INTERVIEW – APOCALYPTICA

Pour la sortie de leur nouvel album « Shadowmaker » prévue le 20  avril en France, le groupe Apocalyptica était en visite à Paris. On s’est entretenu avec Paavo Lötjönen, un moment convivial, qu’on vous fait partager sur The Unchained, un peu plus d’un an après leur projet « Wagner Reloaded ».

Qu’avez-vous fait l’année dernière en dehors de la préparation du nouvel album ?

 Paavo :  Le dernier album est sorti il y a 5 ans, ça fait longtemps maintenant  on a fait une tournée de 3 ans et il nous fallait une pause mais on n’a pas arrêté de travailler pour autant. On est un peu plus qu’un groupe on est un peu comme une compagnie ! On voulait faire des projets à côté ,plus personnels, pendant les deux ans de pause comme Wagner Reloaded, une grande production avec un orchestre et des danseurs sur la vie de Wagner. C’était fantastique à faire ! Puis on a joué avec un orchestre symphonique finlandais  « Avanti ».  C’était deux projets avec lesquels on a plus flirté avec le classique. En été, ensuite, on s’est enfermés pour composer de nouvelles musiques. Il nous fallait un album rock solide et compact. On voulait que ça bouge mais pas qu’avec de la distorsion on voulait aussi entende le son du violoncelle. On pensait aussi que ce serait mieux avec un chanteur permanent, qu’il y a une part très importante dans les paroles. Même si on a fait de magnifiques collaborations avec des chanteurs comme Corey Taylor, Till Lindemann, Nina Hagen, ils ont été super avec nous, mais quelque part on a voulu se concentrer sur le chanteur car il décrit une grande partie de la musique et on voulait en avoir un seul sur tout l’album. L’été on a composé des musiques et on a cherché un chanteur, on a donc lancé des auditions. On a demandé à nos amis tout autour du monde et on a eu 25 chanteurs potentiels, on a écouté des extraits pendant des semaines !

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Franky Perez était définitivement le plus adapté, il est fantastique, capable de chanter de plusieurs façons différentes, il a une voix bien personnelle.  C’est un vrai chanteur, pas un chanteur purement « metal » puis il a cette touche si douce pour les femmes ! Pour le moment ce n’est pas un membre officiel mais il est avec nous pour l’album et pour la prochaine tournée et c’est fantastique ! On ne pouvait pas faire ça avant,  Corey Taylor, lui, n’est pas venu en tournée avec nous il était avec Slipknot. A la fin de l’été Franky nous a rejoints pour quelques semaines puis on est allé à Nashville voir notre producteur, Nick Raskulinecz, pour les arrangements des chansons, on est rentré pour répéter puis on était de nouveau dans le Tenessee en octobre près de Franklin. Nick produit plein d’albums métal, il a travaillé avec Foo Fighters, Mastodon c’est quelqu’un de très inspiré il est un peu notre 6ème membre. Et nous voilà ! Avec ce break de 2 ans on n’avait pas de label, on était donc libre, cet album est produit par nous-mêmes on a pu en faire tout ce qu’on voulait pour la pochette aussi,  Les labels sont arrivés pendant ce projet on a plusieurs compagnie comme  « Eleven Seven » en Amérique, Papa Roach est avec eux, en Europe on en a aussi.

Est-ce que ça signifie que c’est  un album plus personnel, plus « Apocalyptica » que ceux d’avant ?

Paavo : Dur à dire …. Je dirais qu’on avait vraiment beaucoup de liberté pour en faire ce qu’on en voulait.

Peux-tu le décrire ? Shadowmaker pourquoi  ce nom? Qui est le shadowmaker ?

Paavo : Je ne sais pas… est-ce que c’est toi ? Est-ce que c’est moi ? Je n’espère pas ! (rires) Il y a une chanson qui s’appelle Shadowmaker. C’est le titre éponyme, il dure 7 minutes et 40 secondes.  C’est une chanson rock progressive. Il y a des paroles au début puis ça devient instrumental et ensuite ça part totalement en vrille, puis, les paroles reviennent et ça explose à la fin. Cette chanson est comme l’album entier, il est progressif et  classique aussi et contemporain à la fois. Dans l’album il y a 8 chansons avec voix et 3 seulement instrumentales. Mais dans Shadowmaker la partie instrumentale dure 4 minutes…  Alors est-ce que c’est plus un morceau avec chant ou un morceau instrumental ? Dis-moi !

Cette chanson est comme l’album entier, il est progressif et classique aussi et contemporain à la fois.

Et bien…. Je ne sais pas effectivement…

Paavo : Voilà, c’est ça on ne peut pas vraiment le dire…, il y a 8 chansons avec voix mais pour les gens qui sont déçus et disent qu’il n’y a pas de musique juste instrumentale ne vous inquiétez pas il  y a plein de passages instrumentaux dans l’album ! Il y a un travail plus traditionnel d’Apocalyptica aussi, ne vous inquiétez pas….

Qui a écrit les paroles pour cet album ?

Paavo : Franky a écrit des paroles pour quelques chansons,  Eicca aussi avec Johnny Andrews qui fait partie de la famille, c’est lui qui a fait « I’m not Jesus ». Il a chanté avec nous c’est un très bon chanteur en studio mais il ne pouvait pas vraiment faire les concerts, donc c’est mieux qu’il écrive de bonnes paroles et compose de la musique. Il a été très impliqué sur les trois derniers albums et a été d’une grande aide avec les paroles, c’est bien de l’avoir à bord !

As-tu toi-même composé pour l’album ?

Paavo : Oui je l’ai fait mais il s’avère qu’elles n’ont pas été mises dans l’album ! J’aime faire de la musique plus sombre, c’est peut-être trop doux pour Apocalyptica !

 Pour le moment ce n’est pas un membre officiel mais il est avec nous pour l’album et pour la prochaine tournée et c’est fantastique !

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Si tu devais choisir une seule chanson du dernier album laquelle ce serait ?  

Shadowmaker décrit bien tout l’album, mais ma préférée est sûrement « Dead man’s Eyes », c’est la dernière elle est très belle avec une belle histoire mais je ne la raconterai pas parce qu’il faudra lire les paroles et se faire sa propre histoire ! Mais elle est très romantique !

Comment vois-tu cet album si on regarde l’évolution d’Apocalyptica depuis le début ?

Tu sais quand on a commencé on ne pensait pas que ce serait  un projet sur le long terme c’est juste arrivé à l’époque. Donc chaque album est vécu de la même façon c’est comme une image de notre style à chaque fois, de ce que nous sommes à ce moment-là. On doit être honnête avec nous-mêmes et faire la musique qu’on aime ! On s’en moque des autres ! (rires) Et on est content que ça plaise !

A propos du clip vidéo de shadowmaker, les images viennent d’un film ou elles ont été tournées pour l’occasion ?

C’est un voyage musical et on voulait en faire aussi un voyage visuel c’est une collection de trois films différents. L’histoire n’est pas évidente à comprendre, c’est même ennuyant si c’est trop simple, trop évident. Il est fantastique.

Vous ne voudriez pas faire un autre type de vidéo pour cette chanson ?

Paavo : Pas pour Shadowmaker non, on la laisse comme ça. On a un nouveau clip tourné à Toronto pour Cold Blood, le premier single, celui-ci a été fait par Lisa Mann. On adore son style on a déjà travaillé avec elle et on voulait recommencer car elle est adorable et brillante. Ça se passe dans une boîte à musique il y a les photos sur l’instagram de Apocalyptica.

A propos du visuel de l’album… Qu’est-ce que ça représente ou symbolise ?

 Paavo : Je ne le dirai pas il faut se faire sa propre opinion dessus !  

 As-tu de petites anecdotes à nous raconter sur cet album ?

Paavo : Des histoires marrantes ? Quand on répétait près de Helsinki, dans une maison avec un énorme jardin et on a vu 3 rennes  (Paavo imite un renne et montre des photos), (rires) ils sont venus nous écouter, ils nous aiment ! Sinon a Nashville dans le Tenessee, là où on logeait, c’était dans les bois et dans la montagne, ça faisait un peu film d’horreur. C’était un endroit assez effrayant, toutes les nuits on pouvait entendre les coyotes et on a vu plein d’animaux.  J’ai vu un serpent à sonnette aussi en me promenant il était énorme ! On s’est bien amusé. On a rencontré des locaux aussi et ils étaient très accueillants. On peut penser que les américains sont arrogants mais ce n’est pas vrai, peut être qu’à New York ou à Paris (rires !) les gens sont comme ça, mais dans le Tenessee non, à Nashville les gens étaient agréables. Ils saluent toujours et sont souriants, ils prennent soin des autres. Sur la route ils ne sont pas arrogants. Je n’ai jamais vu de gens aussi sympathiques. On a rencontré des fermiers écolos ils nous ont très bien accueillis, l’un d’eux est venu une fois nous dire « hey les gars on a un cerf ! » c’était des chasseurs mais sa façon de le dire était vraiment drôle (Paavo l’imite), (rires). On a fait un bon repas !

Quels sont vos projets de concerts ? Des festivals ?

Paavo : On se verra au Zenith en novembre ! On a eu de bons concerts à Paris le premier était dans une petite salle au Trabendo, on a aussi fait quelques concerts avec Rammstein, le public parisien est très bon ! A chaque fois qu’on vient ici c’est de mieux en mieux ! On pense faire des festivals, plutôt l’année prochaine, peut-être le Hellfest !

Pensez-vous faire un album live pour cette tournée ?

Paavo : Heu…. Bonne idée ! On devrait faire ça ! Shadowmaker va être une bonne tournée je pense, donc pourquoi pas ! En attendant prenez vos tickets rapidement pour le prochain concert !

Merci à Paavo pour ce bon moment en sa compagnie, au groupe Apocalyptica pour leur disponibilité. Un grand merci à Roger et Olivier de Replica Promotion.

Apocalyptica, Shadowmaker ( Eleven Seven Music) Sortie: 20 avril 2015.

Texte: Cindy Tucci

secondée pendant l’interview par Charlotte Sert

La chronique de Shadowmaker par Cindy, c’est par ici.

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