
En ce 14 février, jour de la guimauve, mon choix se porte plutôt sur la Guiness, le whisky et la bonne musique et c’est donc vers le Zénith de Paris qu’il fallait se tourner ce soir. L’amical irlandais investissait les lieux et on constate que nombreux sont ceux qui n’aiment pas la guimauve. Etant donné que les légendaires Dropkick Murphys et la bonne ambiance celtique étaient de passage, cela ne pouvait qu’être une (grosse) soirée réussie en prévision. Celtic Punk Invasion, ils nous avaient prévenus….
Sur le coup ils ne venaient pas seuls, les gars de Boston étaient accompagnés d’une bande d’amis, “l’Irish and Punk Connection”. Alors que le Zénith est en train de se remplir, tout comme les files d’attente aux bars, seul avec sa guitare acoustique et son harmonica , c’est Bryan McPherson qui prend la scène dans la pure tradition folk. On est pas au pub du coin à Dublin ou Boston mais c’est tout comme, il ne se désarme pas et offre un folk entrainant et mélancolique par moments pour ouvrir à la cool cette soirée. Du punk à kilt à la trentenaire qui vient s’encanailler et en passant par le hipster Kooples ( et oui ils sont encore là…), le public est assez hétéroclite ce soir et apprécie dans sa majorité le troubadour. Par sa simplicité et ses mélodies, Bryan McPherson met déjà une bonne partie du public dans l’ambiance irlandaise.
Ce n’est pas celtique mais le Oi! prendra aussi part à la fête punk. Les Dropkick invitèrent Lion’s Law spécialement pour cette date. Avec l’image du groupe et un son plus nerveux, c’est dans un autre registre qu’on se pose. Un punk rythmé et furieux mais aussi efficace et ordonné, les titres font montés d’un cran l’ambiance et met en jambes les plus chauds pour la suite. Les parisiens fêtaient de la meilleure des façons la sortie de leur nouvel album Open Your Eyes. Connus d’une partie un peu plus dur du public et proches du mouvement SHARP, dans la pure veine du Oi! “made in England”, Lion’s Law balance un chant nerveux sur une rythmique qui rappelle à l’ordre. Très peu habitués à ce genre de scène immense, ils ne se laissent pas aller et distribuent les pains sur des textes engagés et des mélodies qui entrainent dans la pure tradition des Cockney Rejects et autres influences du style. C’est dur, ça cogne et ils défendent bien un style encore mal perçu des non connaisseurs….
Enfin on rentre dans le vif du sujet et on parle d’alcool ! De whisky irlandais surtout. Avec Blood Or Whiskey la celtic punk invasion commence et c’est direct à Dublin qu’on part. Le public répondra plus à l’appel avec cette bonne humeur transmise par la musique du groupe. L’ “irish vibration” se ressent dans la mélodie et l’ambiance se veut plus celtique d’un coup. Le groupe est là pour faire remuer tout ça et sans prétentions, ils donnent le maximum, heureux d’être là. Banjo, accordéon et flûte, tout y est. Le rythme irlandais ambiance la salle et le punk fait le reste. Comme ils le disent eux mêmes, c’est “The Dubliners rencontrant The Clash”. Un titre tout de même “dédié” à la reine car en Irlande on reste toujours investis. La fosse est maintenant au taquet, l’énergie punk est là et on tiens la bonne découverte de la soirée. Malgré le côté impersonnel de la salle et des gradins limite amorphes, le feu irlandais fait son effet sur les irréductibles et c’est avec hâte qu’on souhaite les revoir. On en reprendra avec plaisir de ce whisky !
La celtique connexion continue et c’est une salle bien remplie qui fait maintenant face à The Mahones. Après un changement de plateau toujours aussi bien géré, c’est au tour des canadiens de faire bouger tout ça. Une fosse à bonne température grâce au malt de whisky et ses prédécesseurs, les canadiens ont la voie ouverte pour diffuser au max la bonne ambiance de ce punk irlandais. Faisant figures de pionniers avec les Dropkick Murphys, c’est un punk celtique à l’ancienne qu’ils sont venus partager tel un bon verre de Paddy “on the rocks”. Direct sur “A Great Night On The Leash”. Une formation étonnante en live, pleine d’énergie et plein d’allant. Avec à sa tête Finny Mc Connell se faisant tout de même voler la vedette par sa charismatique femme derrière l’accordéon et électrique comme ce n’est pas permis. Qui a dit que l’accordeon était ringard ? Venus défendre son dernier album en titre “The Hunger & The Fight”, avec ce punk celtique débordant d’énergie ils mettent bien l’agitation dans la fosse. Les irlandais de Kingston entrainent pendant que l’alcool coule à flot dans la fosse (Kro ou heneiken, il y a mieux pour concert de punk celtique…). La mélodie est entêtante, légère par moments avec Pain The Town Red ou plus vive et alcoolisée sur Drunken Lazy Bastard. Ils savent de quoi ils parlent après 25 ans de carrière. De l’alcool, de la bonne humeur et on se laisse entrainer. Entre rock et punk celtique, The Mahones, né un soir de Saint Patrick, fini de nous propulser directement à Dublin. Il ne manque plus qu’une pinte de Guiness pour être enfin prêts pour la tête d’affiche de ce Celtic Punk Invasion. Depuis 19H45 les artistes se suivent et le public est totalement dépaysé, l’Irlande et sa bonne humeur a clairement investi ce Zénith de Paris qui nous propulse directement le jour de la Saint Patrick à mille lieux de la guimauve du jour.
Lumières éteintes, un Dropkick Murphys en fond dans les brumes, c’est le coeur empli de vert irlandais dès que résonnent les premières notes de “The Foggy Dew” et la si belle voix de Sinéad O’ Connor nous transporte dans les landes irlandaises. Dépaysés on va l’être pendant 2 heures, car dès les premières notes de “Out of Our Heads”, les Dropkick Murphys débarquent et vont propager une énergie positive et entrainante que je n’ai jamais ressenti dans cette salle. C’est complètement qu’on perd la raison et qu’on se laisse entrainer par les vibrations celtiques. Au quart de tour ils démarrent ! Fidèle à sa réputation, le groupe balance la cadence sans attendre et fait résonner les mélodies dans la ferveur irlandaise. Le gang est là et le public répond présent. Al Barr avec des petits soucis vocaux au début mais une bonne rasade de whisky et c’est reparti.
Sur “The Warrior’s Code” la flute et la cornemuse sont de sortie et les bostoniens continuent à déchaîner et se déchainer dans la bonne ambiance. Entre les fans du punk et les amateurs des mélodies celtiques, le public dans sa majeure partie se rassemblent et pogotent tous dans le “même sens” et la bonne ambiance. “Prisoner’s Song” continuera dans la ferveur de la fosse bras. Dropkick Murphys envoie ces good vibes avec “Rose Tattoo” et sa force fraternelle se propageant dans le Zénith. Sur le traditionnel cover de The Dubliners avec “Rocky Road To Dublin”, je me surprends même à esquisser quelques pas de danse comme à Dublin, et sans alcool faut y aller…
Pas d’albums à défendre ce soir, étant donné que le dernier date de 2013, mais une set list pour le plaisir de tous et balançant efficacement entre les titres d’Al et Ken. L’un parcourant la scène, poussant au max le public et l’autre derrière sa basse. Que du classique avec entre autre “The State Of Massachusetts”, “Peg O’ My Heart”, “Going Out in a Style”, revenant aussi aux premiers titres plus punk avec “Sunday Hardcore Matinee”. Les classiques irlandais, ces racines, ne sont pas oubliés avec “The Auld Triangle” ou “The Wild Rover”. Avec 8 albums à leur actif, il y a de quoi puiser… Le set s’enchaine et la dynamique est toujours en feu, le sens du rythme des Dropkick Murphys a possédé la salle. Des good vibes, du pogo et du slam avec le smile sur tous les visages et de la fraternité sur “Johnny, “I Hardly Knew Ya” qui m’électrise toujours autant. Rebondissant aussitot sur “Barroom Hero”, les Dropkick ne laissent pas un seul instant. La fraternité et la famille sont des thèmes récurrents au sein du groupe de Boston et c’est pour cela que Bryan McPherson reviendra sur scène pour “Caps and Bootles” qu’il conclura avec tout le groupe déchainé. La “irish vibration” continue à se propager au maximum sur le titre connu de tous “I’m Shipping Up to Boston” où on retrouvera aussi dans la bonne humeur des membres de Blood Or Whiskey et The Mahones et le public reprenant en choeur les paroles.
Après avoir repris ses esprits, c’est sur un “The Boys Are Back” à l’effet adéquate que le groupe reviendra avec un final à l’image de la soirée. Du punk dans la bonne ambiance et la bonne humeur et les classiques “Kiss, I’m Shitfaced” et la gente féminine en choeurs de Ken Casey. Pour finir comme il faut dans un retour aux bases, le punk des origines avec “If The Kids Are United” de Sham 69 et un final déjanté où la scène se verra envahie de public (inimaginable au zénith…). Celtic punk certes mais surtout punk ! Comment vous dire, après tout ça il est assez difficile de s’en remettre, encore enivré par cette frénésie celtique de 2 heures et les odeurs de Guinnes et Jameson tournoyant dans ma tête. Dublin s’éloigne de nous et on retourne à la réalité du Zénith de Paris avec le même effet qu’une gueule de bois après une Saint Patrick dignement fêtée.
Je ne sais pas ou vous étiez mais tout ce que je peux dire c’est que ce soir il fallait être là. Le punk celtique a ravagé Paris dans une fête qui avait plutôt un visage vert que rouge ou rose. Boston ou Dublin, je ne sais pas encore mais en tout cas c’est décidé ! Demain je déménage, surtout avec une pareille bonne ambiance !
Un grand merci à Charlotte F. de Caramba.
Photos: Mario Ivanovic Photography
SET-LIST
Out of Our Heads
Citizen C.I.A.
The Gang’s All Here
The Warrior’s Code
Prisoner’s Song
Rose Tattoo
Rocky Road to Dublin
Walk Don’t Run
Cruel
The Auld Triangle
Famous for Nothing
Peg O’ My Heart
The State of Massachusetts
Pipebomb on Landsowne
The Wild Rover
Going Out in Style
The Outcast
Sunday Hardcore Matinee
Johnny, I Hardly Knew Ya
Barroom Hero
Boys on the Docks
Caps and Bottles
I’m Shipping Up to Boston
The Boys Are Back
Kiss Me, I’m Shitfaced
Skinhead on the MBTA
If the Kids Are United
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