CERNUNNOS PAGAN FEST 2015 @ LA MACHINE DU MOULIN ROUGE – 22/02/15.

C’est toujours avec impatience qu’on attend le retour de la Cernunnos Pagan Fest à Paris et pour la 8ème édition de ce festival plus que jovial, point de déception ! Il faut dire qu’avec Moonsorrow en tête d’affiche on sait qu’on va passer une bonne journée parce qu’en matière de folk, les groupes venus de Finlande se débrouillent vraiment bien ! La Machine du Moulin Rouge s’est donc transformée une nouvelle fois en réceptacle de joyeusetés païennes avec, cette année encore, de très bonnes surprises et le tout pour notre plus grand plaisir.

13 h un dimanche…. Dur ? Même pas ! A l’entrée de la Machine du Moulin Rouge la file d’attente se rallonge, et l’ambiance est déjà au rendez-vous ! Bien costumés nos païens s’amusent à passer devant les voitures qui pour le coup, et c’est bien étonnant pour des parisiens, ne klaxonnent pas. Impressionnés peut-être… En tous cas les environs de la Machine auront vite compris quel évènement avait lieu ce jour-là. Si on peut dire une chose pour commencer c’est que l’organisation est juste parfaite… Tous les groupes débutent à l’heure prévue, tous s’enchaînent d’une façon fluide et naturelle, et ça de 13h à 22h30. Sur trois étages, on se balade, on s’arrête pour se saluer on boit à la Taverne et aux différents bars et bien sûr on profite des très bons groupes présents pour ce festival.

Avec une ouverture des portes 20 minutes avant le premier groupe on a à peine le temps de découvrir l’aménagement de l’espace que déjà retentissent les premiers riffs. Sur la scène principale l’ouverture est faite par les français de Lutèce. Il était il y a un mois au Trabendo en compagnie de Dagoba, mais là le contexte est légèrement différent et même un peu plus au fait de leur black teinté (légèrement) de folk. Un peu trop sombre et lourd peut -être pour ce type d’environnement, cependant la performance est tout à fait appréciable. Hesgaroth (chant) toujours en forme assure une entrée en matière assez majestueuse derrière son pied de micro serti de crânes, devant une salle qui se remplie doucement mais surement.

Lutèce

On les quitte tout de même pour se préparer au groupe qui suit un étage plus bas. Et là… La Pagan Fest commence véritablement avec Drenaï, second groupe français, et quelle prestation ! Originaire de Rouen, ils font office de bénédiction pour cette journée ! La scène est toute petite mais très bien investie malgré le nombre important de musiciens. Ils sont heureux d’être là et nous avec ! On est face à un réel déchainement harmonieux et parfaitement maîtrisé, du flûtiste en passant par le bassiste très énergique sans oublier l’unique demoiselle derrière son clavier. Il y aurait de quoi écrire un article rien que sur leur prestation ! Dans le public c’est l’euphorie générale on saute on danse au rythme de ce folk Metal normand au caractère bien affirmé. Drenaï, en plus de jouer de la musique excellente nous livre une belle mise en scène, un délice…

Drenaï2
Et hop à peine le temps de souffler que déjà le prochain groupe est prêt. On change de région direction l’Italie avec les Furor Gallico. Des Milanais qui viennent nous offrir du Pagan… Pourquoi pas…. C’est en tout cas une première pour eux à Paris et c’est une découverte pour nous au passage. Niveau mise en scène rien de bien original mise à part la harpe, qui malgré sa beauté ne servira pas à grand-chose tellement on ne l’entendait pas sous la flûte et le violon. Mais l’énergie de groupe détonne et conquiert le public. Le chanteur avec son puissant growl vit son concert à chaque seconde. Entre eux et les Cerevisia qui jouent en bas juste à la suite, le festival prend un tournant plus….guerrier. Autant pour les italiens, il y eu un bon public bien débridé lâché dans l’arène, que pour les Marseillais de Cerevisia peu de monde se regroupe devant la formation. C’est sûr c’est un peu plus bourrin plus death et donc beaucoup moins dans l’esprit folko-joyeux de la journée. Ils se défendent pourtant pas mal sur scène il faut bien le dire et on croise dans le public les membres de Drenaï venus les soutenir comme il se doit. Cependant l’ambiance festive bien amorcée jusque-là commence légèrement à retomber… Il est temps de faire un tour à la Taverne.

Furor Gallico2
Pendant ce temps les animations commencent, il y a quelque chose à faire partout à tout moment dans le festival, ce qui donne un peu le tournis parfois dans un endroit aussi fermé mais ce n’est pas une raison pour ne pas en profiter ! Et pendant que des demoiselles courageuses se font éjecter lors du tir à la corde on peut aussi se balader sur des stands présentant plein de produits différents tels des vêtements, bijoux, de la musique évidemment et autres accessoires pour agrémenter la panoplie du bon païen. A La Taverne on propose plusieurs menus dont un végétarien et ça c’est vraiment sympa d’y avoir pensé ! Parfois un petit détail peut changer l’ambiance d’une journée ! Du coup pour fêter ça rien ne vaut un petit verre d’Hypocras et d’Hydromel parce que serait la Cernunnos Pagan Fest sans ces délicieux breuvages ?

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Après cette pause les concerts reprennent de plus belle avec l’arrivée très attendue de Stille Volk. Et décidemment la France est à l’honneur aujourd’hui et ça fait bien plaisir de voir à quel point on peut être productif ! En tout cas l’engouement est là pour les occitans et on retourne de plus belle dans cette atmosphère si particulière qui envahit entièrement la Machine. Rien qu’à les voir avec leurs instruments traditionnels on se laisse transporter, les Stille Volk réussissent avec 4 membres là où, majoritairement, les groupes ont besoin d’au moins 7 membres. Alors évidemment c’est beaucoup plus calme, leurs titres enivrent plus qu’ils ne bousculent, mais en attendant ils font danser et donnent envie de boire ! Juste le temps d’aller chercher un petit verre que c’est reparti.

Stille Volk

Au sous-sol les Ithiliens ont déjà commencés et nos amis belges ont très vite réussi à mettre une sacrée ambiance ! Avec un style plus black, un peu moins folk malgré les cornemuses, le public se réjouit quand même ! L’heure n’est donc plus à la danse mais plutôt au Wall Of Death quelque peu périlleux dans un endroit si confiné ! Même pas peur….

Ithilien2
Le temps de quitter le festival pendant un petit moment est arrivé, on laisse donc les festivités se poursuivre avec Svarstot et les Compagnons Du Gras Jambon le temps de rencontrer pour une interview Ville Sorvali et Matja Harvilahti de Moonsorrow. Eux, sont tranquillement dans un bel hôtel, répondant aux questions et attendant le soir. Un moment très sympathique à parler du festival et de Pagan Metal. Lorsqu’on revient on se prépare dans la Machine à accueillir les Cruachan qui, à leur tour, sont assez attendus. Je suis bien curieuse par ailleurs de pouvoir les voir sur scène et j’attends donc avec impatience la prestation. Il est 19h30 et la salle est bien remplie, le set commence très bien et évolue même assez rapidement vers ce qu’on pourra appeler une très belle performance, tout y est l’euphorie, la maîtrise, les titres qui s’enchaînent… Jusqu’à un certain point où une jeune femme arrive sur scène on ne sait pas trop d’où on ne sait pas pourquoi mais elle est là pour chanter…. Malheureusement à partir de ce moment c’est plus difficile de savourer la musique tant la chanteuse chante faux, complètement faux. Parfois on l’entend moins et ce seront les derniers moments où on pourra apprécier Cruachan qui était si prometteur.

Cruachan

Heureusement pour finir la journée il nous reste encore deux groupes dont la tête d’affiche et The Moon And The Nightspirit. Ce dernier est une charmante découverte, plus orienté vers la féerie avec une chanteuse à la voix mélodieuse. Ils nous transmettent une belle sensation, très apaisante mais qui malheureusement ne durera pas puisque Moonsorrow doit jouer sur la scène principale et qu’il serait vraiment dommage de ne pas être bien placée. Au revoir les Hongrois pour le coup la programmation nous fait faire un choix.  Pas de regrets, bien entendu, ayant déjà eu l’occasion de voir les finlandais à Paris je savais très bien à quoi m’attendre. Et encore une fois ils nous prouvent qu’en matière de Pagan les groupes qui viennent de Finlande sont les rois. Et ce soir, au Cernunnos Pagan Fest se sont bien eux les maîtres incontestés de la journée. Malgré toutes ces heures à déambuler entres les étages pour voir et écouter les différentes formations, à découvrir encore de nouvelles choses dans l’univers de chevelu(e)s très attachés aux anciennes traditions Vikings, Celtiques et autres, à danser et à boire (modérément bien sûr !) et bien oui malgré tout ça je suis en très grande forme pour apprécier ce dernier concert. Ça démarre bien fort, une bonne claque et après quelques titres lorsqu’ils commencent les premières notes de « Kivenkantaja », la foule est en liesse ! Les longues introductions instrumentales, le côté folklorique puissant mais pas envahissant, le chant en finnois par Ville très authentique, un mélange parfait pour clôturer cette bonne journée. On sent que le set est bien rôdé du début à la fin, pas de place pour un écart, même pas pour un rappel ce qui sera la déception de la soirée, après 5 longues minutes à nous laisser espérer, les lumières se rallument et on commence à se faire gentiment inviter à rejoindre la sortie.

Moonsorrow3

Moonsorrow2

Peu importe ! On ne repartira pas avec un mauvais souvenir, mais, cette année encore, avec cette impression d’avoir passé une journée ailleurs, à une autre époque. Sentir un dépaysement c’est une chose mais quand c’est pour honorer les cultures païennes c’en est une autre et pas la plus mauvaise ! Une chose est sûre l’organisation était parfaite, l’enchaînement des groupes s’est fait presque sans fausses notes une performance à saluer puisque ça aide à assurer la bonne ambiance générale. Pas une seconde d’ennui et de bonnes rencontres à la clé, le tout sur une très bonne affiche…. C’était un fragment de paganisme à Paris, vivement l’année prochaine !

Un grand merci à Sarah de Dooweet pour son accueil et sa gentillesse et aux Acteurs de L’ombre pour l’organisation. Merci également aux Italiens de Furor Gallico pour ce bon moment autour d’une bière.

Texte: Cindy Tucci
Photos: Aurélie Margerin

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