
Ce week-end se tenait le Mondial du Tatouage à la Grande Halle de la Villette, mais à quelques centaines de mètres, la salle aux trésors de la porte de cette même Villette, le Glaz’art, accueillait en ce dimanche une légende de la batterie, Dave Lombardo. Après ses déconvenues avec ses ex amis du business Slayer, l’ami Dave s’est ressourcé au sein de son projet musical tout autre, PHILM. C’est en compagnie de Gerry Nestler et de Pancho Tomaselli que le sieur Lombardo allait faire exploser le Glaz’art du groove retentissant de cette bombe musicale.
Et pour parfaire la soirée ce sont les lillois de The Lumberjack Feedback qui avaient l’honneur et la chance d’ouvrir. Découverte de la soirée, en ce qui me concerne, le doom sludgesque à deux batteries fait son effet en nous envoyant dans les limbes. Dead Pig propose toujours de belles découvertes françaises et ce soir on continue dans la lignée. Ayant déjà joué au Glaz’art avec les psyché d’Acid King, The Lumberjack Feedback n’est pas à son coup d’essai, l’hydre bûche, transporte et malmène le public ici présent et connaisseur du sujet. Le groupe met en avant la musique, il n’y a pas de frontman ou quoique ce soit pour venir perturber notre descente. Les titres naviguent dans la brume de l’esprit avec ce rythme lent et lourd, la mélodie s’y plaisant de temps en temps pour nous offrir un espoir de lumière apaisante, ceci est pour simplement nous refaire tomber dans les ténèbres abyssales, là ou on se sent bien…
Entre un Kylesa des débuts et Amenra (influence de la frontière belge toute proche…), The Lumberjack Feedback balance un set qui prend aux tripes, le grondement se fait entendre et les deux batteries dans une synchronisation des plus parfaites imposent encore plus ce son tortueux qui vient et te trimbale. Les titres et le set en lui-même tu les ressens autant que les musiciens et les vibrations émises nous rendent tout simplement vivants. Une claque de noirceur tout simplement.
Ensuite ce qui s’amène c’est tout simplement du rêve musical, trois zicos, tous au même plan, là pour faire groover la salle et kiffer ce qu’ils font, c’est PHILM. Avec Nestler à la gratte, Tomaselli à la basse et mister Lombardo derrière les futs c’est une claque qu’on prend. Pour le créatif Dave Lombardo, ce projet expérimental initié avec ses acolytes et la sortie de ce nouvel album qu’est “Fire From The Evening Sun”, lui offrent une bouffée d’oxygène suite à son éviction de Slayer et nous confirment tout le talent du mister.
C’est tranquillement que le batteur prit place derrière ses futs pour offrir une leçon de groove. C’est direct et jouissif, les 3 balancent un son entre rock, punk, métal et des accents de funk sur la basse de Tomasseli, pour une fusion qui coule dans nos oreilles avec délectation. Lady of The Lake, Lion’s Pit et les autres, du plaisir à l’état pur. Des effets de jeu de batterie que les bourrins ne peuvent pas comprendre et un mélange des plus créatif et explosif. Efficaces et talentueux les musiciens baladent les spectateurs omnibulés par le jeu de Lombardo tout en finesse ou puissance, il montre qu’il n’est pas un simple matraqueur sous fifre comme aimeraient le croire ses ex collègues de Slayer.
Philm balance, expérimente et se fait plaisir ce soir, n’hésitant pas à blaguer sur les soucis techniques de Tomaselli qui seront suivis de ceux de la batterie, mais qu’à cela ne tienne, on est en famille, on est là pour prendre son pied et c’est ce que tout le monde prend sur cette heure de set. La voix éraillée de Nestler est un peu en retrait, des soucis de son peut-être, mais qui ne perturberont pas notre plaisir sur ces titres démoniaques. On sent la symbiose entre les musiciens et la réelle alchimie qui devait sans doute manquer à Lombardo, et ça se sent, il balance, humble, et joue comme possédé par un pu**** de groove. Le groupe accroche et balance aussi les titres les plus accrocheurs de son précèdent album “Harmonic”. Les tons changent sur chaque titre et pendant chaque titre, la rythmique explose, ne sachant plus comment suivre la cadence. Le mister Tomasseli balance des lignes de basse des plus ensorcelées, ayant une part active à la créativité de Philm qui ne néglige aucun apport et on l’entend bien ce soir. Le kiff est là et sur les visages le smile est lui aussi présent.
Avoir la chance de voir Dave Lombardo dans une salle comme le Glaz’art est déjà rare mais assister à un jam avec ce dernier et des talents comme Nestler et Tomasseli c’est encore plus jouissif car c’était bien le cas ce soir. Un pied monstre.
Merci à Nico de Dead Pig et Roger de Replica Promotion.
Liens:
Philm, facebook du groupe
The Lumberjack Feedback, facebook du groupe
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