
Le mois de novembre est décidément le mois des lives à Paris. Dans la longue liste des concerts sur l’agenda de la rédaction, nous avions ce samedi 7 novembre une soirée concoctée par BLENDER
PRODUCTION que nous attendions particulièrement : The Arrs + Smash Hit Combo + The Butcher’s Rodeo, trois groupes que nous suivons de très près et dont vous ave forcément entendu parler si vous nous suivez un tant soit peu. En plus, au Divan du Monde, une de nos deuxièmes maisons, que demander de plus ?!?
Il est 19h02 exactement lorsque j’arrive au guichet pour retirer mon billet, et voilà que j’entends retentir « Assssiiiii Bonnnannga ! » à travers les portes battantes. Euh… C’est normal “Le Roi Lion” là, ou quoi ? A peine le temps de comprendre ce qu’il se passe, et j’entends déjà les premiers riffs provenir de la salle. Ni d’une, ni de deux, je fonce dans la salle. Les Butcher’s Rodeo sont déjà entrain de déverser leur hobocore (comprenez « Hardcore de clochard ») sur un public encore peu nombreux. La majeure partie des spectateurs fait la queue pour rentrer, et c’est vraiment dommage de louper ce « Repent & Honor », issu de leur dernier EP, Ghost In The Weirdest Places. Si l’on remarque un micro au volume un peu faible sur les premières lignes de voix claire, on note la réactivité de l’ingé son à la résolution quasi-immédiate du problème. Le quintet nous balance toute son énergie dans la gueule dès les premières notes, et les quelques personnes présentes apprécient grandement, tant les applaudissements sont chaleureux à la fin de la chanson. La salle se remplit peu à peu, et Vincent (Chant) en profite pour demander un circle pit alors que les premières notes de « Spoiler » commencent tout juste à faire vibrer les murs. Pas besoin de le demander deux fois, et le tout se finit dans une valse de pogos. Le public se calme au fur et à mesure de la chanson, jusqu’à ce que Vincent, rapidement suivi de Kwet (Guitare), descende dans la fosse. Les chœurs de « The Mutiny » sont hyper bien harmonisés. Vincent, après avoir versé du Jaggermeister dans la bouche des premiers rangs, attrape la guitare de Kwet, laissant tout loisir à ce dernier pour aller mosher un coup dans la fosse. Mais sur « Eye Of The Storm », c’est le barbu en chef qui descend pour growler un peu avant d’y chanter les dernières lignes. Histoire de se mettre à l’aise, Thomas décide de se mettre en caleçon derrière sa batterie, et en profitera après « Thrist Of A Giant » pour se mettre debout sur son tabouret et nous taper des poses à la Michel-Ange, Josiane est bien ! Après « My Vengeance », on déménage tout le monde pendant quelques minutes, et on s’installe dans la fosse. Les zikos se font encercler par le public, les photographes montent sur scène, et c’est parti pour un gros circle pit sur « The Curse », qui conclue ce set de quarante-cinq bonnes minutes (rare pour une ouverture de soirée) sur un joyeux bordel.
Et quand on parle de bordel, on n’est pas au bout de nos peines. A 20h04, les Mulhousiens de Smash Hit Combo débarquent sur la scène sous l’acclamation du public, qui est là aussi pour eux ce soir et pour leur rapcore aux accents 2.0. La salle, remplie, pogotte ou saute dès les premières notes de « In Game », extrait de leur album sorti quelques mois plus tôt, Playmore. Pas de chichis et pas de répit, on enchaîne direct avec « Hostile », sorti en 2009, histoire de ravir aussi les fans de la première heure. Paul, l’un des deux chanteurs, nous raconte qu’ils viennent tout juste de rentrer d’une tournée en Russie, et qu’ils sont ravis de trouver un accueil si chaleureux à leur retour en France. Le carnage reprend sur « Toujours Plus », et Paul en profite pour chanter en slammant. « Trop Vite », plus lente malgré son nom, calme un peu la fosse, mais tout le monde se remet à jumper sur le refrain. Le public se met à hurler en entendant les premiers samples de « 2.0 », énorme tube du groupe, spécialiste des hymnes d’une génération complètement geek et/ou overconnectée. Du coup, on se rend compte que les micros gagneraient à être un peu plus forts, et surtout qu’à six, avec la batterie de The Arrs en place sur le pratos, ils ont un peu de mal à bouger comme ils le souhaitent sur la scène, notamment Anthony « Chon » Chognard, qui se retranche dans un coin avec sa guitare. « Baka » voit le premier slam de la soirée de la part d’un spectateur (oui, toi aussi t’hallucines que ça n’arrive que maintenant). Ca donne un coup de fouet à Maxime, le deuxième préposé au micro, qui est malheureusement mal réceptionné par le public et se retrouve rapidement par terre. Pas de quoi décourager l’Alsacien qui remonte sur scène pour enchaîner sur « Génération Test ». Si cette chanson est plutôt calme, tout le monde se lance dans un sacré wall of death qui relance le bordel ambiant. Comme à leur habitude, les SHC se lancent dans un speach « Mortal Kombat » versus « Street Fighter », avant d’appeler sur scène deux cosplayeuses et de lancer « Hardcore Gamer ». A la fin de la chanson, les Mulhousiens s’accordent une petite pause, et c’est sous les « Encore ! Encore ! » du public que se lancent les samples de « B3T4 ». Ils reviennent alors avec « Animal Nocturne », chanson dépressive à souhait, qui voit les slams s’enchaîner. Le set se termine avec « Etat Second », durant laquelle un circle pit se formera tout seul, histoire de prouver à tout le monde qu’à Paris, on a de l’énergie. D’ailleurs, on en a tellement que les murs suitent. Une performance de cinquante minutes qui aura vu s’enchaîner anciens comme nouveaux tubes.
A 21h16, ceux que tout le monde attendaient prennent possession de la scène du Divan du Monde. Les Parisiens de The Arrs lancent les hostilités avec « Kombat », extrait de l’album Khronos dont ils fêtent la sortie ce soir. Et c’est-y pas qu’on se ferait un petit wall of death direct ? Allez c’est parti, ceux qui ont tout donné lors des deux derniers sets commencent déjà à le regretter. Là, j’ai peur de vous dire des conneries, mais il me semble que c’est avec le morceau « Delivrance », sorti en 2007, que le set s’enchaîne. Histoire de bien ancrer le bordel dans la fosse, les Parisiens interprètent alors « Du Ciel Et De La Terre », peut-être le meilleur morceau de leur dernier album. Niko, avec toujours autant de prestance derrière son micro mais avec beaucoup moins de cheveux, slamme sur le pont de la chanson, avant de lancer un cricle pit.
Dès lors, le stage diving va devenir le mot d’ordre de cette fin de soirée. Bon, on n’a pas tous que des bonnes idées dans la vie, et celle de passer le micro à un spectateur sur le refrain de « Mon Epitaphe » était peut-être un petit peu trop audacieuse. « Hors-Norme » donne au public l’occasion de reprendre un peu son souffle, jusqu’à ce que Niko décide de venir chanter le refrain dans la fosse, lançant un énorme moshpit à son retour sur scène. Retour à l’album Trinité avec la chanson « Ennemis », que tout le monde chante par cœur. Mais parce qu’ils sont quand-même là pour faire la promo de leur dernière galette, c’est avec « Prophétie » que le set continue. Ce morceau, très efficace, permet d’apprécier la très bonne production derrière cet opus, qui s’entend aussi bien dans notre casque qu’en live. On continue avec « L’Âme La Plus Noire », « IV Horizons » et « Au Cœur De L’Arène » (qui a déjà 10 ans) durant lesquelles le public reste complètement déchaîné. J’ai du mal à trouver les mots, mais imaginez que c’est de la pure folie dans la salle. Ça chante, ça danse, ça saute, ça slamme, ça pogote, bref, tous les ingrédients d’un bon concert sont réunis. Après avoir entonné un « Joyeux Anniversaire » en l’honneur de « Vinsou », leur lighteux, les The Arrs continuent avec « Le Journal De Ma Haine ». Tout le monde commence à être à bout de force, mais on ne lâche rien. Heureusement, une petite pause arrive, permettant à tous les acteurs de cette soirée démentielle de reprendre leur souffle. En guise de rappel, les Parisiens nous interprètent la version 2015 de « Passion », que l’on trouve en hidden track (« à l’ancienne ») à la fin de Khronos. La soirée se conclut sur « Originel », et pendant le dernier refrain tout le monde monte sur scène. Fin des hostilités à 22h25 tout pile, après 70 minutes de show pendant lesquelles les The Arrs auront su présenter avec brio leur dernier bébé, tout en parsemant leur setlist de leurs meilleurs morceaux.
Merci à toute l’équipe de BLENDER PRODUCTION qui devient spécialiste des soirées « gros bordel » où tu te sens un peu « comme à la maison ». Merci au Divan du Monde de permettre à ces grandes fêtes d’avoir lieu. Merci aux The Arrs, Smash Hit Combo, et the Butcher’s Rodeo pour leur énergie, leur passion, et tout ce qu’ils nous communiquent sur scène, live après live.
Texte : Charlotte Sert
Photos : Mario Ivanovic
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