
De la violence et de la fraternité Bro’, si on pouvait résumer la soirée se serait ça. Car ce soir on blindait la cale du Petit Bain pour la venue de Cancer Bats et While She Sleeps qui ont eu la bonne idée de partager une tournée européenne et ceci pour notre plus grand plaisir. Rien que le fait de louper ça, dur d’y penser….C’est tout droit vers le Petit Bain qu’on se dirige d’un pas plus que décidé et il y a déjà du monde, le contraire aurait été étonnant…
Mais c’est malheureusement en cours de set d’Oathbreaker qu’on arrive, les ayant vu l’année derniere avec Amenra à La Maroquinerie je suis un peu déçu d’en louper une partie car le groupe avec sa ghoule hurleuse m’avait fait assez bonne impression. Ce soir, le son torturé et épileptique qu’ils délivrent se rappelle à mes bons souvenirs et s’en trouve meilleur par rapport à la Maroquinerie. Délivrant toute la douleur impregnée dans leur musique, les belges d’Oathbreaker font headbanguer une partie de l’assistance qui reste bloquée sur l’incarnation de cette flippante fille de The Ring et l’autre moitié s’en trouve peu réceptif. C’est sombre, sale comme on aime, ce Noise Hardcore nous ouvre comme il faut l’appétit et c’est la déferlante des ténèbres et la Pandore hurlante et vociférante qu’on appréciera de revoir lors de l’OTB Fest fin mai.
Sur ce, dans un autre registre ce sont les américains d’ Hundreth qui prenaient la suite avec un Melodic hardcore plus en phase avec l’attente du public et une prestation efficace. Ce n’est pas au dessus du lot dans le genre plûtot dans la tendance de ce qu’il se fait ces dernières années mais contrairement à d’autres, le live se défend carrément bien. Le groupe balance ces mosh parts, breaks et autres recettes qui réveilleront les volontés de gym tonique dans la fosse. Du riff mélodique et énergique et un groupe qui se dépense à fond sur scène. La demi heure passe vite, le contrat est rempli et c’est exactement ce qu’on attendait. Une mise en bouche digne de ce nom pour la suite des festivités.
Les botteurs de mauvais culs ont attendus deux ans pour revenir nous en foutre une, après une date complètement folle à la cigale avec Enter Shikari, ils savent s’entourer et c’est encore avec des anglais qui reviennent foutre le bordel. Avec un backdrop aux couleurs de leur dernier album, Searching For Zero, c’est naturellement que Cancer Bats vient nous botter le cul sur un premier extrait issu de ce dernier, Arsenic In The Year Of The Snake qui balance nerveux sans crier gare et bien catchy avec ces riffs couillus et cette basse ronflante. C’est le bordel et Liam est en forme, plus déjanté que jamais, hurlant dans son micro. Le jeu basse guitare est bien lourd et fait fretiller les poils de barbe et Satellites t’envois sur la lune et ça chauffe (température…) assez bien dans le public ( ça mosh mosh gentil au passage…). On ne s’endort pas les mauvais culs !! La “tabasse” est sévère avec Devil’s Blood, un autre extrait de Searching for Zero qui sera largement mis en avant. C’est bien heavy comme il faut et ça sonne bien gras.
J’avais du mal avec l’album mais le live lui fait honneur et notre avis est en train de changer, on ressent plus la touche heavy dans le riff et la rythmique est juste énorme, ça poutre et ça déchaine! Surtout avec le show de Liam, n’hésitant pas à blaguer avec le public en lui parlant en français et nickel en plus ! Merci Vera Cruz ! A qui il fera de la pub au passage, Alone is born !
Sur le coup c’est l’enchainement droite, gauche, dragon punch avec le trio RATS, Brick & Mortar et le punchy Road Sick. Le langoureux Beelzebub, la basse est bien lourde et on vient chercher tout ça dans les racines heavy avec cette gratte bien saturée.
Sabotage et les Beastie Boys sonnent l’attaque finale avec ces lignes de basse et le bateau n’a pas fini de tanguer, Liam ira même bloquer sur scène, “faut que tu reste”, une fan prise au dépourvu par le pont avant de repartir à l’assaut. Et c’est de façon rock n’roll qu’on finira avec All Hail et True Zero déchainé en roue libre à s’en déboiter la nuque. C’est Cancer Bats, c’est Rock n’ Roll, c’est mauvais cul, punk et en sueur ! Le coup de pied au cul fut sévère mais bien mérité !
SET-LIST: Arsenic in The Year Of The Snake/Trust No One/ Satellites/ Lucifer’s Rocking Chair/ Shillelagh /Devil’s Blood /Sorceress/ R.A.T.S. Brick & Mortar/ Road SIck/ Deathmarch /Beelzebub /Sabotage /All Hail /Hail Destroyer/ True Zero
Que dire sur While She Sleeps ? Mis à part que l’opération de Loz’ et les annulations en série nous avait donné des sueurs froides mais leur derniere prestation en 1ere partie d‘In Flames nous avait plus que rassuré et la sortie de Brainwhashed nous a complétement sublimé ! Et ce soir c’est un Petit Bain rempli au possible qui les attend pour le coup final. Avec Cancer Bats on a eu de quoi tanguer mais les gars de Sheffields ont atteint une nouvelle marche et le prouvent ce soir. Un Brainwashed qui nous a lave le cerveau depuis sa sortie il y a quelques semaines et un backdrop de toute beauté aux couleurs de l’album c’est naturellement avec l’intro The Divide dans une montée en pression qui fait exploser le pit sur un New World Torture au summum de la violence. Des lights qui magnifient la scène et un groupe qui déchaine comme s’ il n’y avait plus de retenue, While She Sleeps est devenue une tête d’affiche par excellence et dans tout les sens du terme. Et c’est sur le titre éponyme de l’album, Brainwashed, qu’ils enchainent avec This Is The Six juste derrière. On est déjà trempés et rincés.
Faut le dire, ils mettent tout le monde par terre et sans exceptions. Enchainant les frappes entre la violence pure et simple, sans rajouts d’effets ou de surproduction comme certains, et ces hymnes que sont devenus certains titres. Ils distribuent les combo et c’est la douche complète. Avec Loz’ tenant chaque note dans son chant saturé et son scream qui ne baissera pas une seule fois en efficacité, entre tueries du premier album est nouvelles charges, c’est une déferlante tout simplement. Le groupe enchaine, maintenant la pression au max sur le pit dans une certaine frénésie et chaleur étouffante, partageant même les bouteilles d’eau ave les quidam trempés. Propulsant le level frissonnant d’électricité au max avec Seven Hills et cette communion aux lyrics repris en choeur par toute la salle
On réussit juste à reprendre notre souffle (groupe autant que public) sur le peu d’accalmie offert par les calmes Kangaezu Ni et We Are Alive At Night car entre temps, la Death Toll et Dead Behined The Eyes et sa distribution de kick continuent la distribution de gifles et ce n’est pas Our Courage, Our Cancer qui calmera le tout. Chaque chanson est reprise en choeur par le public, les backing voices sur l’album prennent tout leur sens et l’état d’esprit de ces titres en ressortent encore plus. Les hymnes de While She Sleeps. C’est la violence de la vie mais aussi la bromance et Our Legacy atteint le stade de Seven Hills, repris d’un seul homme, tout fait sens et c’est haut les coeurs qu’on se laisse imprégner par le frisson de la musique que While She Sleeps transmet. L’hymne par excellence.
Musicalement présents, pas de répits, Mat plus en avant scéniquement pendant que Sean reste plus en retrait enchaînants ses riffs de ce son bien propre à WSS. c’est la puissance et son âme, non vide de sens comme certains groupes du genre. Loz’ aura balancer les tripes, gérant son chant différemment depuis son opération, mais sans faillir une seule fois, ouvrant ses poumons et baignant dans la foule. Bel et bien vivant, While She Sleeps a tout donné comme s’ils revenaient de loin, enterrés bien trop tôt par certains. Ils couleront le bateau par un dernier déchainement de passion avec Trophies Of Violence et Crows pour les anciens. Le coup fatal, quand à lui, sera réservé à Four Walls, poussant les murs de la salle et lâchant les dernières forces dans cette bouillante et fraternelle communion.
Ils se multiplient mais rares sont les groupes de Metalcore à s’élever au dessus du lot, les anglais nous confirment ce soir qu’ils le sont depuis longtemps mais surtout qu’ils sont maintenant inatteignables, While She Sleeps a déjà tout d’un grand.
Ce soir fut un grand soir qui restera comme l’un des évènements live de 2015 réunissant ainsi une affiche cohérente, brutale et puissante. Une communion parfaite avec des groupes au meilleur de leur forme.
Ce fut beau, ce fut intense, ce fut réussi.
Un grand merci à Alternative Live pour cette affiche exceptionnelle !
SET-LIST: New Wolrd Torture /Brainwashed /This Is The Six/ Seven Hills/ Torment/ Kangaezu Ni /Life In Tension/ Death Toll /Our Courage Our Cancer /Dead Behind The Eyes/ We Are Alive At Night / Our Legacy/ Trophies Of Violence / Crows / Four Walls
Texte: Anthony Tucci
Photos: Mario Ivanovic
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