ROCK IN HELL FESTIVAL @ Parc des Expositions, Colmar – 04/04/15.

Le samedi 4 avril se déroulait au Parc des Expositions de Colmar le festival Rock In Hell. Avec une affiche aux petits oignons, il était impossible pour nous de louper un tel événement. Nous avons donc parcouru 500 kilomètres pour assister à la première édition de ce festival qui promet de s’inscrire rapidement dans la liste des événements metal incontournables de l’hexagone !

Smash Hit Combo - Rock In Hell

La journée commence à 14h30 avec les alsaciens de Smash Hit Combo. A leur entrée sur scène, malheureusement peu de gens sont dans la salle. Les 2000 personnes attendues sont pourtant bel et bien là, mais la fouille des sacs qui a commencée une demi-heure plus tôt prend un temps interminable, et les festivaliers font patiemment la queue sous la pluie. C’est bien dommage, car à l’intérieur les gamers envoient une sacrée sauce ! Pas facile d’ouvrir devant une salle presque complètement vide, et pourtant leur énergie se communique immédiatement à chaque personne qui pénètre dans le Parc des Expositions. Les réglages sont très bons, et sur scène c’est déjà le bordel. Les SHC nous envoient en pleine tête un set efficace mélangeant à la fois anciennes et nouvelles compositions, dont « In Game », « Toujours Plus », « Trop Vite »,  « 2.0 », « Baka », « Génération Test », « Hardcore Gamer », ou « Animal Nocturne », et le tout sans bémol.  Au total quarante minutes d’un set qui aura vu se former le premier wall of death de la journée, avec des paroles chantées en chœur, des headbangs en veux-tu en voilà, et quelques slams.

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C’est donc devant une foule bien remontée et une salle presque pleine que les Bukowski prennent possession de la scène à 15h40 avec pour intro les riffs de “I’m Brocken” de Pantera. Les parisiens débutent leur prestation avec « The Smoky Room »,  extrait de leur nouvel album, qui reçoit un accueil assez mitigé. Pour être honnête, la composition de la setlist me semble à revoir : « The Smoky Room », « Keep Your Head On» et « Vampire » ont toutes les trois eu du mal à faire bouger le public. Heureusement qu’est arrivé juste après « Brothers Forever » qui a enfin fait jumper les spectateurs sur le refrain. Les parisiens ont alors enchaîné avec « Hazardous Creatures » qui a fini de chauffer la salle proprement, avec un joli wall of death qui aura vu pas mal de gens se vautrer par terre. Place au moshpit avec « Winter’s Masters », autre extrait d’ « On The Rocks » et hommage aux Russes que le quatuor a pu croiser leur de sa tournée au pays de la vodka. La fin de leur prestation se fait du coup dans une sacrée ambiance sur « Mysanthropia » et « Car Crasher », avec une salle chauffée à souhait par leur charismatique bassiste Julien, roi de la punchline (« Alors Colmar, y’en a qui sucent ici ?? »). Au final, un set de 40 minutes un peu mal agencé mais qui a été sauvé par l’entremêlement d’anciennes et nouvelles compositions et par une sacrée énergie des musiciens !

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A 16h49, la tornade Rise Of The Northstar (vous savez, ceux qui « viennent de nulle part et qui représentent tout le monde ») déboule devant une salle comble mais divisée. Le show démarre avec « What The Fuck », premier morceau de leur album Welcame, dont l’intro permet une entrée en scène parfaite. Comme sur le disque, les ROTNS enchaînent avec « Welcame (furyo state of mind) », et l’ambiance commence à être sacrément bouillante, à la lumière des riffs lourds et du chant brutalement scandé qui nous sont envoyés en pleine figure. Arrivent ensuite « Bosozuku » et « The New Path » dont pas mal de gens semblent connaître les paroles par cœur. Mais c’est sur « Sound Of Wolves », extrait de leur EP Demonstrating My Saya Style, que les Rise finissent de conquérir le cœur des indécis, et qu’ils nous offrent le premier circle pit de la journée. C’est donc devant une foule complètement acquise qu’ils continuent leur prestation incroyable avec  « Again and Again », qui souffrira de quelques petits larsens. Sur « Demonstrating My Saya Style », deuxième extrait de l’EP précédemment évoqué, le parc des expositions de Colmar se transforme en gros bordel, faisant sauter tout le monde sur place. On termine avec « Samurai Spirit » et un court extrait de « Simon Says », qui laissera dans la bouche un goût amer de « oh non, c’est déjà fini… ». En somme, les ROTNS inscrivent date après date leur nom au rang des groupes incontournables de la scène française, et cette prestation de 40 minutes a clairement participé à leur ascension. On regrette juste l’absence de « Dressed All In Black » dans la setlist, mais il faut bien faire des choix.

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A 17h56, c’est au tour des Dagoba de monter sur le ring. Les marseillais n’ont plus rien à prouver, et c’est devant un pit hyper chaud qu’ils annoncent la couleur avec « I, Reptile ». La machine est bien huilée, et tout est en place du début jusqu’à la fin. Francky Costanza domine la foule des fidèles depuis le praticable surélevé sur lequel est installée sa batterie, tandis que Zed et Werther n’ont aucun mal à trouver leur place autour du charismatique Shawter qui lance un wall of death dès le troisième morceau. En quatrième position arrive l’incontournable « Black Smocker », extrait du LP Poseidon, qui ravie le public. Puis nous avons droit à la première chanson de leur dernier album Post Mortem Nihilist Est, « When Winter », enchaîné avec le tube « The Great Wonder » issu de la même galette. Après cela, les Dagoba nous ont fait cadeau de « Born Twice », premier extrait de l’album « Tales Of The Black Dawn » qui sortira le 22 juin 2015. Si le public réagit bien, l’accueil de ce nouveau morceau est quand-même un chouïa mitigé. Le morceau suivant est introduit par un sacré wall of death, qui est évidemment loin de celui légendaire qu’ils nous ont offert au Hellfest en juin dernier, mais il a quand-même fait toute la largeur de la salle. Sur « The Things Within », Shawter prend plaisir à chanter depuis les barrières à plusieurs reprises, auprès d’une foule de fans ravis. Le set se conclue sur un immense circle pit qui couvre toute la largeur du Parc des Expositions lors du dernier morceau.

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Derniers frenchies de la soirée, les Black Bomb A s’installent devant un public qu’ils connaissent bien tant ils ont parcouru chaque recoin de l’hexagone en presque 20 ans. Le set démarre avec « Confortable Hate », premier extrait de leur dernier album du même nom, posant les bases de leur metal punk hardcore. Tout au long de la prestation, on est hypnotisé par le duo chaotico-schyzo de Poun et Arno au chant, qui parcourent la scène en long, en large et en travers, comme si chaque centimètre devait être marqué de leur empreinte, avec une énergie tant communicative que le public n’est pas en reste. On continue avec « Lady Lazy », issu de leur album One Sound Bite To React, qui annonce un set qui fera la part belle à leurs plus grands morceaux, comme « Look At The Pain » ou l’incontournable « Mary », repris par toute la salle dès les premiers accords. Nous avons aussi le droit à un très beau wall of death introduit par des sirènes sur « Police Stepped Away », encouragé par Poun et Arno qui demandent à chaque côté de « bouffer » l’autre. Si les afficionados du groupe regrettent que leurs lives finissent par un peu trop se ressembler d’une date à l’autre, les BBA ont tout de même sacrément retourné le Parc des Expos pendant 50 minutes !

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A 20h37, ce sont les quatre bombes de Crucified Barbara qui entrent en scène. Vous noterez l’organisation au poil qui se paye même le luxe d’être en avance de quelques minutes ! Premières co-headliners de la soirée, les Suédoises viennent défendre leur nouvel album, In The Red, sorti en septembre dernier, pour la dernière de leurs six dates françaises. On note tout de suite que le girls band possède une sacrée fan base en Alsace car le public est au rendez-vous. Les filles interprètent leurs compositions sans fausses notes, mais je note encore une fois chez elle une absence de réel jeu de scène, qui implique une prestation assez scolaire et assez froide. Formé en 1998, le groupe en est toujours au rang de « montant » sur la scène internationale alors que d’autres groupes de la scène heavy/thrash de leur trempe ont une ascension beaucoup plus fulgurante. Parmi les onze titres interprétés, nous retrouvons « Everything  We Need », « To Kill A Man », « Shadows », « Rock Me Like The Devil », « Lunatic #1 » ou bien « I Sell My Kids For Rock’n’Roll ».

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Retour au hardcore avec les stars new-yorkaises incontestées du genre : Madball. Bon, alors Madball. Que dire ? Colmar n’était pas là. Après une ouverture sur « The Beast », il est très aisé de se rendre compte que peu de gens sont venus pour eux. Pourtant, les 2000 festivaliers sont bien dans la salle, et le frontman Freddy Cricien ne manquera pas de saluer la curiosité des présents, s’apercevant très vite du manque d’enthousiasme de beaucoup d’entre-eux. Mais rassurez-vous, les fans du genre se sont quand-même régalés ! Car rien ne pouvait entacher l’énergie débordante des quadras américains et de la pile électrique qui leur fait office de chanteur. Au menu ce soir, des compositions issues à la fois du dernier album et des anciens, avec les classiques « HeavenHell », « Infiltrate The System » ou bien « Set It Off », et leurs nouvelles perles comme « DNA », « Hardcore Lives », « Doc Marteen Stomp », etc. Une heure de show à mille à l’heure, qui aurait été encore plus parfaite avec un public comme celui vu deux jours plus tard dans la salle parisienne Le Glaz’Art (report à venir sur http://theunchained.net).

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Une demi-heure plus tard, Behemoth, les stars de la soirée entrent enfin en scène. Le groupe fait son entrée sur « Blow Your Trumpets Gabriel », extrait de leur dernier album The Satanist, dont la lourdeur pose immédiatement les bases de cette heure et demie à passer en leur compagnie. Troisième fois que je les vois en live, mais première devant « si peu de monde ». Clairement, leur show prend une toute autre dimension. Torches, encens, incantations, rires sataniques… Tout est là. Le public assiste ébahi à la grande messe noire du  quartet polonais. Que l’on soit fan du genre ou non, on est hypnotisé. Le decorum spécial gros festivals n’est évidemment pas là, mais peu importe, l’ambiance est glauque à souhait et le spectacle est sacrément au rendez-vous. Le groupe interprète un best-of de leur carrière, avec des extraits par exemple de Demigod (« Conquer All », « Slaves Shall Serve »), d’Evangelion (« Ov Fire And The Void »), ou évidemment de The Satanist (« Ora Pro Nubis Lucifer », « Messe Noire », « Ben Sahar »), et bien d’autres encore.  Malheureusement, il commence à se faire tard, et la fosse se vide peu à peu. Seuls les irréductibles sont présents lorsque « O Father O Satan O Sun ! » retentit, annonçant la fin du set et par la même occasion la clôture du festival.

En résumé, cette première édition du festival Rock In Hell est une sacrée réussite. Le son de la salle est très bon, le timing est parfait, les secouristes et les vigiles ont été impeccables, et les organisateurs ont effectué un travail de dingue, tant au niveau de l’affiche que dans la mise en place de la journée. Mais, car il y a toujours un « mais », il y a évidemment quelques points noirs à noter. En premier lieu, en tant que nana j’ai été embêtée par l’absence de personnel de sécurité féminin pour assurer la fouille à l’entrée, obligation légale semble-t-il. Cette même fouille au corps qui a commencé bien trop tard, empêchant une grosse partie des festivaliers de voir le set des Smash Hit Combo dans son intégralité. Dans un deuxième temps, grosse galère pour récupérer des tickets conso car leur vente se faisait au vestiaire devant lequel il y avait, de fait, une sacrée queue. De plus, les conditions atmosphériques et l’absence d’un espace abrité suffisant en extérieur ont poussé un grand nombre de personnes à fumer à l’intérieur de la salle sans jamais se prendre la moindre remarque de la part du personnel, ce qui a gêné les non-fumeurs présents. Pour terminer, j’ai pu observer que les personnes à mobilité réduite ont eu beaucoup de mal à voir correctement les différentes prestations à cause de l’absence d’une plateforme pour les surélever. J’espère que ces points seront retravaillés pour la deuxième édition du festival, car oui, il faut ABSOLUMENT une deuxième édition à cette journée incroyable !

En somme, un gros bravo et un énorme merci à toute l’équipe  de Live ! Colmar pour cet événement qui restera dans les mémoires !

Textes et Photos : Charlotte Sert

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