MOTOCULTOR – DAY 3 – 16/08/15

De retour !!! Après re-une courte nuit froide, on est plus ou moins fringant suite à ces 2 jours à la Bretonne, mais on n’abdiquera pas car il ne reste plus qu’à clôturer cette édition du Motocultor avec un dimanche qui n’en annonçait pas moins. Mais avant tout chose, pour un réveil en bon et due forme façon True, la case douche froide dans le noir était de rigueur. Essentiel pour un réveil complet et pour être au max de ses capacités.  Pause forestière et pause dej version végé avec les nouveaux potes bénévoles ( Salut Yann !! ) et c’est reparti, plus qu’au taquet, pour ce dernier jour.

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En même temps avec Crown, Dopethrone, Sepultura, Septicflesh, Opeth et Orange Fuckin’ Goblin, ce dimanche a carrément  de la gueule ! Le temps est au rendez-vous et…. ha tiens, Delain a annulé, bref on s’en fout ! Et c’est avec MACHETE qui attaque sur la Massey qu’on commence les hostilités. Comme Danny, ils ne font pas dans le superflu, tranchant dans le vif. Découverte du jour, mon cher collègue Alex’ les ayant vus au Hellfest, je comprends son enthousiasme et je rejoins son avis. Du 100 pour cent français qui délivre une bonne dose de  stoner suintant comme il faut, carrément efficace dans ses accents noise et heavy; le groupe délivrera un set sauvagement intense pour marquer comme il faut les esprits. 30 minutes comme il se doit, version Danny Trejo, et la certitude que les amis des Stoned Gatherings risquent de les faire venir assez rapidement sur la capitale.

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Grace à l’annulation de Delain, GUTALAX se verra la possibilité de jouer leur set ce dimanche car ayant dû annuler le vendredi suite à des soucis sur la route ; un mal pour un bien diront certains… Et je suis entièrement d’accord car ce qui se passait sous mes yeux releva du grand WTF dans le complètement nawak. Déplaçant ainsi Crown sur le temps de jeu de Delain, Gutalax prit complètement les rennes du festival à 14h10. Prêts à désamianter toute université française qui se respecte, dans une tenue plus marron chiasse que blanche amiante,  le groupe fait dans un  goregrind bruitiste qui va amener un public qui se révélera The public du fest. Du grand n’importe quoi, une ambiance à base de papier-cul et autres objets non identifiés en dehors du water closed. Une Massey blindée et une ambiance complètement WTF qui mérite carrément sa place sur le podium, même si musicalement on a oublié rapidement ce qu’il en retournait. Fallait y être pour y croire.

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Même pas 15h00 et c’est ambiance pipi caca hurlements de cochon. Allez, partons dans le plus raffiné et léger du côté de Dave (pas le hollandais) Mustage, car les Français post aérien métal d’ALCEST viennent nous rendre visite. La transition avec le set de Gutalax est délicate car deux mondes les séparent. L’onirisme de la musique d’Alcest fait son effet. Assez planant avec son côté aérien subjugué par le chant de Neige, le set se veut plus captivant que lors de notre dernière fois en première partie d’Opeth. Légèreté de mise, mais sachant aussi se faire profond dans certaines mélodies, la musique d’Alcest transporte adéquatement avant le coup de massue québécois qui arrive juste après.

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15h50, revenons sur les faits, lorsque nous apprenions la présence de DOPETHRONE sur le festival, c’était sûr qu’on ne pouvait pas manquer ça (avec Orange Goblin aussi), bûche pour tout le monde ! Et pas n’importe laquelle en plus, bûche d’érable ! Bon ok je sors… Les Québécois arrivent avec un certain bagage, vu le public présent devant la Massey. Avec un Hochelaga (dernier album) qui perso me fait bien tripper (dans tout les sens du terme), les cousins québécois avaient de quoi déverser leur mixture sludge doomesque sur la Bretagne, dans un style bien à eux et dans des sujets que tous affectionnent, weed, alcool, sexe bah la vie quoi ! La bonne ambiance instaurée par Vincnet Houde à la cool comme d’hab (et un peu fait), Dopethrone pouvait ainsi déverser ce son poisseux et lourd  dans cette rythmique bien lente matraquée par Borman. Ambiance headbanging au ralenti comme on aime sur “Tap Runner”, “Dry Hitter”, “Devil’s Dandruff” ou des titres comme il aime si bien dire qui parlent de druuugs… ou d’alcool. Un set qui bûche et c’est ce à quoi on s’attendait. Et comme t’en n’as pas assez, c’est Ben de Huata qui viendra aussi pousser ses hurlements sur “Scum Fuck Blues”. Et bien ça le fait clairement avec un petit cover de Billy Withers pour finir.  Tous ces bras levés le feront comprendre.

Après cette bûche par derrière l’oreille qu’on vient de se prendre, une petite pause pour reprendre les esprits s’impose et pour boire surtout!! Comme nous l’a sagement préconisé Vincent de Dopethrone, “si vous n’êtes pas bourrés, buvez encore plus !!!” Pas trop quand même, on bosse… Le retour se fera sur la fin du set de Kataklysm, d’autres Canadiens, ils sont partout les cousins, et direction (encore une fois) la Massey pour le set de Crown.

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Un son que j’ai découvert au détour d’un clip sur le web et qui avait hautement éveillé ma curiosité. Sombre, torturé et malsain, ça ne pouvait que me plaire, mais la question était de savoir comment ça allait rendre en live, en festival et en plein jour, pour un groupe qui en appelle aux ténèbres. 19h25, le set de CROWN va nous faire partir dans les profondeurs du mal-être; surtout quand on y part facilement. Un black ambiant sans batteur mais aux samples anxiogènes à souhait. 3 mecs, 3 guitares, une machine et une voix qui sait se faire sombre, poétique mais aussi torturée à souhait. Que dire mis à part vivre leur set et se laisser subjuguer par les ténèbres qu’ils dévoilent. Le seul hic et pas des moindres, c’est l’horaire qui n’était pas adéquat pour dévoiler la pleine puissance du set  mais hormis ça, rien à redire, surtout quand tu apprends qu’ils sont en Français. A revoir de toute urgence avec un public plus dans l’esprit. Dérangeant et anxiogène mais hautement jouissif.

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Un petit tour classic songs s’impose, il est 20h20 et c’est l’heure de SEPULTURA. Oui je sais, vous me l’avez déjà dit, blablabla ça ne vaut pas Max etc etc mais le kiff est là et Derrick est quand-même un sacré monstre, surtout quand il se met lui aussi aux percus sur “Roots, Bloody Roots”. C’est bien cool, l’énergie est bien là et les vibes sont positives. Des classiques qu’on écoute avec plaisir, hurlant aussi dans son coin sur “Sepultura Under My Skin”, “Refuse/Resist” ou “Ratamahatta” et j’en passe. Bref, on “kiffe” toujours autant même si à chaque fois c’est pareil, ils sont toujours présents et fidèles à eux-mêmes.

Allez mon gars, c’est la dernière ligne droite et malheureusement on perdra du temps pour aller se sustenter un peu tout de même pour revenir sur la fin d’Agalloch et admirer le grand barnum qui allait suivre.

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Et oui 22H00, c’est donc l’heure des têtes d’affiche. TRIVIUM foulait pour la première fois le Motocultor et les gars ont ramené le matos. A base de têtes de démons, lights, décor et surélévation, les Américains sont dans la place (et je me demande pourquoi étant donné qu’ils dénotent assez du reste, bref). Que dire si ce n’est qu’on n’aime toujours pas Trivium. Il n’y a pas à dire, un set à l’Aaméricaine, du gros Metal propre, attendu, téléphoné, mais qui fait son effet comme à chaque fois. La grosse machine est là, les titres sont attendus et le charisme de Matt Heafy marche sur une partie du public. Sur le coup, et bien on va se poser devant la Massey qu’on affectionne tant pour ce qu’on attendait depuis longtemps ! ( ça rime, c’est beau).

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23h00 passée et c’est tout simplement l’heure de la C.L.A.Q.U.E, ORANGE fuckin’ GOBLIN. Mais alors là….mais alors là !!! Ils auront mis tout le monde d’accord. D’abord avec un album à bûches, dernier en date, From The Abyss, qui tourne encore en boucle in da house et surtout une prestation live qui va rester dans les souvenirs. Les Londoniens, qui fêtent actuellement leurs 20 ans, vont déboîter la Massey et ceci dès l’entame de “Scorpionica”. Le géant Ben Ward est là pour enflammer le Motocultor, deux ans après leur dernier passage. Quand tu vois la complicité du groupe, tu ne peux que t’y mettre aussi : on fonce droit dans le cœur du pit pour se faire ravager de décibels au milieu de l’action et dans la bonne humeur. Sourire aux lèvres et plaisir partagé, les Anglais nous balancent le set le plus heavy et rock n’ roll, tout simplement le meilleur set du weekend. Une ambiance de malade et des riffs bien lourds et électriques balancés par Joe qui fêtera dignement son 40ème anniversaire avec un gâteau surprise dans une bonne ambiance partagée par tous. Les autres ne sont pas en reste et le groupe pourrait jouer les yeux fermés vu leur complicité. Claque sur claque et un peu d’histoire du groupe en traversant les albums avec le bien lourd “Saruman’s Wish”, “Some You Win, Some You Lose”, ou le groovy “The Filthy And The Few”.

On enchaîne et on se déboîte la nuque sur le chant bien gras d’un Ben des plus amicaux. Un retour sur le dernier en date avec “Into The Arms of The Morpheus” pour achever son monde sur “Sabbath Hex”. C’est heavy et électrique, dans une vraie communion de rock n’ roll. Tout s’enchaîne et l’agitation ne cesse, pogos, crowdsurfing et wall of death pour finir sur un “Red Tide Rising” monumental qui aura raison de ces 3 jours. 20 ans qu’ils jouent ensemble et un plaisir non dissimulé qui donne une électricité communicative, c’est ça le rock ! Le tout qui en résulte : tout simplement un set monumental qui en fait LE CONCERT de ces 3 jours ! Messieurs on se revoit en décembre à Londres !

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Avec tout ce  partage goblinesque, on oublia même les suédois d’OPETH (qu’on attendait vivement en plus), arrivant en trombe du côté de chez Dave (et non Swann) en plein sur le magnifique “Eternal Rains Will Come” de A Pale Communion, ratant ainsi cette belle entrée en matière , mais vu la bonne castagne du côté de la Massey auparavant, on n’en tiendra pas rigueur. Car ceux qui me connaissent bien savent que je suis un adepte du groupe depuis des lustres. Un set attendu toujours avec la même classe au sein d’Opeth, débutant sur le dernier album en entrée avec l’entraînant “Cusp Of Eternity” en deuxième titre pour ensuite offrir ces classiques du Death prog d’Opeth que sont “Drappery Falls”, “The Grand Conjuration” ou le final “Deliverance”, le tout entrecoupé par le psychédélique “A Devil’s Orchard”, accepté maintenant par la majorité. Un set comme à son habitude avec les blagues de Mickael, la classe de Fredrik, la transe de Martine. Un chant/growl qui reste toujours au-dessus de la majorité. En live, que ce soit à jenesaisquel 20eme concert du groupe, la beauté des compositions d’Opeth se révèle toujours comme au premier jour. On savoure toujours autant en live. Un set classique, easy pour le groupe, attendu par le public, mais surtout qui ne déçoit jamais. Juste ce qu’il faut pour une conclusion parfaite de cette édition 2015 du Motocultor. Il est une heure du matin, léger après tout ce weekend, on repart avec les oreilles en transe de tout ce son.

Un festival qui connait les soucis habituels dans une organisation de cette taille, mais qui sait se démarquer avec une programmation ouverte et de qualité, un côté local à taille plus humaine et plus chaleureux, et réunissant un public d’amoureux du gros son !  Tout simplement un festival noté sur l’agenda pour l’année prochaine !

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Un grand merci à l’organisation du Motocultor, aux très sympathiques bénévoles et surtout à son attachée de presse Karine. On reviendra l’année prochaine avec plaisir.

Texte: Anthony Tucci

Photos: Charlotte Sert

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