
Autrefois adulés par tous comme étant l’un des plus grands groupes de thrash metal américain, aujourd’hui critiqué par une grande partie de ses fans, la sortie d’un nouvel album des californiens de SLAYER ne laisse jamais indifférent. “Ils ne sont plus que l’ombre d’eux même”, “aucune prise de risque”, “compositions pauvres”, “Araya semble fatigué”, “Hanneman est mort, Slayer n’est plus”. Mais pourquoi donc comparer un nouvel album aux classiques Reign in Blood ou South of Heaven? Faut t’il rappeler que ces albums approchent de leur 30eme anniversaire? Reign in Blood est en effet sorti en octobre 1986 donc la question est qu’en est t’il vraiment de Repentless avec le Slayer d’aujourd’hui ?
Comme le dit Tom Araya dans l’une des dernières interviews données, “l’album est très bon, pour la moitié d’un Slayer”. Le constat est sans appel. Repentless n’est pas le meilleur album de Slayer, certes. On est loin d’atteindre les sommets qu’étaient leurs premiers albums mais entre le départ dans la discorde de Dave Lombardo et la perte brutale de Jeff Hanneman en mai 2013, l’entité Slayer aurait pu s’effondrer et ne jamais réussir à se relever. Mais Gary Holt, ex-Exodus et ami du groupe depuis longtemps, est venu compléter le line-up. Paul Bostaph est à nouveau derrière la batterie et signe donc sa cinquième collaboration avec le groupe. Du groupe original, il ne reste plus que Kerry King et Tom Araya. Mais de ses cendres et à demi enterrée, la formation revient plus énergique et déterminée, bien décidée à vouloir tourner la page de ces dernières années chaotiques.
Repentless, qui est un mot crée de la contraction entre repent et less (comprendre sans se repentir et ressemble au mot “Relentless”, impitoyable) offre, de mon propre avis, de véritables tueries. Cet album est tout simplement le meilleur opus sortit depuis God Hates Us All, il y a 14 ans, jour pour jour. On reconnait immédiatement la marque de fabrique du combo américain: des riffs qui résonnent comme des baffes, une batterie qui martelle le cerveau, un chant aux nombreuses punchlines salement badass. On a envie de tout saccager, de se retrouver au milieu du pit, de jeter sa bière dans la foule, de slammer, de gueuler à s’arracher les cordes vocales et d’headbanger à se briser la colonne vertébrale.
L’enregistrement s’est déroulé entre septembre 2014 et janvier 2015 dans les studios Henson de Los Angeles. Produit par Terry Date, à qui l’on doit de nombreux albums cultes des 90’s, l’album a la couleur et les tonalités de cette décennie. Repentless trouve facilement sa place entre Divine Intervention et God Hates Us All. Certains titres comme “Take Control”, “Vices”, “Implode” ou encore “You Against You” s’imposent dès la première écoute comme les hits du groupe sous sa nouvelle mouture. Ces morceaux sont tous très violents, avec des refrains groovy qui poussent à hurler en accompagnant Tom Araya tant les paroles sont accrocheuses. “Vices” au refrain très punk: “A little violence is the ultimate drug/ Let is get high!”, nous pousserait presque à déclencher des émeutes.
Et c’est bien pour ce genre de pulsions que l’on aime Slayer! Rappelez vous ce fan tant allumé que passionné qui hurle “Slaaaaaaaaaaaayeeeeeeeer!!!” au milieu d’une interview et a du mal à reprendre ses esprits. C’est un peu la sensation que l’on a à l’écoute de chacun de ces titres.
C’est sur “Piano Wire”, dernière composition de Jeff Hanneman, que le traditionnel duel entre la guitares rythmique et les solos, est le plus présent. Ceci nous fait regretter la disparition du guitariste/compositeur et en confirme l’énorme perte puisqu’il s’agit surement du titre le plus intéressant sur tout l’album. N’égalant pas l’ancienne formation, le duo Holt/King fonctionne tout de même très bien. “When The Stillness” marque un retour aux sources et nous rappelle “Spill The Blood” de South of Heaven par son intro et ses rythmes plus lents.
Avec “Chasing Death”, Tom Araya rend un ultime hommage à Hanneman. Il évoque la perte d’un ami proche, mais aussi les problèmes d’addiction (“A war inside you every day”). Il confesse ne pas avoir su bien réagir (“I know I should have seen it all coming”) face aux difficultés qu’avait son ami avec l’alcool. Un dernier adieu, bourrin et touchant à la fois.
Cet album de Slayer ne révolutionnera rien et ne surprendra personne. Il est rempli de morceaux simples, incisifs et entraînants. Beaucoup de ces nouvelles compositions vous rappelleront surement l’un ou l’autre tube de leur discographie passée.Mais à l’image du clip éponyme, Repentless est un album furieux, excité, sanglant et sans concession. Une juste attente.
Texte: Arnaud
Slayer, Repentless, sortie le 11 Septembre 2015 chez Nuclear Blast Records
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