
Comment pourrait-on définir un nouvel album d’Apocalyptica ? Un évènement ? Un cadeau qu’on est pressé de découvrir ? Peu importe, vous comprendrez que c’est un moment excitant qu’on a toujours hâte de partager ! Shadowmaker…Rien que le nom, ça nous inspire confiance quant au contenu de ce nouvel opus 5 ans après « 7th symphony ».
Alors on se demande, est-il plutôt instrumental ? Plutôt porté sur les titres chantés avec de nouvelles collaborations ? Qu’est-ce que les finlandais nous ont préparés cette fois ?
On a pu déjà découvrir deux titres, l’éponyme « Shadowmaker » de plus de 7 minutes et « Cold Blood » dont le clip ne laisse pas insensibles les âmes en quête de poésie mélancolique. Le visuel global apporté,non seulement par l’artwork de l’album, mais aussi par les deux vidéos déjà nommées confirmeront donc que les violoncellistes suivent une ligne sombre et rock à la fois. A la première écoute on peut même se dire qu’ils restent assez proches de ce qu’ils nous ont offert ces dernières années et dès la sortie officielle de la vidéo “Shadowmaker” on pouvait même constater la présence d’un chanteur, un nouveau guest, en la personne de Franky Perez (Scars on Broadway). Sauf que cette fois c’est la même voix sur tous les titres chantés. Ce chanteur qu’ Apocalyptica recherchait, pour une collaboration « longue durée » dirons-nous, est présent du début à la fin et suivra le groupe sur la tournée. Mais revenons à la musique.
Shadowmaker s’ouvre sur « Seed of Chaos », une délicate introduction musicale teintée de sons de cloches pour introduire, ensuite, le premier single « Cold Blood », également premier titre avec paroles. Plus rock, moins metal, la voix de Franky Perez s’écoule parfaitement sur le son des violoncelles. Très rythmée le ton est donné mais des ponts instrumentaux apportent tout de même cette touche qui fait l’âme du groupe. Vient ensuite « Shadowmaker », sûrement le morceau le plus surprenant de l’album, par sa durée et sa structure presque insaisissables. Tellement doux et énervé à la fois, cette contradiction est bien palpable notamment grâce aux fluctuations de voix bien maîtrisées et à sa longue partie instrumentale aliénée.
Au total, huit morceaux comportent une partie chantée, contre seulement trois uniquement instrumentaux (sans compter l’introduction).Il faut avouer que pour ceux qui appréciaient justement le son unique des violoncelles, cet album se classe dans une catégorie différente. Cependant les titres comme « Reign of fear » ou « Till Death Do Us Apart » nous font retomber dans le charme qui agissait si bien avec l’album « Cult ». Au milieu des sons et rythmes mouvementés s’échappent toutefois deux ballades qui viendront ralentir un peu la cadence comme « Hole In My Soul » romantique au possible, pour repartir de plus belle ensuite, avec la très déchaînée « House of Chains ». Après ce voyage musical progressif, on ne sait plus vraiment où donner de la tête, et là l’album vient s’achever sur « Dead Man’s Eyes », 9 minutes et 42 secondes ponctués délicatement par la reprise des introductions des chansons précédentes. Une conclusion qui vient simplement exprimer encore une fois la capacité d’Apocalyptica à transmettre ses émotions.
Depuis un moment Apocalyptica cherchait une harmonie entre musique et chant pour un album entier. Une promesse tenue sans perdre pour autant leur identité : Entre metal et rock progressif et sa touche toujours aussi délicate, et surtout unique, apportée par les violoncelles, « Shadowmaker » est plein de surprises.
Apocalyptica, Shadowmaker ( Eleven Seven Music) Sortie: 20 avril 2015.
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