MOTOCULTOR – DAY 1 – 14/08/15

Loin de tout l’abattage médiatique du Hellfest qui a centralisé toutes les attentions ces dernières semaines, il y a des festivals qui ne payent pas de mine, rassemblant  des groupes, dits seconds couteaux sur les grands barnum, mais au final te concoctant tranquillement une affiche qui a concrètement de la gueule.  C’est pour cela que j’ai décidé cette année de prendre le frais avec le bon air breton tant vanté, et direction Saint-Nolff pour notre première édition du Motocultor.

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En dehors de ses champs et de son petit bourg bien pittoresque, Saint-Nolff accueille depuis quelques temps son festival de Métal. Taille humaine, plus familial et plus de proximité avec de la qualité au niveau des groupes, c’est les éloges qu’on m’en a fait mais l’essentiel était de vérifier par soi-même. L’organisation, qui n’en est pas à sa première édition, a mis les bouchées doubles cette année avec une troisième scène sous tente, une tête d’affiche qui monte encore en niveau ( Opeth, Trivium, …); sur le papier, ça a de la gueule et ça donne envie.

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Vendredi matin, bracelet presse sur le poignet, tente installée et petit tour de fait, il ne restait plus qu’a prendre place. Malgré une énorme file d’attente qui s’allonge assez vite devant la minuscule entrée (2 voies) et les gros retards d’installation qu’aurait subit le festival selon les dires des bénévoles (3ème scène sous tente livrée tardivement et non conforme au terrain) et en prime un temps pluvieux qui s’invite. Mais bon, ce sont les petits soucis qui permettent de voir la réactivité des orgas’, et de toutes façons, “en Bretagne il ne pleut que sur les cons” (citation). Découverte du site et de l’espace presse (bien cool), mais aussi du bon choix de bières locales et cidre, qui mérite d’être souligné car les habituelles Kro, Heineken ou autres laissent  place aux Coref et autres spécialités et ça, on n’est pas les seuls à approuver ! Première bière dégustée, c’est rapidement qu’on prend ses marques et en place pour  la Supositor Stage, petite soeur de la Dave Mustage.

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BIRDS IN ROW, 15h10, l’heure d’assister à son premier live Motocultiste avec les Lavalois au noisecore énervé issus de l’écurie du coin,  Throatruiner. Birds In Row fait partie de ces jeunes groupes de la scène française noisecore au fort talent et potentiel.   Avec des morceaux courts  faisant dans le concentré de violence, le trio déverse musicalité et son saturé pour du scream et de la douleur au chant. Ce qui nous réveille assez bien,  mettant dans le bain directement. Le groupe balance le set sans temps mort, loin des clubs intimistes plus propres à ce genre de son : ils retiennent l’attention du public déjà présent, balançant entre rage et espoir tout en réussissant à chasser un peu ces quelques grisailles dans le ciel. A suivre avec ce prochain album qui sortira prochainement.

Le temps de continuer son petit tour, un constat, l’attente risque d’être une récurrente sur le festival, étant donné la masse autour des stands de “bouffe” et pour le tickets boisson et repas… “Mal en patience”, c’est la récurrente de chaque festival de toute façon…  En ce qui nous concerne, une petite rombière (la bière, dont je re-souligne le bon choix pour une dernière fois avant de passer pour un alcoolique)  et on est déjà reparti !

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16h50 et c’est du côté de la Massey Ferguscene que ça se passe. Nouveauté de cette année, la troisième scène était censée être sous chapiteau sur le papier mais après mauvais calcul du terrain (souci du planté de piquet..) ça en restera à découvert. A voir pendant le set mais les groupes risquent d’avoir les oreilles qui bourdonnent car jouant en même temps que ceux du Suppo. Avec le stoner contemplatif de MARS RED SKY et le hardcore de ALL OUT WAR en fond sur les quelques silences, ça donne un petit mix “sympa”, mais plus on avance dans le pit et on oublie complètement car on se laisse vite prendre au son. Le stoner des bordelais s’avère rapidement hypnotique, emportant dans ses mélodies et la voix de Julien hautement planante.  Un set qui pêchera un peu, peut être, par son horaire en plein jour sans lights et avec public plus ou moins réceptif, cassant un peu l’ambiance crée par la musique du groupe.

Le temps de se retourner et c’est déjà l’heure des premiers choix de running order, hésitant entre le Hard Rock hautement good vibes de Sticky Boys et le son hardcore des parisiens de Rise Of The Northstar, le choix doit se faire.

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18h30 sur la Suppositor stage et c’est l’heure de Welcame avec l’arrivée de RISE OF THE NORTHSTAR. On ne vous refait plus leur bio, vous les connaissez, la frayeur du moment c’est l’état de santé de Vithia (à qui on souhaite bon rétablissement), car  suite aux nombreuses annulations du groupe sur les dates précédentes, l’inquiétude était de mise. Mais le groupe sera bien présent, essayant d’économiser au max son frontman. Sur l’intro d’un “What The Fuck” balancé en pleine face, c’est un Vithia, certes blessé avec une béquille, mais bel et bien présent malgré cela et vaillant, prêt au combat avec la ténacité d’un Seiya.  Avec un son pas tout le temps au mieux, ces 50 minutes révèlent que même diminués, les Rise Of The Northstar sont toujours là.  Enchaînement de leurs principaux combos tous  foudroyants, avec naturellement la mise en avant des titres de l’album comme “Welcame”, “Bosozoku” et “Dressed All In Black” entre autres.  De quoi s’économiser, Vithia n’en fera rien, le plus souvent debout, haranguant un public acquis à la cause des parisiens aux vues des nombreux T-Shirts de l’étoile du Nord.  Toujours un plaisir pour eux de jouer en France, le partageant au max, le groupe jouera les habituels “Sound Of Wolves” et l’explosif “Demonstrating My Saiya Style” pour des dernières explosions de pit en Wall of Death. Et ce sera le galvanisant “Samuraï Spirit” qui concluera le set avec un refrain repris par la majorité du public, ça claque et on se retrouve au tapis encore une fois.

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Histoire de reprendre ses émotions avec une petite Coreff ambrée et les islandais de Sólstafir arrivent à point nommé. Apaisant et faisant voyager au delà des nuages gris du ciel breton, ce post rock-metal difficilement qualifiable, acclamé par le public de bon goût qu’est le Motocultor, est là pour se laisser aller à la contemplation et partir. Plus voué à la salle dans un côté plus intimiste que sur la grande scène du fest, le groupe saura faire vivre pleinement  sa musique et en dévoilera un autre visage. Posant un doigt sur la touche pause et emmenant complètement ailleurs dès “Svartir Sandar”, 1er titre joué. Un groupe à part, les riffs transportent et le chant apaise. Toute la force de leur musique repose sur tout autre chose que ce que l’on cherche habituellement. Le magique “Ótta”, tiré du dernier album du même nom, confirme la donne avec ce post rock mystérieux et aérien qui s’abat sur le public. Aðalbjörn, leader du groupe, très présent, descendant même dans le pit, les islandais ne sont pas que de glace,  partageant les émotions au plus près du public.  “Goddess Of The Ages” et c’est la fin, 50 minutes ce fut court avec un set comme celui là, mais c’est surtout la certitude de les retrouver très rapidement cet hiver à Paris car on ne peut plus s’en passer. Parti, envolé et il est déjà presque 20h30 pour ainsi revenir les pieds sur terre et se diriger vers la Massey pour une dose de groove vintage.

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Avec les anglais de The Admiral Sir Cloudesley Shovell (je ne l’écrirais qu’une seule fois…), c’est back to the 70’s. Confirmé récemment, c’est une bonne surprise de retrouver le groupe à Saint-Nolff. Découverts via le temple parisien de la bûche que sont les Stoned Gatherings, il m’était donc difficile de louper une bonne dose de fuzz et autres effets psyché qu’on affectionne. Look rétro et son totalement vintage, c’est le groove et les riffs bien électriques qui amènent les curieux à tendre l’oreille.  Moment psyché et rythme à en taper du pied se sera la bonne découverte de la journée pour le public présent.

Une grosse faim nous taraude et vu la masse inerte toujours présente aux abords du stand de restauration pour avoir frites ou croque mozza tomate (dure, la vie de végétarien…), on se calmera assez rapidement en repassant par le camping et opter ainsi la tenue de survie pour la nuit ça il faut s petite laine en Bretagne…  (nuits très fraîches quand tu manges peu…)

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21h20, de retour et donc changement d’ambiance radicale du côté de la Dave Mustage  avec FINTROLL qui fait tournoyer son pagan metal au succès toujours garanti en festival. On sait toujours à quoi s’attendre avec Finntroll mais au moins on ne s’ennuie pas. Efficace et en puissance, la fête bat son plein et le public répond présent.  En perte d’énergie et montée de fatigue, on ira se poser devant la scène d’à-côté, profitant du set tranquillement en attendant le shoot d’adrénaline façon new-yorkaise.

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SICK OF IT ALL  prend la suite des paganistes et est là pour balancer son hardcore new-yorkais survitaminé et ça c’est depuis 30 ans ! Avec les frères Koller toujours aussi électriques, entraînant le public par la même occasion,  il est difficile de passer à côté de SOIA.  Ce serait un euphémisme de dire que le groupe était attendu, les légions de coreux sont présents (car ensuite c’est Madball) et balancent le bourre pif dans le pit. Je ne vais pas vous faire un dessin, c’est du right to face avec les titres furieux, galvanisants du groupe. Une set-list classique qui fait plaisir aux coreux présents ce soir, les succès et les claques que tous ont envie d’entendre. “Uprising Nation” en intro, “World Full Of Hate”, “Death Or Jail”, “Machete” et j’en passe tellement car tout s’enchaîne dans ma tête, pas un temps de répit !!! 50 minutes de pur intensité qui nous feront finir sur les rotules, adéquate pour le coup final ensuite avec Madball. A base de jumps, de punch, circule pit et autres pour tout simplement balancer la CLAQUE de la journée ! Mais ça, on s’y attendait.

Après ça, le set d’Eluveitie manquera particulièrement d’intérêt, même si habituellement c’est déjà le cas…

Vidé et au plus bas niveau batterie, le chemin de ma tente était la meilleure des options pour assurer les deux jours suivants, faisant le choix de laisser Madball à ma chère collègue aux photos…

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Sur ce, je vous dis à demain, je vais dormir (ou essayer de dormir) !

Texte: Anthony Tucci

Photos: Charlotte Sert

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