
Mass Hysteria n’en est plus à son coup d’essai. Après plus de 20 ans de carrière et s’être assurés une place au soleil dans le cœur de leurs fans avec L’Armée des Ombres, les Français sont revenus aujourd’hui avec un 8ème album : Matière Noire. Cet opus est produit une fois encore par Monsieur Fred Duquesne, ce dernier en ayant profité pour prendre place derrière la guitare après le départ de Nico. Sorti le mois dernier, l’album a été extrêmement bien accueilli par les médias (et par mes amis) mais comme je ne crois que ce que je vois, j’ai décidé de me faire mon propre avis.
Pour être parfaitement honnête (et nous sommes là pour l’être, non ?), je n’étais pas franchement ravie d’avoir hérité de la chronique de Matière Noire. Je n’ai jamais été très fan de Mass Hysteria. J’ai essayé il y a quelques années de ça avec Une Somme de Détails et je n’ai pas accroché. J’ai buté surtout sur la voix de Mouss. Et mon aventure avec les Mass s’est arrêtée là. Autant dire que je n’ai pas commencé l’écoute de cet album dans les meilleures dispositions. Mais après tout, seuls les idiots ne changent jamais d’avis, non ? Alors mettons nos apriori de côté et lançons-nous.
L’album s’ouvre sur « Chien de la Casse », seul titre que la formation a choisi de laisser filtrer avant la sortie de Matière Noire. C’est un retour en force que nous fait Mass Hysteria ici avec des guitares puissantes rehaussées par des paroles percutantes. C’est un sentiment d’unité, de positivité qui s’en dégage et on s’empresse d’écouter le titre suivant.
Enchaîne alors « Vae Soli » et sa petite intro délicate de boîte à musique. Ce titre a été mon coup de cœur dès la première écoute. Tout m’a plu : les paroles positives, le sample à l’harmonica, son refrain entêtant et ses guitares agressives. « Vae Soli » est peut-être la chanson la plus accessible musicalement parlant pour une novice comme moi et c’est peut-être pour ça aussi qu’elle m’a marquée. A la suite des derniers événements, le titre prend une toute autre signification, plus actuelle et douloureuse et nous reprenons tous en cœur « je suis donc je pense, j’ai choisi la joie comme vengeance ». Un peu plus loin, on trouve « L’Enfer des Dieux », titre aussi tristement prémonitoire. A la première écoute, le côté très martial du titre me dérangeait. Puis je me suis plongée dedans, j’ai décortiqué les paroles, la musique et je me suis rendue compte que ça ne pouvait pas être autrement. Et avant même de m’en rendre compte, je me suis retrouvée à marcher en cadence dans la rue.
« Matière Noire », titre éponyme, débute par un riff de guitare qui nous tiendra en haleine tout le long du morceau et nous fera secouer la tête en mesure. Ce titre est finalement bien représentatif du reste de l’album et de la musique de Mass en général : un gros son et des paroles fédératrices dans lesquelles chacun peut se retrouver, Mouss maniant parfaitement le « on » et le « tous ensemble ».
« Tout est Poison » rentre directement dans le vif du sujet et nous garde alerte jusqu’au bout grâce à ses guitares bien léchées et son passage hypnotisant au synthé et on retient notre respiration sur le pré-refrain de « A Bout de Souffle »
Un autre titre a marqué pas mal les esprits : « Plus que du Metal ». Personnellement, j’ai un peu de mal à accrocher. Les samples me dérangent un chouilla et les paroles … Eh bien pour une fois, je les trouve peut-être trop faciles, peut-être un peu trop clichées, pas vraiment à la hauteur du reste de l’album. En revanche, ce titre est parfaitement taillé pour la scène. Pour l’avoir vu, je peux même l’affirmer : « Plus que du Metal » amène son lot de wall of death et de slams. L’album se referme sur « Mère d’Iroise ». A travers cette chanson, Mouss a voulu faire un magnifique hommage à sa maman, partie pendant la préparation de Matière Noire. Avec son intro au piano, ce titre est plus lourd, plus torturé, moins enjoué que le reste de l’album et Mouss y déverse toute sa douleur. Le titre se termine et on réappuie sur « lecture ».
De tout Matière Noire, finalement, il n’y a qu’un titre que je n’aime vraiment pas. Et c’est « Vector Equilibrium ». Je crois que je ne saurais pas dire exactement ce qui me dérange ici. Certainement le trop plein de samples qui me laisse une impression de chaos.
En conclusion, Mass Hysteria, c’est un gros son, certes, mais aussi et surtout des textes très travaillés qui trouveront un écho dans le cœur de chacun. Mass Hysteria, c’est une positivité à toute épreuve dont nous avons bien besoin aujourd’hui, un message d’unité qui nous rappelle que le metal, c’est une belle et grande famille. Finalement, Matière Noire ne déroge pas à la règle et a tout pour plaire : de la rage, des musiciens carrés, une prod impeccable et des paroles percutantes. L’opus n’est pas forcément transcendant d’originalité, mais comme ils le prônent dans « Matière Noire », le titre éponyme : « [Ils] ne cherche[nt] pas la nouveauté, [ils] recherche[nt] l’excellence ». Les fans ne devaient pas être déçus et reconnaître là une œuvre sincère, à la hauteur de la réputation de Mass Hysteria. Personnellement, j’ai révisé mon avis et je ne dirai plus jamais que je ne les aime pas.
Je laisse le dernier mot à Mouss : « N’oublions jamais que nous faisons partie de ceux qui bouffent la vie ».
Mass Hysteria, Matière Noire, sorti le 23 Octobre 2015 chez Verycords
Texte : Camille Loissau
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