizR
Set-List
The Rules
Play the Blues
Sugar Chocolate
Forget My Name
The Twisting Knife
Die, Die My Darling
(Misfits cover)
Samuel Sin
First Date
Do You Wanna Rock
Had Enough
Code of the Road
Legs
Sugar High
Dance
Cadillac
Lovercall
Gonna Be A Fight Tonight
Encore:
Watch You Slide
Full of Regret
Body Bags
Bring On the Mountain (Become the Mountain)
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