
Alternative Live présentait ce soir une affiche bien plus qu’alléchante pour les amateurs de Metalcore et associés. Rien à voir avec un ersatz du genre, ce sont des poids lourds qui partageaient l’affiche, avec pour seul objectif : la bagarre. Car avec Every Time I Die et Stray From The Path, c’est de la baston en perspective au Divan Du Monde. Du groove, de la sueur et du riff incisif, c’est maintenant.
Mais pour ça, fallait que le public soit au rendez vous. Déjà avec un balcon fermé, ce n’est pas gagné d’avance. Paris a du mal à s’enlacer alors que dans le reste de l’Europe les deux groupes font sold out dans des salles de plus grandes capacités… Bref, passons. Et c’est avec In Hearts Wake qu’on ouvre les débats.
Un metalcore sans prétentions mais parfait pour ouvrir. C’est à base de gros riffs aux limite djent et post. Il n’y a pas grand chose à redire, c’est assez propre, ils font le job mais ça ne restera pas dans les annales. En tous cas, en ce qui concerne le public c’est encore un peu clairsemé et frileux, même si certains sont déjà au taquet niveau semblant de mosh. Mais pour la majorité, on s’observe, en attendant les premières vraies animations.
La suite voit la salle se peupler un peu plus et Counterparts continue sur la même lancée. Malgré cela, leur musique se veut plus rentre-dedans par moments et en dehors des parties chantées. L’alliance se fait et fonctionne assez bien quand on aime le genre entre Metalcore mélodique à grands renforts de parties chantées et autres plus lourdes. Ce qu’on peut en dire, c’est que les canadiens savent varier comme il se doit les ambiances.
Entre demandes d’animosité dans le public (pas trop suivies) ou parties plus mélodiques et plus planantes, le résultat est là et c’est efficacement que la formation passe de l’un à l’autre. Le chant de Brendan est hurlé sous la douleur et avec une certaine dose de sensibilité sur les parties chantées et mélodiques. L’émotion, quelle soit douloureuse ou plus aérienne, est bien là. On découvre et on apprécie. Counterparts n’invente rien mais a le mérite de le faire avec une certaine subtilité.
Les choses sérieuses pouvaient commencer et vu les nombreux T Shirts Anonymous présents, je pense que je ne suis pas seul à être venus pour eux. On peut même voir des membres de certains groupes français qui auraient tout à fait trouvé leur place sur scène ce soir. Bref, Stray From The Path revient plus d’un an après leur dernier passage parisien, pile poil avant la sortie du prochain album prévu cet été. Et c’est avec “Outbreak”, le premier extrait dévoilé depuis peu, que les natifs de Long Island assènent leur violence en guise de première salve. La basse au taquet et le groove qui démange : c’est la recette SFTP. Du flow hargneux et qui vocifère, le groupe est toujours présent pour prendre direct à la gorge mais la réaction se veut assez timide dans le pit. A base de demandes réitérées par Drew, et ça commence à se bouger. Ca commence à se “friter” un peu dans le pit et notre frontman calmera vite les ardeurs, on est là pour kiffer et non se friter.
Un deuxième nouveau titre sera joué, et l’album à venir confirme la vibe, poussant le groove de la rythmique à fond. Les refrains font des ravages et le flow rageux ne peut qu’envahir la salle. Le groupe balance entre les albums et le set défile rapidement, le but c’est d’accrocher, ce qui est déjà gagné dès le 1er titre, surtout avec ce son qui sait faire consensus chez les plus vieux et les plus jeunes entre la mouv’ Metalcore et les nostalgiques du groove Rage Against The Machine. C’est comme d’habitude, une claque bien violente qui marque comme il faut.
3eme fois qu’on les voit, 3 premières parties et toujours la même rage comme s’ils étaient en tête d’affiche. Avec “Black Friday” les plus frileux commenceront enfin à se bouger comme il se doit. Avec cette intro qui t’électrise tu bouges et tu fermes ta gueule. Le final à circle pit dynamite la salle et l’honneur est rendu à la violence assenée par le groupe. Paris est attentiste mais ça on le savait déjà….En tous cas c’est déjà la fin et “Badge & Bullet” balancera la dernière cartouche. Juste une chose, on attend l’album et enfin une date en headline.
SET-LIST
Outbreak
Death Beds
Landmines
Part 2
Mad Girl
Negative and Violent
Damien
Black Friday
Badge & Bullet
Every Time I Die, c’est avec impatience qu’on les attendait en tête d’affiche car depuis leur dernier passage en demi-teinte l’année dernière au Glaz’art, le chaos était donc attendu sur scène. Entre temps il y a eu l’excellent From Parts Unknown et leur première partie sur la tournée européenne d’Architects. Les mecs de Buffalo nous devaient donc la guerre !
Et c’est direct tout droit sortis des années 80 qu’ils nous balancent une intro spatiotemporelle et attaquent avec “Underwater Bimbos from Outer Space”. Le bordel sera de mise, c’est clairement ce qui est demandé. Chaos Noise et touches musicales barrées avec ces riffs incisifs propres au groupe. Keith est en voix et ça c’est cool, autant sur le chant que sur les hurlements. On n’y manque pas et et le dernier album sera mis en avant assez rapidement avec les excellents “Thirst” et “Decayin’ With The Boys”. Ce qui a pour mérite de réveiller le public qui commence enfin à réagir à sa juste valeur, développant un peu plus les hostilités. Pour ce qui est de la scène, ça l’est clairement dans l’hostilité. Ca tabasse entre les deux grattes. Le frère Buckley est intenable pendant que la masse qu’est devenu Andy balance ses parties.
La set-list n’offre pas de temps morts et traverse tous les albums avec New Junk Aesthetic sur le piquant “Marvelous Slut” et même Hot Damn! avec l’excellent “Ebolarama” ou “Floater” tout en passant par The Big Dirty, le tout faisant plaisir aux fans de la première heure avec ces perles et on ne lâche pas ce rythme soutenu. On traverse les années d’Every Time et les titres gardent la même racine punk hardcore.
Batterie toujours apocalyptique retrouvant carrément du Nash dans le jeu de Daniel, sachant t’offrir le chaos tout en musicalité. Le groupes se défonce assez et le public n’osera pas trop essayer le selfie avec Keith pour ce coup-là, en même temps il y a le frère qui n’est pas loin. On balance les guitares, sauts périlleux et autres dingueries. Ce soir c’est un Jordan assez imprévisible .
On se défonce autant sur scène que dans la fosse (presque) et au moins ce soir on a ce qu’on attendait. C’est la guerre malgré un public assez éparse pour une date pareille. Après “No Son Of Mine” on repart avec The Parts Unknown et c’est l’apocalyptique” Idiot” qui nous fait retrouver du Kurt Balou assis sur scène (en même temps, il a produit l’album). La guerre est à son comble, et c’est aussi rapidement qu’ils sont venus que la fin arriva avec un “Moor” peut-être pas placé au mieux vu le coup d’arrêt que ça nous donne dans notre élan mais tout aussi intense que le reste du set. Every Time I Die, le chaos dans un rythme effréné, un punching ball musical, on s’en prend plein la gueule, les oreilles en sang mais c’est ça qui est bon.
En tous cas c’est une affiche qui a tenu toutes ses promesses, des valeurs montantes avec Counterparts, un groupe qui devient incontournable comme Stray from The Path et des patrons bien en sueur que sont Every Time I Die. Cette scène moderne commence à devenir bien remplie sans gage certain de qualité mais avec des affiches comme celle-ci et une orga comme Alternative Live on a peu de souci à se faire ! Ce qui reste maintenant à faire c’est ramener le public…
Un grand merci à Alternative Live.
SET LIST
Underwater Bimbos from Outer Space
Thirst
Decayin’ With the Boys
Bored Stiff
The New Black
El Dorado
Roman Holiday
The Marvelous Slut
Overstayer
Ebolarama
We’rewolf
Floater
No Son of Mine
Idiot
Moor
Texte: Anthony Tucci
Photos: Mario Ivanovic Photography
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