BLACK BOMB A – Comfortable Hate

L’univers comporte sa dose de mystères, comme le coup de la tartine qui tombe toujours par terre du côté de la confiture. Parmi eux, il y a le fait que pendant toutes ces années à arpenter les allées sombres de Metal-City, je ne me suis jamais penchée sérieusement sur Black Blomb A, pourtant acteurs incontournables de la scène française. Et ce mystère m’apparaît encore plus mystérieux alors que j’écoute pour la première fois leur dernière production, Comfortable Hate.

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L’album s’ouvre sur une minuscule intro de 18 secondes et enchaîne tout de suite sur le titre éponyme qui t’envoie en pleine gueule le génial travail de production réalisé par Logan Mader (ex-Machine Head). Comme sur l’ensemble des compositions, la confrontation des voix de Poun et d’Arno donne une espèce de chaos schizophrène d’outre-tombe absolument fabuleux. « Let’s Start Again » met en exergue une basse très lourde qu’on imagine engluée dans un béton tout juste coulé. Les chœurs de « The Point of No-Return » lui donnent un caractère à la limite du mystique. « Rescue From This World » est résolument plus rock mais pêche un peu sur ses paroles, un peu trop simples, mais du coup faciles à retenir si on aime chantonner tranquillou chez soi. Le riffs speed et groovy de « Land Of Bastards » sur les refrains contrastent avec un couplet en voix claire un peu plus punk-rock. « Rise Up » reprend le même schéma mais avec un côté beaucoup plus sombre.

« Into The Void » marque délicatement le milieu de l’album. En effet, cette balade héroïque semi-acoustique nous permet de reprendre nos esprits, et est par la même occasion le seul morceau où Poun et Arno chantent réellement à l’unisson. On comprend à ce moment-là à quel point leurs voix peuvent se compléter, et non pas seulement s’opposer. Après cette brève transition, Comfortable Hate reprend de plus belle avec le génial morceau « On Fire », un peu plus core que le reste de l’album, mais un brin trop court. On note l’arrivée à point nommé de la double pédale, mise en avant sans fioritures. On retient de « The Poison » les parties un peu plus glauques, frôlant un univers horrifique à la Rob Zombie. «  Tears of Hate » est un peu trop mélo à mon goût mais est sauvée par des couplets à la rythmique plus punchy et une outro assez chaotique. « They Say » nous emporte dès son intro avec des riffs lourds qui contrastent avec le morceau précédent. La composition est typique des meilleurs morceaux de hardcore et le mixage met en avant le groove de Jacou, le bassiste. Le disque s’achève sur « As A Lion » qui fait la part belle à la guitare de Snake et ses riffs très rock’n’roll, derrière lesquels le chant s’efface presque.

Confortable Hate marque indéniablement le retour d’Arno et de son duo bien costaud avec Poun. La composition est efficace, mettant tour à tour en avant l’aspect nerveux, l’aspect groovy, et l’aspect plus mélodique, tous trois parties intégrantes de l’identité de Black Bomb A.  La production est simple mais percutante, même si l’on regrette parfois la trop grande mise en avant des voix par rapport aux instruments. Si nous ne sommes pas non plus face au meilleur album du quintet, il comporte quelques super morceaux comme « Comfortable Hate », « Let’s Start Again » ou encore « On Fire ». Et puis, mine de rien, il m’a offert de m’obliger à écouter toute la discographie de BBA, et ça c’était vachement cool.

Comfortable Hate, sorti le 2 mars 2015 chez Verycords

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