BARONESS + ZOE @ LE GRAND MIX – 27/08/15

Ah, que ce concert se sera fait attendre ! Revoir enfin Baroness, et quel plaisir de retrouver mon Nord natal. S’il ne fallait bien qu’une raison pour sortir de la Capitale, c’était bien la date proposée par le Grand Mix, tout bonnement inratable. Qui plus est, dans une salle que j’adore, avec sa configuration et ses qualités acoustiques exceptionnelles…et surtout son bar où on trouve une carte de bière juste hallucinante et à des prix toujours aussi dérisoires, de quoi motiver un peu plus le client.

C’est donc plein d’enthousiasme que je quitte Paris en ce jeudi après-midi, direction Tourcoing, près de 2 ans jour pour jour mon dernier concert au Grand Mix, concert de…Baroness justement, lors de leur tournée avec Royal Thunder (dont on attend également la tournée, ce serait bien qu’ils retrouvent notre vieille Europe, mais je digresse un peu), concert magique dont beaucoup comme moi gardent un excellent souvenir. Presque une date anniversaire, le groupe étant peu bavard sur les réseaux sociaux (on comprendra partiellement les raisons plus tard). Très peu d’infos ont fuité à la fois quant à leur tournée et à leur supposé nouvel album, on arrive donc devant la salle non sans certaines espérances & quelques interrogations, où quelques fans attendent déjà. Seule certitude, une première partie qui risque d’être bien rock’n’roll avec les nordistes de Zoé, invités plutôt tardifs mais un excellent choix.

 

Et quand les portes s’ouvrent enfin, passage auprès de l’orga, toujours aussi sympathique, puis aller zyeuter le merch, juste zyeuter vu le prix des tshirts, dommage, une prochaine fois. Puis, avant de se placer, passage obligé au bar et prendre une Duvel, tradition oblige, pour aller se caler contre la barrière.

 

C’est donc un groupe régional, et non des moindre qui va avoir l’honneur d’ouvrir pour la bande à John Baizley. L’info est sortie peu de temps avant le début de la date tourquennoise, on attendait Royal Thunder à nouveau (vu que leur album Crooked Doors est sorti il y a de ça quelques mois), mais c’est un des fleurons du stoner français qui a été choisi, et ce n’est pas pour me déplaire. Pourtant, comme Glowsun, que j’ai raté tellement souvent, je n’ai jamais eu l’occasion de voir ZOE sur scène, il est donc largement temps de rattraper mon retard, d’autant plus que leur dernier album Raise The Veil est plus qu’excellent.

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Et ça attaque fort, il est plutôt rare d’attaquer un set avec des titres plus anciens,  mais proposer un « Keep Your Nose Clean » rapide, court et efficace donne le ton, et un « Fat City » bien plus stoner et bluesy, ou comment présenter en deux titres l’étendue du talent du groupe, parfait teaser de ce qui va suivre dans les minutes suivantes. Le groupe, peu à peu, étend sa toile à coups de riffs et de refrains catchy, et ça fonctionne, incrustant au passage des titres de Dirty Little Sister  (Dieu que j’aime cette pochette!), Zoé dresse son cv avant de nous présenter «The Wolf », 1er titre de la soirée issu de leur dernier album en date : la voix rocailleuse de Fred fait merveille et on se surprend à  fredonner les refrains même si on n’est pas spécialiste du groupe.  Un petit « Don’t touch my beer! » et c’est « Dusty Truck » qui démarre, efficace, fédérateur, les mecs ont tout compris, et quand vient « Make it Burning », vous vous dites, « putain, je connais ce truc, c’est ça Zoé ? » ou comment réaliser que vous connaissez un groupe depuis longtemps sans savoir ce que c’est. Et là arrive la nostalgie, tout ça, qui vous fait encore plus aimer, bravo les mecs, avant de nous achever avec un « Think Today » qui viendra conclure ce tour de montagnes russes de cette série de « hits » du groupe nordiste.

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Dire que le groupe va fêter ses 20 ans d’ici peu, comme le combo emmené par le génial Johan Jacob, tous deux précurseurs d’un stoner devenu ultra populaire, et ce, en ayant toujours gardé son intégrité et cette envie d’apporter quelque chose en plus à un genre qui a tendance parfois à tourner en rond. Et c’est sur scène qu’on parvient le mieux à se rendre compte de la force de Zoé, et surtout de ce groove que le groupe apporte, notamment dans sa capacité à pondre des refrains efficaces, preuve que c’est parfois super compliqué de faire des trucs simple, avec cette simplicité et cette bonne humeur propre aux formations nordistes. Vraiment une bonne grosse claque pour le rédacteur que je suis, jusqu’à en perdre mes mots. Juste un peu déçu que le public n’ait pas davantage bougé, malgré tous les efforts de Fred, définitivement un excellent frontman, et un Aldo qui multipliera les poses pour animer la foule. En tous cas, de mon côté, la mission est plus que réussie, et hâte de les revoir dans une salle parisienne (lors d’un Stoned Gatherings par exemple). Merci pour cette belle leçon de rock’n’roll, avec Audrey Horne et les espagnols de ’77, je n’ai vu jusqu’à présent aucun groupe capable de faire aussi bien.

 

Setlist :

  1. Keep Your Noses Clean
  2. Fat City
  3. On The Other Side Of The Tracks
  4. Keep On Fighting
  5. The Wolf
  6. Let’s Get This Show On The Road
  7. Astral Projection
  8. Dusty Truck
  9. Make It Burning
  10. Think Today

 

Affirmer que BARONESS est peu loquace sur Facebook est un euphémisme ; après l’annonce des dates de leur tournée, les infos concernant un hypothétique nouvel album du combo de Savannah se voulaient rares, et les nombreuses quêtes d’infos quant au successeur de Yellow  & Green se soldaient toutes ou presque par un échec.  On comprendra plus tard que la sortie du  Purple Album  sur leur propre, et nouveau, label Abraxan Hymns, explique en partie ce choix de mieux maîtriser leur communication, choix qui démontrera un peu plus la singularité d’un groupe qui définitivement souhaite mener sa barque comme il l’entend, mais j’y reviendrai. Alors en attendant, il fallait se consoler avec la sortie de l’excellent nouvel album de Valkyrie – Shadows, l’autre projet de Pete Adams (formé avec son frère Jake).

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Décidément, Baroness a le don pour se faire désirer, les dates européennes sont plus que rares, et je remercie le Grand Mix d’être parvenu à les faire venir ; je suppose qu’ils avaient bien apprécié leur dernière venue, avec d’excellents échos. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé vu qu’il est venu en masse, avec une salle quasi pleine pour une fin août. Et ça commence très fort avec un enchaînement des « tubes », « March of The Sea » puis « A Horse Called Golgotha » histoire de bien chauffer un public déjà bouillant, avant une série de morceaux issus de Yellow & Green  comme « Board Up The House/Little Things […] », et là, vous réalisez que les mecs ont été capable de pondre des titres déjà devenus des classiques et ô combien taillés pour la scène, même si la maîtrise du quatuor est juste monstrueuse malgré des lignes instrumentales hyper complexes. La voix de John quant à elle ne faiblit pas et le « couple » qu’il forme avec Pete Adams est une association parfaite, avec une complicité communicative, encore plus flagrante quand ils décident de revenir au Blue Record par trois de ses véritables hymnes que sont « The Sweetest Curse » et un imparable « Isak », suivi d’un « The Gnashing » et sa fameuse montée en puissance, histoire d’enfoncer un peu le clou, jouissif au possible, avec un Sebastian Thomson toujours aussi impressionnant derrière ses fûts. Pourtant, déjà la fin d’un set passé à la vitesse de l’éclair. Discrètement, le groupe sort de scène, mais revient immédiatement, avec humour, car impossible d’accéder aux loges, et c’est là que Pete et John commencent à être un peu plus bavards, continuant à exprimer cette modestie et cette passion qui fait de Baroness un groupe si singulier, avant d’offrir un délicieux  « Ogeechee Hymnal » et terminer sur un dantesque « Take My Bones Away ». Et John, sortant de sa réserve habituelle, viendra saluer chaleureusement le public, pour le plus grand plaisir de Mel,  ou comment conclure un set proche de la perfection.

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Pourtant, et ça me fait chier de le dire, j’ai été un poil déçu, surement parce que j’en attendais beaucoup, peut-être un poil trop. Une setlist géniale, comme toujours, et un groupe qui m’émerveille à chaque nouvel album. J’aurais juste aimé, et comme beaucoup je suppose, un ou deux nouveau morceaux, histoire de (ndlr : depuis, notre vœu a été exaucé avec la diffusion du titre « Chlorine & Wine », premier titre d’un Purple Album qui promet énormément). Mais mener les choses comme on l’entend et savoir se faire désirer, c’est un peu ça la force et des plus grand, et c’est tout à l’heure honneur.

Setlist :

  1. March of The Sea
  2. A Horse Called Golgotha
  3. Board Up The House
  4. Little Things
  5. The Green Theme
  6. Sea Lungs
  7. Cocainium
  8. The Line Between
  9. Eula
  10. The Sweetest Curse
  11. Isak
  12. The Gnashing

Rappel :

  1. Ogeechee Hymnal
  2. Take My Bones Away

 

C’est donc conquis que je quitte le Grand Mix (on oubliera vite ce détail mentionné plus haut pour se focaliser sur l’essentiel, à savoir le pied total que j’ai pris), jamais déçu par le son ni par l’organisation qui a accompli une nouvelle fois un travail remarquable. Un grand merci à Vincent pour l’invitation (désolé pour le retard de ce report), et à Mel pour avoir partagé cette soirée. Vivement la prochaine date à Tourcoing ou dans le Nord en général, avec plaisir.

 

Texte : Mats L.

Photos : Mats L. et Mélanie B.

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