
Non, on n’était pas passé à côté, loin de ça ! On voulait surtout kiffer comme il se doit avant de rendre un avis car c’est tout de même du nouveau THE ARRS qu’on parle ! Il est vrai qu’il est sorti il y a bien deux mois, mais ce groupe, quand on y repense, à bien avancer : mes premiers concerts à la Miroit’, la moiteur des murs et une violence à base de bourre pifs en musique, Trabendo et autres pour finir au Persistence Tour avec les institutions que sont Terror et Suicidal Tendencies. The Arrs, en quelques albums, a su évoluer comme il se doit, avancer, proposer quelque chose de nouveau en se renouvelant et ce, tout en gardant la même hargne. En 2012, avec l’arrivée de Stefo et Phillipe et la signature chez Verycords, ils nous ont sorti un “Soleil Noir” produit par mister Fred Duquesne qui avançait plus dans un tournant Metalcore tout en gardant cette même massivité qui est la leur. FAT est le mot. Aujourd’hui, c’est de Khrónos qu’on parle et qu’est ce que ça donne ?
Et bien ,on attaque fat, à la gorge direct sans passer par la case “mise en jambes”. Le sujet est posé, le temps, et les paroles inutiles sont finis, le temps est à l’action et “Kombat” pose les bases. Celles que l’on connait déjà chez The Arrs, l’action directe, un son massif à base de mosh parts et blast destructeurs au service de textes forts mais aujourd’hui c’est dans un soucis de manque de temps pour le futur que Nico en appelle à tous. “Authentiques Indignés” certes mais le combat de tous se doit dans une révolte de tout les jours pour commencer et comme le confirme “Acta Non Verba”: ” Agis, ne parle pas”. D’entrée de jeu, on est prévenu cette hargne interne qui brule chez The Arrs est toujours présente et ils sont encore plus engagés par ce qui passe aujourd’hui, le message est là pour se diffuser.
Le groupe avance et se veut toujours aussi fat, la puissance ne leur fait pas défaut et continue dans ce Metal Hardcore qui devient leur. Après avoir fait un tour chez Fred Duquesne pour la production de “Soleil Noir”, The Arrs revenait à la maison sur “Khrónos”, de retour à Sainte Marthe et Francis Caste derrière les machines on retrouve un son qui renoue avec le côté viscéral qui fait leur force tout en gardant ces mélodies, cette puissance acquise et fortifiée au fil des ans comme s’ils se tapaient un parcours du combattant chaque jour au lieu de s’entrainer au Club Med Gym. C’est le son The Arrs en perpetuel évolution depuis Condition Humaine, et aujourd’hui Khrónos livre aussi son lot de gifles. On se dirige dans un côté plus deathcore sur certains plans , le son est aussi monstrueux, assez technique et carrément explosif dans du hautement addictif. Tout en variant ces titres et sans faire du réchauffé micro waves que certains pontes du genre nous refilent, The Arrs balance les coups et varie sa technique.
La touche deathcore se retrouve surtout sur “Khronos”, titre éponyme, on retrouve du Acacia Strain fat et adéquat sur ce feat avec Ju de Benighted. Ce son reflète surement les écoutes du moment de Pierre et Stefo mais ils rajoutent une patte bien catchy et non pomblante comme certains dans le genre. Cette touche se retrouve tout au long de l’album dans certains parts mais on s’arrête la car The Arrs a toujours ce jeu varié qui te ballade comme il se doit. La section rythmique avec la pieuvre Toki n’est pas en reste, les blasts sont sans cesse distribués sur demande et sans gavage. On fait dans le fat mais proprement.
On sent le groupe inspiré, variant les mélodies sans tomber dans la facilité, bien au contraire. Nico avec son chant, qui se veut aujourd’hui une référence pour notre scène française, varie aussi les techniques. Les textes sont toujours aussi forts et confirment l’avancée du groupe, on passe à des sujets qui nous concernent tous. Khrónos ou le temps qui passe et qui n’arrange rien d’ou ce choix d’agir ou de suivre le troupeau. On arrive à cet âge ou la réflexion doit être suivie de l’action et accepter ce qu’on est ou suivre le mouvement sur tout les plans: “Puisqu’on est hors limite, puisqu’on est hors normes. Le risque est une énigme, en réponse soit fort”, ” Hors Normes”. Les combats sont à choisir et la raison doit nous y pousser. Le temps est réflexion pour une action juste. Toujours entre ce désir de lumière et cette part d’obscurité qui existe malheureusement, Nico dépeint ce temps qui est témoin de cette humanité qui se voue à sa perte et celle de ce qui l’entoure si elle continue à fermer les yeux.
Mais en plus d’un disque fort et varié, les featuring ne passent pas inaperçus. En plus de se faire plaisir en invitant les potes, ces collaborations amènent une belle valeur ajoutée à “Khronos”. Chacun dans leur style amènent une force en plus. La première baffe du genre est assénée par Alex Erian (Obey The Brave) car après nous avoir lâchés un véritable hymne bien coreux avec Authentiques Indignés sur “Soleil Noir”. Et bien là ils nous en relancent un avec l’excellent “Hors Normes” et la touche hardcore moderne et tout ce qui va avec. Un véritable hymne à la guerre et un putain de titre qui risque de frapper bien fort en live. Avec en plus Ju sur “Khronos”, Poun pour “Prophétie” et le final non anodin sur “Le journal De Ma Haine” avec Kubi d’Hangman Chair. C’est tout simplement l’artillerie lourde qui est balancée
Dans une certaine continuité du cycle ouvert par Soleil Noir, The Arrs confirme avec Khrónos son avancée et ce temps qui agit sur eux. Le groupe vient de sortir un album qui mérite un succès à la hauteur de ce chef d’oeuvre, un carton plein, car faut dire ce qui est, fort dans les textes et puissant dans la musique, il en mettent énormément à l’amende et c’est la loi du pit qui le confirmera encore une fois.
The Arrs, Khrónos, sortie le 28 aout chez Verycords
Le groupe fêtera la sortie de son album le 7 novembre au Divan du Monde à Paris et en compagnie de Smash Hit Combo et The Butcher’s Rodeo. Plus d’infos, ici.
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