ACID KING + BLACK COBRA + DOPETHRONE @ LE GLAZ’ART – 28/04/15

Stoned Gatherings et le Glaz’Art sont actuellement en train de faire vivre des grands moments de son lourd, gras et poisseux aux Parisiens. En cette soirée du 28 avril 2014, Acid King, Black Cobra et Dopethrone se sont donné rendez-vous dans le 19e arrondissement pour laisser place à un évènement résolument doom aux gros barbus à veste à patchs. Une très belle affiche pour les spécialistes du genre à 14€ (18€ sur place), un moindre coup pour la qualité présentée ce soir, une de plus à ajouter à la longue liste que propose Stoned Gatherings depuis quelques temps. La soirée n’affiche pas complet, mais la plèbe est assez présente en masse pour répondre dignement à l’invitation des gaillards.

Un concert qui porte les couleurs de la bière, du headbang lent et langoureux et à l’ambiance crade et enfumée. Les premiers à ouvrir le bal sont les Canadiens de Dopethrone, venu présenter leur excellent dernier bébé “Hochelaga”, devant une foule motivée et endiablée. Mené par le dérangé-dans le bon sens du terme- Vincent, la formation de Montreal ne met pas beaucoup de temps pour apprivoiser le public en lançant son “Tap Runner”, issu de “Dark Foil”, sorti il y a déjà 5 ans. L’atmosphère est optimale, on peut souligner l’excellent son dont a disposé le combo Nord-Américain, sans compter la prestation de ces derniers. Le leader se dévoile comme un personnage scénique très intéressant, ses quelques mimiques suffisent à entrainer le public vers une forme de démence. De plus, le bonhomme semble apprécié lancer quelques petits rires sadiques, qui rappellent vaguement un certain Lemmy, entre deux gros riffs bien lourds et une gorgée de bière. Dans le fond, Borman assène des coups de latte à son kit de batterie, la foule suit avec attention chacun de ses changements de rythmes. La populace semble ravie et réceptive à ce qui leur est proposé, il semblerait d’ailleurs que le set parait un peu court au vue de la qualité soumise. Une petite dizaine de minutes supplémentaire n’aurait pas été de refus, heureusement que la soirée ne fait que débuter.

Juste le d’un petit détour vers le merchandising, le temps de se soulager, de profiter un minima du houblon et du babyfoot avant de retrouver le duo électrisant de Black Cobra. Les musiciens ne sont pas là pour présenter un quelconque nouvel album, le dernier (“Invernal”) ayant vu le jour il y a maintenant 4 ans, mais bel et bien grâce à leur réputation. A mi-chemin entre le sludge, le thrash, parfois le hardcore, les deux mecs de Black Cobra embrasent le climat du Glaz’Art. La musique du duo ajoute une certaine véhémence et de la folie sur la scène du Glaz’Art, même si on regrette l’absence de communication de la part de Jason Landrian. Cela aurait ajouté un peu plus de proximité entre le public français et l’armada américaine. Malgré toute sa faculté à être d’une perfection presque absolue lors de son set, Black Cobra perd tout de même l’attention de la foule sur des parties un peu plus longues et difficiles à absorber. En somme, les deux Américains ont réussis leur pari en terre parisienne, rien de choquant à leur apparition en deuxième position ce soir, malgré une certaine baisse de régime sur quelques moments de leur show. A revoir afin de se faire un nouvel avis sur ce groupe méritant.

Le combo ayant l’honneur de terminé cette belle soirée n’est autre que Acid King, mené tambours batant par Lori S. Crover (la femme du batteur des Melvins, Dale Crover) et Joey Osbourne. Les Californiens présentent leur dernier brulot, “Middle of Nowhere Centre of Everywhere”, qui voit le jour près de dix ans après “Acid King III”. Une chance de se voir offrir sur un plateau un des groupes les plus influents du milieu. Malheureusement, autant être honnête, le show présenté laisse un goût quelque peu amer. Autant les passages instrumentales sont inspirées, jouissif parfois, autant le travail vocal de la frontwoman laisse complètement à désirer. Le mot “honte” peut rapidement être évoqué ou tout simplement foutage de gueule en bonne et due forme. Le ton fade, faux et monotone prend l’emprise sur tout ce qui aurait pu être bien ce soir, la pauvre chanteuse passe à côté de son spectacle et se couvre de ridicule dès qu’elle ouvre la bouche. Le show apparait comme tellement antinomique à cause la prestation “parfaite” au niveau des musiciens et la prestance vocale neutre et sans aura de cette chère Lori. Heureusement que le public ne s’est pas dégonflé, car pour une tête d’affiche -qui plus est attendue- Acid King ne restera pas dans les annales pour son show. Et ça, c’est bien de la faute de sa guitariste-chanteuse.

Si on met de côté la venue à demi-teinte d’Acid King, nous pouvons assurer que la soirée était bonne. Les premières parties ne sont pas novices, on a vraiment eu là une affiche de spécialistes du genre. Dopethrone s’est dévoilé comme étant au-dessus du lot ce soir, mais on ne peut nier l’excellent travail de Black Cobra qui a tapé là où ça fait du bien. On aurait juste souhaité que la tête d’affiche soit à la hauteur.

Un grand merci aux Stoned Gatherings et Dead Pig.

Texte: Choko 1er

Liens: 

Stoned Gatherings

Dead Pig Entertainment

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