ENTER SHIKARI + Guests @ LA CIGALE – 02/02/15.

En ce frigorifique mois de février, les occasions ne manquent pas sur la capitale pour se réchauffer à bons coups de headbangs. Le mardi 2, c’est à la Cigale que mes pas m’ont menée. Au programme pour mes yeux et mes oreilles : Merge, Arcane Roots, et Enter Shikari. Pour une fois, il n’y aura pas que du noir, des grosses barbes et des cheveux longs ; au milieu des metalleux, beaucoup de teuffeurs, de skateurs, de gens qui sortent simplement du boulot, et des nanas en Louboutin….

Arrivée à 19h36, le quintet post-hardcore Merge est déjà sur scène. T-shirts blancs et jeans semblent être le dress-code de la soirée. La salle n’est pas complètement remplie, mais il y a tout de même pas mal de monde pour applaudir les cinq parisiens. Le jeu est carré, l’énergie est là, mais malheureusement il semble y avoir une résonnance qui gâche un peu la prestation. La foule ne réagit pas beaucoup mais applaudit chaleureusement à la fin de la chanson. Ils enchainent alors avec « Joy Illusion », extrait de leur premier album Elysion (sorti le 18 février 2014 chez Red Cord Records). Mais c’est sur « Ecclesiast », qui semble plus plaire que les précédentes, qu’apparaissent les premiers pogos dans la fosse. La dernière chanson s’entame sur un wall of death honorablement effectué par le public, et se termine par un slam du chanteur Anthony. L’ensemble du set est rythmé par des effets de sub assez plaisants mais peut-être légèrement lassants à la longue.

Merge (4)

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C’est à 20h07 que les Britanniques d’Arcane Roots prennent possession de la scène. Dans un style résolument plus rock, le trio interprète cinq titres qui peinent à réellement accrocher des spectateurs qui commencent à s’agglutiner. « Resolved » et « Sacred Shapes » s’enchaînent avec une transition bien menée, mais il est difficile d’entendre la voix d’Andrew Groves en dehors des refrains. Et malgré une basse trop forte qui prend le pas sur le reste des sons, les gens suivent quand on leur demande d’applaudir en rythme sur « You are », ils s’exécutent avec plaisir. Mais la balade « Energy Is Never Lost, Just Redirected » qui suit perd tout le monde ; une grosse partie du public commence à discuter et il en devient presque difficile d’entendre ce qu’il se passe sur scène depuis les fauteuils du fond de salle. Il faut dire qu’Arcane Roots fait un peu dans le sous-Biffy Clyro (on prendrait presque le chanteur pour Simon Neil tellement il semble cultiver le look), et du coup on a l’impression qu’on nous sert du réchauffé. « Hell & High Water » clôt ce set sur une note résolument plus pop et ils quittent la scène vivement applaudis par une salle pleine.

Arcane Roots (7)

Arcane Roots (12)

Une petite dizaine de minutes avant leur entrée sur le ring, les Enter Shikari nous font patienter avec un enchaînement de musiques club/house/dub histoire de bien chauffer un rez-de-chaussée plein à craquer. Chaque minute, une voix fait le décompte. A 21h03, les lumières s’éteignent et toute la salle se met à hurler. Au fond de la scène, une installation de néons s’allume, et « The Appeal & The Mindsweep 1 », introduction de leur dernier opus, ouvre les hostilités. Dès les premières notes de « Destabilise », tout le monde se lance dans un gigantesque pogo. On sent que les micros chœurs sont légèrement trop forts, mais cela n’empêche personne de sauter partout, surtout après le break. Sur « Radiate » tout est enfin bien réglé, et Rou entame « Gandhi Mate, Gandhi » depuis la cursive qui jouxte la gauche de la scène. Tout le monde danse, comme s’ils étaient dans le meilleur club londonien, jusqu’au magnifique break qui fera entonner aux musiciens « Can you feeel the looove tonight ? » d’Elton John (fais pas genre, je sais que tu as chanté en lisant ça). Ça reprend, et après un petit downtempo pour la retour, les voilà qu’ils jettent leurs instruments en l’air !

Enter Shikari (14)

Premier extrait de The Mindsweep, leur nouvel album tout juste sorti, c’est sur « The Last Garrison » que les Anglais poursuivent leur set pour le plus grand plaisir d’un public qui le connaît déjà sur le bout des doigts. Et voilà que débarque « Juggernauts », leur plus gros tube, qui donne presque envie d’être entendue jouée dans un stade. Sur « Never Let Go Of The Microscope », pas mal de personnes profitent de leur bref passage sur scène post-slam pour faire des selfies avec les musiciens. (Par pitié, vous qui me lisez, si vous faites partie de ces personnes, arrêtez de faire ça. Sérieusement.) La pression ne descend pas sur « Myopia », ni sur « Torn Apart ». Un petit interlude, puis on reprend son souffle sur la jolie « Stalemate » et son intro acoustique. Et c’est reparti pour la sueur avec « The Paddington Frisk » !! Un titre toujours aussi court, mais toujours aussi intense qui prend vraiment une toute autre dimension en live. On retourne quelques années en arrière avec « Mothership » et le set se finit avec « Anaesthetist ».

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En fait non, il ne se finit pas vraiment là, parce que manifestement quatorze titres ce n’était pas assez. Alors Rou s’installe au piano, s’excuse par avance de son stress, et nous gratifie d’un « Dear Future Historians » en exclusivité que Rory agrémente de quelques accords de guitare. On repart avec l’incroyablement anglais « Slipshold » et on finit, pour de vrai cette fois, avec le très dub « Ssnakepit » qui nous rappelle qu’ils sont quand-même les dignes successeurs de Prodigy.

En résumé, les Enter Shikari font probablement partie de ce que la Grande-Bretagne fait de mieux en ce moment. En ce mardi 2 février, c’était bien à la Cigale qu’il fallait être.

Merci à Gauche de la Lune.

Texte: Charlotte Sert

Photos: Mario Ivanovic

Plus d’infos:

Enter Shikari

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