PRO-PAIN – VOICE OF REBELLION

Propulsés sur la scène hardcore new-yorkaise au début des années 1990, les Pro-Pain (oui, avec un putain de tiret) reviennent aujourd’hui avec leur quinzième album, Voice Of Rebellion. Si Gary Meskill, chanteur et bassiste du quartet, s’est imposé décennie après décennie comme une espèce de prince du crossover auprès de ses pairs, le groupe n’a quant à lui jamais réussi à acquérir une médiatisation suffisante pour obtenir le succès qui leur est dû.

 

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Et soyons honnête, ce n’est pas avec Voice Of Rebellion qu’ils l’obtiendront enfin. Cet album est extrêmement propre ; ça groove, ça gueule, mais ça n’apporte rien de révolutionnaire. Le disque débute avec le titre éponyme, « Voice Of Rebellion », qui propulse direct dans leur univers, un mélange d’Agnostic Front, de Pantera et de Life Of Agony. On y retrouve à la fois cette base heavy hardcore et des relants un peu plus punk qui donnent un côté assez oppressant aux riffs. Le refrain à base de « Consider this a warning shot, motherfucker » implante de suite le mode badass sur ton visage. « No Fly Zone » et son intro rappée sur fond de sirènes de police nous rappellent de suite la grande époque de l’album Foul Taste Of Freedom (1992), l’apogée du crossover rap/metal, dont ce titre, mais aussi le morceau « Bella Morte », sont clairement de dignes héritiers. C’est lourd, c’est saccadé, et ça donne envie de taper dans un sac de sable. On retrouve un passage rapé également dans « Take It To The Grave », même si ce morceau, beaucoup plus court et au tempo plus rapide, s’inscrit dans une lignée plus punk. « Blade Of The Cursed » nous fait penser aux meilleures compositions de Madball, avec ce truc en plus qui réside dans l’unicité de la voix de Gary Meskill et sa maîtrise du growl. D’autant qu’il a ce truc assez agréable, un truc de merde qu’on appelle « l’articulation », et qui est vachement cool pour comprendre tout ce qu’il dit.

 

Et puis il y a ma préférée, « Hellride », une putain de pépite que j’aurais adoré voir dans l’original soundtrack du dernier Mad Max. C’est légèrement plus crust que le reste du disque, c’est furieux, martial, et sa structure laisse une place à quelques variations qui font qu’on ne s’ennuie jamais tout au long du morceau. T’as presque envie de foutre un paing dans ton lecteur quand le morceau s’arrête. Après, il y a aussi des morceaux qui marquent beaucoup moins les esprits, et c’était un peu inévitable avec quatorze titres, comme « Cognitive Dissonance » ou « DNR (Do Not Resuscitate) ». Ce ne sont pas froncièrement de mauvaises chansons, mais à choisir ce sont clairement celles qui te prennent le moins aux trippes. Sans parler de « Fuck This Life », presque aussi simpliste dans sa composition que dans ses lyrics, qui laisse un sentiment de « on ne savait pas trop quoi écrire d’autre, alors euh voilà ». Mais dans l’ensemble de la galette, et particulièrement dans « No Fly Zone »,  « Righteous Innhilation », « Age Of Disgust » ou « Crushed To Dust », les guitares de Marshall Stevens et d’Adam Phillips sont là pour nous remettre en tête que les New-Yorkais sont aussi de très bons musiciens, notamment grâce aux soli de ce dernier, résolument thrash.  J’ose à peine évoquer Jonas Sanders et sa maîtrise parfaite de la batterie, qui renforcent l’ambiance martiale de la plupart des titres. Le tout est mis en exergue par un mixage très efficace grâce auquel chaque instrument trouve sa place dans nos oreilles.

 

Alors voilà, comme d’habitude depuis presque vingt-cinq ans maintenant, la bande à Meskill nous a pondu en à peine deux ans une galette sans fausse note, un peu genre « regardez comme c’est facile pour nous ». Il n’y a pas grand-chose à reprocher à ce disque, c’est du right into the pit et direct dans ta gueule, si ce n’est que ça ne sort toujours pas de leur putain de zone de confort. A retenir, les deux pépites de l’album, « No Fly Zone » et surtout « Hellride », que j’ai hâte de voir en live (mais évidemment, va falloir se bouger au BeNeLux ou en Allemagne pour ça).  Courez les écouter dans le lecteur deezer à droite.

 

Pro-Pain, Voice Of Rebellion, sorti le 22 juin chez Nuclear Blast.

 

Texte : Charlotte Sert

 

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