
Le punk français était à la fête en ce weekend pascal. l’Alhambra accueillait une affiche 100 % punk organisée par Rage Tour et qui rassemblait à sa tête les bretons de Tagada Jones qui n’en finissent plus d’être sur les routes et les locaux des Sales Majestés. Punk is dead ?
C’est X Syndicate qui ouvrait ce soir, un groupe au fort accent féminin mais donnant dans le girl power et tout ce qui s’ensuit ? Non, pas vraiment.. Les parisiennes font du gros son depuis 1994 et reviennent en force avec un nouvel opus pour mai. Entre Punk enragé et Metal bien burné, elles sont là pour renvoyer certains à leurs gammes car c’est carrément badass. Un mec à la batterie, Alex, et devant c’est 100 % œstrogène ou testostérone, je ne sais vraiment plus car il faut le dire, elles en ont plus que certains groupes. Entre énergie punk et metal, une hurleuse, Bigoud, à la voix déchaînée et un groupe qui envoie avec efficacité. Les compositions alternent les influences pour sortir du bien punchy avec de la rythmique bien “keupon” par ci et ces gros riffs metal rock par là pour te balancer entre autres quelques petites nouveautés en attendant le nouvel album le 18 Mai. Rien de nouveau sous le soleil dans ce genre musical mais bien nerveux en live en giflant bien le public et c’est tout ce que l’on demandait. Une sacrée découverte live.
Après la pause bière qui s’imposait ( concert de punk oblige) c’est la Dissident Army plus en nombre qui retrouvait avec plaisir ( moi inclus) Tagada Jones. Après 3 lives en 2014 dont un Hellfest tonitruant au sein de la warzone, on ne pouvait pas louper ce retour parisien qui était à deux doigts d’être annulé avec la blessure de judo de Niko, sur ce pas de soucis, il est bien présent et d’attaque pour mettre des ipons au public. Un set qui n’a pas bougé mais toujours aussi enragé avec un plaisir qui lui reste inchangé, reprenant en choeur dès l’intro sur Des Larmes Et Du Sang et laissant aller Instinct Sauvage par la même occasion. Je trouvais que le public parisien s’embourgeoisait mais comme d’hab’ avec Tagada c’est tout autre chose/ En même temps, les bourgeois sont en week-end prolongé à la campagne… Après Black Bomb A la semaine dernière, ça fait plaisir de voir cette électricité communicative.
On est venu pour la dérouille dans la bonne ambiance et avec Tagada c’est toujours le cas. Malgré une salle pas complète, c’est assez intense et on compense pour les absents. Ce soir le public réunit plusieurs générations, le 7 à 77 ans c’est bel et bien le cas à l’alhambra, le punk se veut rassembleur et ça slamme de toutes parts dès le plus jeune âge. Descente aux Enfers et sa rythmique qui matraque avec un Job toujours aussi redoutable derrière les futs. On constate surtout que les paroles sont vraiment sur presque toutes les lèvres, ces textes engagés et investis sont repris en chœur par le public et il ne reste plus qu’à s’engager nous aussi. L’énergie du punk et la rage du hardcore c’est le live selon Tagada et qui fait surtout toujours mouche comme ce tendu Vendetta et ces paroles hurlées avec rage par Niko. Un set maîtrisé, intense et qui s’enchaine tout en restant proche du public et ne perdant pas cette tension propre. Le groupe en profitera aussi pour présenter son nouvel EP qui fait suite aux attentats de Janvier et c’est le nouveau titre Je suis Démocratie qui sera joué ce soir.
Il ne restait plus qu’à en finir avec les rageux et cet énervé Superpunk qui leur est habituellement dédicacé, pour ensuite conclure sur le fédérateur Karim & Juliette, en l’honneur des saints patrons Les Béruriers Noirs, et au son des “lailailailailaa” repris en chœur par le public. Avec ça, que dire de plus ???
Mais cette soirée punk français n’était pas encore finie même avec le set bien intense des Tagada Jones. Ce sont les locaux, Les Sales Majestés, que le public, assez jeune en partie, attendait surtout avec impatience. La rebelle attitude punk incarnée par le groupe depuis des années se retrouve encore aujourd’hui dans l’adolescence du moment qui a volé les disques des parents présents aussi ce soir. Le message est encore plus d’actualité aujourd’hui et la jeunesse qui voit son futur s’assombrir, s’y retrouve encore aujourd’hui. Avec un album fin mai, Les Sales Maj’ pour les intimes et les camarades balancent ce punk solidaire et contestataire qui a fait ses heures de gloire.
Ça a pris des rides mais les textes sont toujours autant d’actualité si ce n’est plus encore aujourd’hui. Un punk français classique dans sa rythmique et ses compositions mais qui conteste, et tout le monde y est, reprenant les paroles complètement bourrés pour certains. On en a marre, Oui j’emmerde, Soit Pauvre Et Tais Toi, Chaos En France et d’autres, des classiques connus de tous et ce pourquoi tout le monde est là. Un chant des partisans pour certains, une ferveur pour d’autres, le punk des Sales Maj c’est des générations confondues dans le public, les squats disparaissent pour laisser place à l’Alhambra mais le message reste le même, cette flamme contestataire du punk français que retrouvent ces adolescents en mal de “rebellattitude” et en besoin de contestation que plus aucuns mouvements musicaux n’offrent aujourd’hui.
On y est tous passés, mais elle durera encore surement le temps d’un concert pour la majorité d’entre nous car un concert de bon vieux punk ça fait toujours du bien, tout le monde y passe et Les Patrons en tête en prendront pour leur grade, ce titre sera même le plus retentissant dans les chants en chœur. Le set s’enchaine et les messages souvent entendus et répétés mais on s’en fout, le public reprend, et on est là pour pogoter pour certains, slammer pour d’autres, s’éclater pour tout le monde. La société nous e********* et bien c’est pas grave on l’en******** l’espace d’une soirée au moins je l’espère.
C’est comme ils s’ont venus qu’ils repartiront avec Camarade repris pour la fin et un public qui avec ces deux têtes d’affiches en aura pris plein les oreilles mais aura aussi retrouvé une flamme qu’il croyait peut-être éteinte au fond de lui pour certains. Pour d’autres c’était juste l’occasion de se mettre bien ou trop bien, à voir…. Vu le monde et la ferveur ce soir, Tagada Jones qui fait complet pour son affiche “on n’a plus 20 ans” dans quelques jours, la jeunesse en chœur sur les titres des Sales Maj et d’autres, qui a dit que le punk était mort ?
Merci à Rage Tour et At(h)ome
Texte: Anthony Tucci
Merci à Kali pour les photos.
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