BLACK RAINBOWS + THE MIDNIGHT GHOST TRAIN + GUESTS @ LE GLAZ’ART – 22/03/15.

Amour, heavy, psyché et saint Graal du gras, c’est ainsi qu’on peut résumer les rendez vous passionnés des Stoned Gatherings. Ces soirées, qui sont plus que des simples concerts, accueillant à chaque fois de plus en plus de monde. En même temps, avec l’affiche et les trouvailles qu’ils nous sortent, difficile d’y résister. C’est pour cela que ce soir, on fêtait la 100 eme des Stoned Gatherings avec un concentré de la bonne ambiance qu’on retrouve . De la scène française, du Stoner Blues et du stoner à grosses doses de fuzz, c’est la claque du jour et avec des bougies !

Et ce soir le public s’était déplacé en masse, en même temps on n’allait pas louper cette soirée tout de même !! Car du love il va y en avoir. Mathieu Isf derrière les platines et des visages qu’on commence à bien connaitre et d’autres à reconnaitre. C’est Flayed qui ouvre les festivités, pendant que certains étaient en train de prendre l’apéro les toulousains balançaient du son bien groovy et une bonne énergie d’ouverture pour te mettre dans l’ambiance de ce soir. Du gras mais pas que ! Un son assez péchu et bien rock d’influence vintage, on part dans les années 70 ou plus récent avec un petit côté Orange Goblin mais un peu moins gras au niveau musical. En tout cas un groupe qui se défend bien sur scène et apprécie au max de jouer ce soir pour la 100eme en offrant même au public un extrait de leur nouvel album à paraitre.

S’ensuivent les locaux de la soirée avec les parisiens de The Texas Chainsaw Dust Lovers. Du dust stoner à la voix de crooner qui surprend un peu d’entrée de jeu, on est un peu déstabilisé, peut être habitué à de la voix rauque et sale avec ce genre de son, qui sait… Mais c’est un peu en décalage avec l’image rendue en live. Bref, on ne va pas s’arrêter à ça, car les compositions dégagent quant à elles un son assez singulier avec des titres qui se démarquent bien du reste. Un frontman qui a tout de même une sacrée voix au passage, gérant le chant avec facilité et sachant chercher les tonalités quand il faut et où il faut… Mais tout de même un peu particulier par rapport à ce gros son, celui du sable chaud qui oscille entre un stoner brûlant et un southern rock mâtiné de bourbon et à dose de fuzz, qui marchent assez bien auprès des oreilles de l’assistance. Par moment ça sait aussi se faire assez transpirant et grésillant comme il faut au sein de ce Glaz’art. On est peut être pas encore adapté au son TCDL car il faut dire que le groupe sait s’y prendre musicalement parlant mais la présence scénique reste tout de même en deçà en ce qui me concerne, avec un manque d’allant (surtout entre la bonne énergie de Flayed et ce qui va arriver). On se laisse convaincre timidement avec le mélange de ce nouveau breuvage mais on reprendra une prochaine fois, histoire de s’habituer un peu plus à ce goût particulier et un peu plus averti qui, je pense, n’a pas encore révélé tous ses secrets. En attendant, on ira jeter une oreille avec curiosité sur ce The Wolf Is Rising le dernier EP en date.

Sur ce, voici ceux qu’on attendait avec impatience depuis plusieurs jours, surtout après la dernière claque qu’ils nous avaient mis lors de leur passage à Ivry en 2014 et grâce à Gladstone Asso. The Midnight Ghost Train c’est un blues stoner déchainé et mené par l’imposant Steve Moss. Ce dernier a une énergie de possédé derrière sa “gratte”. C’est avec un blues sorti tout droit de la profondeur des Etats Unis que Steve en prêcheur convertissant ses ouailles de sa voix rocailleuse entame avec une version frissonnante de Make It Rain de Tom Waits pour balancer aussitot sur le groove endiablé et moite avec un Along The Chasm bien brûlant. C’est gras, éléctrique et frénétique, ça te prend à la peau pour balancer direct sur l’énergie dévorante de Gladstone en présence de Glad’. Ce son te bouffe et tu te laisses prendre par le rythme et les riffs endiablés de Steve pris lui aussi par sa musique. Les riffs sont bien brûlants tout comme le public, lui aussi déjà chaud bouillant. Du gros son qui tâche, on sent du corps et cette musique endiablée est libératrice. Un gros rock qui fait vibrer les oreilles, bûche sur bûche et le tronc avec. Ils t’assènent ça avec facilité, des claques dans la joie et la bonne humeur.

Un nouvel album sous la main, Cold Was The Ground, The Midnight Ghost Train confirme la bête de scène qu’il est en live. Le trio enchaîne et le public se déchaîne, ça s’empoigne et ça slamme dans la chaleur qui commence à bien monter au sein de la fosse. Le groupe toujours bien accueilli à Paris, prend plaisir à voir ce répondant , n’hésitant pas à doubler la dose de bûches et de gras. Straight To The North et ses lignes de basse enivrantes pendant que le sudiste Southern Belle nous balance un southern rock bourdonnant. Ça chauffe comme il faut et le blues stoner rock bien lourd et énergiques des gars du Kansas en est clairement pour quelque chose. La prestation est encore de haute volée ce soir, le son de The Midnight Ghost Train est élevé au bon grain, mais surtout le groupe apporte une fraîcheur et une énergie endiablée que j’ai rarement vu. Ils nous prennent dans le tourbillon électrique de ce train de minuit qui finira sur le fuzzy Foxhole et Steve se jetant pour une dernière communion avec le public. Un set un peu court, mais normal quand c’est intense comme ça. En tout cas, c’est encore un plaisir non dissimulé de les revoir ce soir et un gros shoot de bonnes vibrations électriques qu’on reçoit assez rarement. C’est une 100eme qui fera date et ils en sont pour quelque chose !

Black Rainbows à grosse dose de fuzz et de reverb’ pour se prendre un trip sans acides , c’est le son heavy psyché des italiens. Il ne  leur restait plus qu’à finir comme il faut cette soirée pour un gros trip final et c’est un gros son sous acides dont le groupe s’est fait le spécialiste.  No Fuel No Fun pour introduire la question et balancer les effets démultipliés par le trip dans lequel on plane. Entre rythmes furieux et plus planants, les italiens libèrent un son qui imprègne un Glaz’art et hypnotise l’assistance planante sous les effets désirables de cette drogue musicale. Avec le dernier album Hawdope sorti depuis quelques jours, le groupe fait l’honneur de partager ses dernières trouvailles et expériences sensorielles. Ça fuzz et la disto dans la voix de Gabriele emmène loin, très loin. C’est doux aux oreilles, on se laisse emporter par ces riffs saturés. Un rock heavy bien psychédélique qui envoie ces titres virevoltants et sortis tout droit des années 70. La basse matraque et assène les gifles pendant que les mélodies viennent toutes gratter le fond du tympan, ils embarquent tout le monde sous réverbe (un peu trop poussée) et nous balancent directement en pleine hallucination avec effets tournoyants à la clef. On est bien et on se laisse prendre par la mélodie. Hypnotize my soul with rock n’ roll, c’est le cas de le dire.

Les acides font effet et on plane dans un trip presque commun avec les décibels dans les oreilles. Après un The Cosmic Picker plus psyché et psycho que les autres, on revient du nirvana et des hallucinations aux couleurs pétantes pour une dernière que le groupe offrira avec un rappel bien brûlant sur Viper Tongue dans le trip final le plus total, lâché dans la stratosphère. Les italiens nous auront mis une voilée de bois vert aux fortes senteurs de weed au taux de THC qui t’auras fait planer comme jamais.

Pour une 100eme, ce fut FAT et ça finira dans le love le plus total entre le public, les organisateurs (merci Nico) et les groupes. C’est vraiment ça les Stoned Gatherings, une communion entre amoureux du gros son qui n’hésitent pas une seule seconde à continuer pour la nuit et prendre part au DJ Mix de Mathieu Isf himself, “mixologue” des “sons de l’extrême”.

Vous voyez, les Stoned Gatherings c’est plus qu’un simple concert heavy, gras et psyché ! C’est une entité, une vibration, un tout auquel vous prendrez goût assez rapidement car entre amoureux du gros son, vous n’attendrez plus qu’une seule chose, c’est de revenir pour la prochaine date et découvrir encore et encore pour en prendre plein les oreilles et suintant d’un son que vous ne trouverez nul part ailleurs à Paris. Et vu comme ça, c’est bien parti pour les 100 prochaines !

Merci à Nico de Dead Pig

Texte: Anthony Tucci

Plus d’infos sur les Stoned Gatherings:

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