HELLFEST – 18 & 19 JUIN 2015 – PAR CHARLOTTE

Jeudi 18 juin. Après un an d’attente, des mois de préparation, et cinq heures de route, nous voilà enfin à Clisson. Il est 10h du matin, et des rumeurs d’ouverture anticipée du camping ont rempli le rond-point du Louksor. L’immense guitare  s’érige au milieu de la foule comme un prêcheur au milieu de ses fidèles. Le soleil cogne, la chaleur nous assomme, et l’attente est interminable. Les bouteilles de bières commencent à se vider et un ballon gonflable s’échange durant des heures. Si tu le manques, une seule sanction : montre-nous ton cul ou tes nichons. Pas de doute, nous sommes bien au paradis des metalleux. 14h45 : les grilles s’ouvrent enfin. Le Hellfest peut commencer.

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Récupération des bracelets, montage des tentes, direction le bar. Chaque année, c’est la même chorégraphie qui est opérée par la horde des festivaliers. Dès 16h, les cadavres commencent à joncher le sol. On a beau répéter sans cesse qu’il est contre-productif de se mettre une mine dès le jeudi, rien à faire, certains persistent et signent. Tant pis pour eux, tant pis pour leurs 200€, ça fera plus de place devant les scènes. Tout le monde profite de la soirée pour découvrir les nouveautés sur le metal corner. La première grande surprise est la confirmation de l’absence de passerelle. Chacun piétine les cailloux en son lieu et place avec un doux sentiment de délivrance au fond de la gorge. Les stands cashless sont pris d’assaut, tout comme celui de vente de pass pour l’édition 2016. Les foodtrucks commencent à travailler d’arrache-pied. La grande tente accueille successivement les groupes Enlightened, Kause 4 Konflikt, Mobutu, Chiens, Malkavian, Heart Attack, Opium Du Peuple et Leather Priest (Judas Priest Tribute) alors que les The Four Horsemen enflamme le Klub pour les membres du Hellfest Cult. Et puis il y a les toilettes. La première fois que tu te retrouves à pisser dans des toilettes en cartons, ça te fait tout drôle. Oui, oui, vous avez bien lu : des toilettes en carton. Non, je ne suis pas bourrée, c’est bien du carton. Le sol est en carton, les murs sont en carton, le toît est en carton, la cuvette est en carton. Pas de surprise avec la sciure de bois, mais le coup du carton, je crois qu’on ne me l’avait encore jamais fait. Ecolo jusqu’au bout des ongles. On crève d’envie qu’il pleuve, dans un premier temps pour nous rafraîchir, et dans un second pour voir la gueule des prestataires face à tout le monde qui défèque devant des toilettes ruinées.

Après une nuit bien fraîche, il est l’heure de se lever pour entammer réellement les hostilités. On découvre pour de vrai la cathédrale qui a fait peau neuve. Il n’y a pas à dire, là on est clairement un cran au-dessus, ça en jette, et ça n’annonce que des bonnes choses pour les trois jours à venir. Mon tout premier concert de la journée est celui de We Are Harlot sur la Mainstage 2. Les deux scènes sont relookées dans un style tattoo old-school qui n’est pas pour me déplaire, et un écran supplémentaire a fait son apparition. A 14h22, c’est après quelques notes au piano et des battements de cœur que les Californiens entrent en scène. Le public, venu en grand nombre les applaudir, les acclame. Le set commence avec « Denial » et « Easier To Leave » qui n’arrivent pas à faire remuer beaucoup de gens sous ce soleil zénithal. L’ex-Asking Alexandria Danny Worsnop demande alors à toutes les filles de faire un maximum de bruit. On s’attend alors à une chanson bien catchy, et comme par hasard du hasard, bim, une balade, « Someday ». Ce n’est pas pour faire ma chienne de garde, mais là j’ai quand-même trouvé ça un peu réducteur. Avec « Never Turn Back », la sauce commence un peu à prendre, et la foule applaudit en rythme sur le refrain. Le frontman reprend alors le micro à la fin de la chanson pour nous demander si nous sommes prêts à bouger. Bon, je n’ai pas envie d’être désagréable, mais on n’attend que ça. Voilà que débarquent les premières notes de « The One », très attendue, et tout le monde rentre enfin dans le set ! Super prestation vocale sur « Dancing On Nails » qui, je dois l’avouer, est assez bluffante. Les Harlots enchaînent alors avec leur très bonne reprise de « Tie Your Mother Down » de Queen qui fait danser toute la Mainstage. Le set se finit sur « One More Night » avec ses accents plus heavy et son circle pit de deux bonnes minutes, le premier qu’il m’est donné de voir ce weekend. On clôture donc sur une note beaucoup plus sympathique, et au final leur prestation était très agréable à cette heure de la journée.

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Une heure plus tard, c’est au tour de Godsmack de grimper sur la Mainstage 1. J’y vais un peu à reculons, et me place devant histoire de pouvoir filmer un peu, uniquement parce que Grand Chef nous a demandé de couvrir ce set. Quelques jours plus tôt, j’ai regardé les vidéos de leur concert au Rock Am Ring, et j’ai trouvé ça très plat. Aux premières notes de « 1000 HP », les Challengers nous arrosent avec la lance à incendie. Cela nous surprend mais nous fait du bien. Il faut dire qu’on est tous déjà bien cramés. Le seul hic, c’est qu’ils ont fait répété ça pas mal de fois sur un lapse de temps très long, et j’ai été du coup plus occupée à protéger mon bloc-note et ma caméra qu’à profiter de cette première chanson. J’ai tout de même eu le temps de me faire bien bousculer par les pogos qui n’ont eu de cesse tout au long du set ! On enchaîne direct avec « Crying Like A Bitch » et « Awake » qui n’ont pas fait retomber la température. Vient ensuite « Something Different », un titre extrait de leur nouvel album, qui a reçu un très bon accueil du public, tant et si bien que nous nous retrouvons tous très vite à chanter les paroles du refrain. Le set se poursuit avec « Keep Away », auquel est intégré une reprise du refrain de « Walk » de Panthera pour le plaisir de tous. Puis vient « Whatever » qui manque un peu de volume sur la guitare malheureusement, mais j’ai le plaisir d’y voir mon premier Wall Of Death du weekend ! La prestation se conclue évidemment sur le tube «I Stand Alone », très attendu, avec un refrain repris en chœur par des milliers de personnes. J’étais donc venue très frileuse assister au set de Godsmack, et j’en suis sortie absolument ravie !

Prochain concert prévu : High On Fire sous la Valley à 17h20. En attendant, une pause bière devient indispensable. En attendant mon tour au bar, j’observe le début du set de Billy Idol qui prend place sur la Mainstage 2. Les musiciens se lancent, tout est carré, et le son est nickel.  Billy arrive, et se met à entonner les paroles de « Postcards From The Past ». Et là, c’est le drame : la voix est tout bonnement catastrophique ! C’est faux, à peine en rythme, et ça fait sacrément mal aux oreilles. Je suis dos à la scène, et je décide de ne même pas me retourner pour voir ce qu’il se passe. Arrive « Dancing With Myself », et là je prends mes jambes à mon cou face à ce massacre. Pourtant, grâce au succès de la pub pour la Mutuelle Générale, tout le monde se met à danser et à fredonner, mais rien ne suffit à endiguer le carnage. Je ne parlerai même pas de « White Wedding » ou de « Rebel Yeah », entendus de loin, mais encore de trop prêt manifestement.

Me voilà donc pour la première fois du séjour sous la Valley. En chemin, je découvre le skate-park « Cross Da Cruz », beaucoup plus petit que ce que j’imaginais. La présence d’un grillage autour gêne mais se comprend aisément. Mais le gros hic reste dans le fait qu’au final seule une rangée de spectateurs, collée au grillage, arrive à voir ce qu’il se passe à l’intérieur. Les rampes sont minuscules et ne permettent pas de vraies figures et cascades. J’ignore totalement si les festivaliers lambda ont pu rider ou si seuls des skaters prévus ont eu accès à la rampe, mais tout ceci m’est apparu assez fermé. Dommage, c’était une idée très sympa sur le papier, mais je n’en ressors pas convaincue. Autre nouveauté, un immense Iron Fist se dresse à l’entrée de la Valley. Encore un effort supplémentaire de la part de l’orga du Hellfest sur la déco, et ça fait toujours plaisir. Je ne suis pas vraiment fan du style de la sculpture, identique à celui de la guitare érigée sur le rond-point du Louksor, avec toutes ce patchwork de couleurs, mais soit. En revanche, les tentes se sont agrandies ! Il me semble que la Temple, l’Altar et la Valley ont presque doublé de taille, et des écrans géants ont été installés à leur entrée. Pas mal de gens avaient hurlé l’année dernière car ils n’avaient pas pu accéder à certains concerts sous les tentes (moi-même je n’étais arrivée à voir les géniaux Clutch qu’en accédant aux backlines de la scène) et vraiment, merci au Hellfest Crew d’avoir remédié à ce problème.

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Mais trêve de blabla, il est 17h20 et les High On Fire débarquent comme prévu sur la scène de la Valley. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le public est au rendez-vous ! Le magazine Rolling Stones dit d’eux qu’ils sont « des dieux pour toute une génération de bikers, de barbares et de barbus ». J’ignore s’ils sont des dieux, mais ce qui est certain c’est qu’ils ont une espèce d’aura qui en impose ! Riffs saturés, duo rythmique gras à souhait, instruments sous-accordés, le set a à peine commencé et le trio d’Oakland ressemble déjà un troupeau de mastodontes ! Sur huit chansons, les High On Fire oscillent entre stoner et sludge pour faire cracher les amplis. La voix du guitariste/chanteur Matt Pike te roule dessus tel un monster truck, mais lorsque qu’elle s’éclipse, cela nous donne des parties instrumentales ultra-efficaces. « Snakes For The Divine » ou « Dark Side Of The Compass » rencontrent un succès amplement mérité, et chaque chanson reçoit un tonnerre d’applaudissements. Petit loupé sur la dernière chanson avec un départ trop tôt, mais peu importe, tous les amateurs de riffs bien lourds ressortent d’ici complètement conquis à 18h10 !!

Hop hop hop, on se dépêche, et on retourne vers les Mainstages. La foule est compacte, impossible d’accéder à la fosse. Qu’importe, je file m’installer sous les arbres, rester à l’ombre fera du bien à mes coups de soleil. Ah parce que oui, j’ai oublié de vous dire : cette édition est placée sous le signe du rouge. On n’est que vendredi, et la plupart des festivaliers a déjà la peau complètement brûlée. En cause, les heures d’attente en plein cagnard la veille, et la rôtissoire n’en finit pas aujourd’hui. A 18h35, une voix bien connue retentie : « Good evening France ! We are Motörhead and we play rock’n’roll ! ». Ca y est, Lemmy est sous son micro, Mikey derrière sa batterie, et Phil cache à peine son t-shirt Pulp Fiction derrière sa guitare (oui, chez The Unchained, on est obligé de noter ce genre de détails [et si vous ne comprenez pas pourquoi, retournez vous faire un semblant de culture cinématographique]). Les premières notes de « Shoot You In The Back » résonnent, et tout le monde est ravi. Faut dire qu’en quarante ans, le trio a su s’ériger au rang d’icônes, et tout le monde est heureux qu’ils soient là malgré leurs différents problèmes de santé. Ils nous ont fait une petite frayeur d’ailleurs en annulant quelques semaines auparavant trois prestations au Brésil. Les gros plans vidéo sur « Damage Case » nous permettent d’apprécier les sculptures sur la magnifique basse de Lemmy. Les Motörhead enchaînent avec les tubes « Stay Clean » et « Metropolis ». Juste avant « Over The Top », ils prennent le temps d’une petite pause pour discuter un peu avec le public. Et là, nouveau drame de la journée : on ne comprend plus rien à ce que dit Lemmy, tant et si bien que Phil Campbell se sent un peu dans l’obligation d’instaurer une espèce de dialogue/traduction. Ok, l’accent de Lemmy a toujours été un peu rude à comprendre, mais là c’est l’hécatombe. Je n’y faisais quasiment pas attention jusque là, mais du coup j’observe sur le reste du set qu’il n’articule même plus les paroles, quand il ne s’en trompe pas. Les soli de guitare sur « The Chase Is Better Than The Catch » donnent des moments de répits à nos petits cœurs brisés en deux par l’état du dieu en santiags. Un petit speach à propos de la sortie de Bad Magic le 28 août, et c’est l’heure d’enchaîner avec « Rock It » et l’excellente ballade « Lost Woman Blues ». Sur « Doctor Rock », Mikey Dee nous offre un magnifique solo de batterie comme à son habitude, et bon, lui au moins question santé il n’y a pas trop d’inquiétude à avoir ! Il a toujours une pêche d’enfer ! Lemmy prend sa voix la plus rauque pour interpréter leur fameux « Orgasmatron », et pendant « Going To Brazil » je me permets une petite pause pipi (la bière, cet ennemi). Le temps de faire la queue, j’arrive à peine sur les chiottes que j’entends les premières notes d’ « Ace Of Spades ». Dans les moments lose de ma vie, je crois que celui-là est pas mal classé. Je me r’habille en vitesse tout en hurlant « BUT THAT’S THE WAY I LIKE IT BABY, I DON’T WANNA LIVE FOR EVER » (j’en profite pour m’excuser auprès des oreilles de mes voisines de trône), et j’arrive à me replacer sous les arbres le temps d’apprécier la deuxième moitié de la chanson. Petite pause, et c’est parti pour le rappel. Lemmy annonce « Ace Of Spades » au micro. Euh ? Pardon ? Y a une faille spatio-temporelle ou ils viennent bien de tout juste la jouer ? Là, c’est le moment où tout le monde se regarde avec cet air de « WTF ?! » sur le visage. Non, on n’est pas fous. Les riffs qui arrivent, ce sont ceux d’ « Overkill ». Ok, donc là c’est la défaite totale. Les Motörhead reviennent en France en Novembre, je vous avouerai que ça me laisse en pleine interrogation. Dans quel état va-t-on retrouver Lemmy ? Vont-ils vraiment assurer cette date ? Le set se termine donc sous les yeux dépités des festivaliers….

On enchaîne avec Alice Cooper que je n’ai le temps de voir que sur trois chansons avant de partir pour de nouvelles aventures sous la Valley. « Department Of Youth », « No More Mr. Nice Guy » et « Under My Wheels » permettent de faire la différence avec la prestation de Motörhead un peu plus tôt. Toujours entouré d’Orianthi, Beasto Blanco et Ryan Roxie, Alice Cooper nous démontre que parfois il suffit d’un peu de decorum et de scénographie pour faire oublier les méfaits que le temps peut avoir sur certains musiciens. Certes, Alice n’est plus en état d’en faire autant qu’avant, pas même autant qu’en 2012, mais cela suffit pour faire passer à tout le monde un très bon moment. Des retours que j’en ai eu, les spectateurs ont tous été parfaitement ravis de sa prestation tout au long du set. J’enchaîne donc avec les monstres de Mastodon. C’est la première fois que j’arrive à me rendre à un de leur show, alors je n’ai donc pas envie d’en louper une miette. Alex, autre rédacteur de l’équipe présent lors du festival reviendra sur leur set dans son report, mais sachez que j’ai pris une grosse claque. Chaque musicien maîtrise son instruments et ses parties à la perfection. C’était lourd, c’était drôle, c’était sexuel. Oui, tout ça en même temps. J’ai rarement vu des musiciens communiquer autant leur plaisir de jouer par de simples regards. Chacune des douze chansons a été interprétée à la perfection, comme « Blasteroid », « High Road » ou « Magalodon » pour ne citer qu’elles. Messieurs, n’emmenez pas vos femmes à un concert de Mastodon, à moins que vous ne ressembliez à Troy Sanders ou Bill Kellhiler.

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Petit passage à la tente histoire de reprendre des forces (et un petit verre).  Je reviens pour le set des Suédois de Meshuggah sous une Temple complètement bondée. Un show absolument incontournable pour tous les fans de metal moderne présents à Clisson ce jour-là. J’arrive à la fin de « Rational Gaze » et me pose devant l’écran de retour pour les observer enchaîner les tubes « obZen », « Do Not Look Down », « The Hurt That Finds You First », « Future Breed Machine » ou « Demiurge ». Malheureusement, tout le fumigène et les lumières sur la scène rendent difficile la vision de ce qu’il s’y passe, mais personne ne peut échapper au charisme obnubilant de Jens Kidman. Après « Bleed », je rassemble mes affaires et me dirige vers les Mainstages. En chemin, j’entends qu’ils lancent un rappel, avec « In Death – Is Life » et « In Death – Is Death ». Ayant  pu voir Slipknot au début de l’année au Zénith et ayant bien compris qu’il serait presque impossible d’accéder à la fosse, je décide d’aller voir leur set, ou du moins une partie, depuis la Grande Roue. Je n’y étais pas montée l’année dernière, c’est donc l’occasion de voir les clowns de l’Iowa sous un autre angle. Et bien je peux vous dire que je n’ai pas regretté les 5€ dépensés pour cinq minutes de tour. Le temps de la queue j’ai malheureusement loupé « Sarcastrophe » et « The Herethic Anthem », mais les nacelles ont bien tremblé durant « Psychosocial » et « The Devil In I ». De tout là-haut, j’ai pu observé cette immense fourmilière, et surtout me rendre compte qu’il y avait un immense vide à droite de la scène. Je descends donc de la roue, et ni d’une ni de deux, je file vers l’Eden. C’est l’enchaînement de tubes. C’est la folie. Je suis très heureuse que « Killpop » ait disparu de la setlist (non, sincèrement, pourquoi cette chanson ? C’est certainement la plus inutile de toutes les chansons inutiles qui composent la grande majorité de leur dernier album) parce que sur les vidéos de leur show au Rock Am Ring, ça avait clairement endormi le public. Très objectivement, la prestation des Américains a été, comme d’habitude, assez moyenne. Heureusement que le décor est là, car ils ont toujours autant de mal à remplir une scène, et ce malgré leur grand nombre. Mais il n’y a pas de fausses notes, pas de loupés, si ce n’est des niveaux qui gagneraient à être revus. De toute façon, ils nous passeraient la piste MP3 de « Duality » qu’on serait quand-même ravis. Je ne reviens pas plus sur le set, je laisse l’exercice à mon collègue. Il faudra presque 45 minutes à la foule pour rejoindre le camping après ce set. Là-bas, évidemment, c’est toujours la fête. Mais pour moi, il est tant d’aller me coucher.

Rendez-vous la semaine prochaine pour le report de la journée du samedi 20 juin.

Merci à Hellfest Production, Replica Promotion, et tous les bénévoles qui accomplissent chaque année un travail incroyable.

Texte : Charlotte Sert

Photos : Mario Ivanovic

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